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"La plus belle femme de tous les temps" ? ... Vraiment ?
Aperçu en accroche sur la page d'ouverture de MSN la question : Qui est la plus belle femme de tous les temps ? ... ! Et entendu lors des reportages sur les exploits des Jeux olympiques 2012 à Londres : "fabuleux", "le plus grand sportif de tous les temps" (ah ? Lui aussi ?), etc ... Tics de langage étonnants, qu'une personne utilise une fois, dans l'enthousiasme du moment, et qui se trouve reprise ensuite à l'infini par la grâce (ou la trop grande facilité ?) des media ... Il y a aussi le qualificatif "immense", qui s'applique maintenant aux personnalités du monde artistique : un acteur ou un comédien qui a fait ses preuves de façon magistrale est "immense" ... Fi de la modestie, hi hi ! Sarah Bernhardt a dû, elle, se contenter d'être : la "grande" Sarah Bernhardt !
Mais qui connaît encore "la grande Sarah Bernhardt" ? Peut-être les quadragénaires, mais les générations plus jeunes, s'en balancent comme ... de l'an quarante ! Puisque je suis lancée dans la rédaction d'un p'tit billet d'humeur, en navigant à vue (donc, j'ignore encore comment ce billet va se terminer !), je suis allée demander à Google l'origine de cette expression "comme de l'an quarante" . Je mets ici le lien vers l'article de Wikipedia qui, du coup, m'a fort intéressée ; ce n'est pas long : clic ! Voilà, je m'aperçois que j'étais, moi aussi, prise dans les filets de mes seuls repères personnels et que je me trompais, ne voyant pas plus loin que le bout de mon nez ; j'avoue : l'an quarante, je croyais qu'il s'agissait de la période de l'occupation nazie, 1940 !
J'oubliais donc que l'Histoire de l'humanité, toute courte période qu'elle soit à l'échelle de la vie sur la planète Terre, ne se base pas que sur ma date de naissance ni celle de mes parents ou de mes grands-parents. Attention, je ne suis pas née en 1940, mais treize années après, et j'ai la grande chance de n'avoir pas vécu ni la dureté ni les atrocités d'une guerre. Sur ce chapitre, le Devoir de mémoire est important et, dans nos contrées, les écoliers, collégiens et lycéens, y sont sensibilisés par leurs enseignants. Jusqu'à quand ?
Paradoxe du monde contemporain : courtes vues, champ de vision limité par négligence, paresse ou cupidité, détournement de mots emphatiques à des fins futiles, portée aux nues d'individus qui bien vite disparaîtront dans l'oubli (certains, victimes plus que vainqueurs dans cette gloire éphémère, se suicident). Dommage que l'un des effets de cette mondialisation des informations soit de nous blaser, nous aveugler.
Pourtant, nous n'avons jamais auparavant disposé d'une si grande ouverture sur le monde qui nous entoure. Je veux garder ma capacité de m'émerveiller, de m'indigner : quoi ? Les jeunes femmes russes des Pussy Riot expédiées en camp de travail pour avoir manqué de respect à Poutine, qui s'accroche obstinément au culte de la personnalité, vestige d'un des travers de l'ancien régime soviétique ? Cela existe encore, les camps de travail, comme les goulags ?
Je veux m'enrichir de ce qui est bien, regarder dans le passé comme dans le futur tel qu'on le prévoit, et me faire des amis même à des milliers de km de moi et j'y crois.
Lenaïg