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gros-smiley-triste - www.tlmp.net

 

J'attends. J'attends le, la contrôleuse de la CAF et il ou elle tarde. Une visite de la caisse des allocations familiales : laps de temps demandé de 10 heures à midi, fin de matinée, travail bouclé,

pour le meilleur ou pour le pire. Cette souffrance que je vis deviendra un souvenir dont je rirai

bientôt ; j'espère... Elle m'a pris sourdement avec l'angoisse de la lettre reçue samedi dernier :

deuxième contrôle en deux ans ! les petits Rmistes, Rsa, rst, xy..., doivent justifier l'obole qu'on leur donne. Sont-ils plus suspects que les autres, et donc plus vérifiables, " flicables ", justifiables ?

 

Mercredi, il est 10 heures 35. Je " tomberai " peut-être sur quelqu'un d'humain, charitable, ou sur un fonctionnaire qui fonctionne, inhumain, glacé. A la grâce de Dieu, pour moi qui croit en Lui, à la

chance pour les autres. Pourquoi ces craintes ? N'ai-je pas la conscience tranquille ? Ma famille vit-elle en dehors de la loi ? D'abord il y a la peur d'une dénonciation de jaloux : nous vivons dans un lotissement huppé où le chômeur que je suis rase les murs des jugements éternels du coeur mauvais de l'homme..., lorsqu'il se laisse aller... Deux contrôles une année sur l'autre, est-ce normal ? Je poserai la question quand il arrivera, l'autre. Pour l'heure j'écris ce texte en calmant mes nerfs de cette corvée insipide avant Noël.

 

J'ai bien prié ce matin :

- ô mon Dieu, faites que tout se passe bien !

- Et pourquoi cela ne se passerait-il pas bien ? m'a-t-il répondu, ne t'ai-je pas prouvé tant de fois que je te protégeais, toi, petit enfant qui marche bien malgré tes faiblesse ?

- Oui, oui. Pardon Seigneur.

La paix a pénétré mon coeur, mais l'instant d'après le stresse est revenu, qui ne cessera qu'au départ du " gendarme ". Nous sommes humains, tellement humains...

 

10h45. Il, ou elle, devait arriver bientôt. Sera-ce le monsieur de 2009 compréhensible des quelques sommes offertes par une amie pour améliorer le quotidien du don de l'état ? Il eut pu les signaler, son coeur le refusa face à des "petits authentiques ", une famille dont les yeux fatigués ne pleurent pas l'abus de biens sociaux (sic). Nous sommes à présent presque culpabilisés, non par fierté (c'aurait pu) mais parce que le beurre dans les épinards de la providence nous rend suspects, parias, honteux. Je vais terminer un "ènième " contrat ce 31 décembre, mon coeur lourd et fatigué accuse cette épreuve supplémentaire où il me faut passer. On ne s'habitue pas...

Il va arriver : je sens l'ombre venante de sa silhouette derrière le carreau de la porte. Lorsque je me lèverai de ma chaise d'écrivain triste, le temps cessera d'exister ; enfin.

Alors il vient, il vient pas, le conquistador des droits sociaux ? Il m'a fait écrire, moi qui bloque sur

un roman depuis des mois. Un mal pour un bien, une angoisse pour source, un stress créatif ! Dois-je souffrir pour accoucher d'un écrit vivant, vrai, stylé de mon sang, de mon âme ? Lorsque les contrôleurs ne viendront plus, peut-être deviendrai-je fade ? Sérénité, douleur, qu'importe, même si mon coeur endure en silence. Il est encore jeune.

 

11h. Alors, t'arrives ?

Je me lève, range le papier que vous lisez, le met dans le télé 7 jours de la semaine, à l'abri.

Manquerait plus qu'il le lise ce texte, lui ou elle. A propos, vaut-il mieux avoir affaire à un homme,

ou une femme avec des yeux d'ordonnance ? Qu'importe.Sa beauté que j'espère risquerait de me

troubler. Et ma femme à côté, que penserait-elle ? Je reprends le texte, j'écris ces mots avec une

sensation désagréable dans les poumons descendant jusqu'au ventre, je lâche un gaz qui ne me

libère pas et... Drinnng, le téléphone !

- Allo, monsieur B ? Je ne vous trouve pas.

- Vous êtes le contrôleur de la CAF ?

- Oui, s'écrie-t-il ravi.

- Où êtes-vous ?

- Au centre de Fréjus et mon GPS n'indique pas votre adresse.

Explications du trajet, accords, rendez-vous. Encore 20 minutes à attendre : le but se profile au bout de la lorgnette. Ouf : cela devrait bien se dérouler : l'attente provoque l'ulcère, le départ soulage la bile. Allez je vous l'ai écrit tel que je le vis, à chaud. Je vous reprend après le passage.

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Ça y est : il vient de partir. Ne vous avais-je pas dit : " l'autre, c'était un homme, un brave type qui a fait son travail sans histoires, sans me chercher des poux dans la tête " ?

Lui aussi : plus de peur que de mal, ouf ! Il n'a même pas regardé les relevés bancaires, il a noté le livret de famille, les justificatifs de domicile, nos regards polis et attentifs. J'ai parlé, il a écouté, il a répondu, il a souri.

La visite d'une année sur l'autre qui se répète ? Il a expliqué, confus, le zèle de l'ordinateur

Toulonnais ressortant mon cas typique d'une famille ayant encore un fils chômeur de 23 ans à

charge ; cas douteux à vérifier... Il n'a pas pris un verre, pressé qu'il était d'aller se reposer sur les midi, quelque part. On s'est salué, il est parti.

Je gamberge encore : cette visite si facile tiens; à moins que ce fut la poisse ou une dénonciation ?

Que nenni, m'a-t-il répondu tout à l'heure. Et si une femme m'avait contrôlé ?

Et si ?...

Ah ! Ne recommençons pas les hypothèses ! C'est passé, fini, tout va bien : oui, c'est Noël ! Enfin.

 

Dominique

 

Gros smiley serein - www.goeland.fr

 

Tag(s) : #Les nouvelles et poèmes de Dominique
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