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Les broderies de Pénélope - Page 1
À L’Anse-des-Deux-Boules au Québec, l’esprit de Noël frissonnait dans l’air depuis quelques semaines déjà. À bout de souffle, Nick Hautine, interpela le vieil Hercule Lefort, gardien de sécurité au Manoir du Coucou D’Or. Il se pourléchait les babines, un riche café irlandais bien corsé lui chauffait la main.
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Bon matin Monsieur Hercule. Je cherche ma grand-mère, Pénélope. Elle n’est pas dans sa chambre ni dans les corridors. L’avez-vous vue ? Z’avez pas peur que les résidents se blessent avec toutes ces fanfreluches décoratives qui pendent partout autour ? Ces vieux-là n ‘ont pas toute leur tête avec toutes ces pilules qu’on leur donne pour qu’ils ne dérangent personne ?
- Respire par le nez jeune homme. Ces vieux-là ont besoin de stimulation et ta grand-mère est en sécurité à la chapelle avec l’abbé Trave et tous les autres choristes. C’est jour de pratique des chants de Noël pour la messe de minuit. Va l’attendre dans l’atelier d’artisanat. Selon l’horaire du jour, elle donne des cours de broderie dans quelques minutes. Son atelier de petits points fait fureur ici. C’est une grande artiste ta grand-mère. Tu devrais en être fier.
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Je le suis. Mère-grand m’est tellement précieuse. J’ai eu peur qu’elle se soit encore échappée du manoir. À son âge, on ne sait jamais, elles partent comme des petits oiseaux ou comme des voleurs comme le disait feu mon grand-père.
Sur ces mots, Nick fila vers le local d’artisanat au sous-sol de la résidence pour aînés. Intérieurement, il maudissait la musique qui sirupait des cantiques débilitants. Là, il aperçut son énergique aïeule seule au milieu d’une caisse débordante de carrés brodés aux petits points. Le fruit du travail de ses mains calleuses mais encore agiles et des doigts hésitants de ses apprentis. Quelques pièces de tissus formaient des coussins contenant une bonne dose de pilules lucratives.
À suivre
Marie Louve
