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Deranil et Antoville

 

 

  

Marie-Louve et Lenaïg sont fières et réjouies :

Messire Charivari nous accorde ici aussi

Son délire imaginé pour l'amusant jeu de Marc,

Déjà sur Plumes au vent ! Bien sûr le lien, on le marque :

http://plumes.au.vent.xooit.fr/f114-Le-texte-sandwich.htm

 

On connaissait donc Nino, qu'on n'oublie Deranil !

Ancien de Lgdm, il nous offrit Antoville,

Un roman qu'il construisait ; nous, nous étions en attente

De la suite qu'il donnait, aventure passionnante !

 

Ce roman est imprimé, on peut avoir désormais

Cette aventure en papier, surtout quand on l'a aimée !

Deux exemples sur ce blog, deux phrases en italique,

Celles de début, de fin, et en avant la musique ... 

 

Un petit texte sandwich, c'est faire se relier,

Par un texte cohérent, deux belles phrases données.

Une tout autre Deudeuch, que notre 2 CV verte,

Elle aussi vaut le détour, une belle découverte !

 

Lenaïg

 

***

 

 

Divers gens’,  sans dense diligence en 2CV

 

La vieille 2CV vibrait de toutes ses tôles atteignant à peine 70 Km/ H.

 

La croulante guimbarde affichant la couleur citron en décadence,  miteuse plus que mythique, venait de s’engager dans la Dix-septième Avenue des Arcanes au croissant de la grande allée de L’Étoile. Son moteur hoquetait, ses entrailles menaçaient de sortir du capot. Le conducteur, un baron déchu de son air Apollon, tirait la langue par les cheveux et le diable par la queue. Inquiet. Arriverait’ il à faire sa livraison de caisses à savon royal, de marque Élisa, importées de Saba via New York ? Pire, les tarauds rouillés des portières  étaient ficelées solidement aux banquettes défoncées de peur de prendre la poudre d’escampette comme un Braque en chasse. Pas de transmission automatique, comment faire sans étoile polaire ? Freud saurait bien trouver dans son rétroviseur des voies sans GPS à voix de muse salvatrice. Pourquoi pas lui ?  

 

Quelle idée d’avoir pris cette vieille 2CV ? Il s’en mordait les dix pouces de ses deux mains fixées sur son volant. Las, amer, sous la lune, il regrettait son choix  pas contesté sur la ligne de départ de patience bête. Un bon chariot, une diligence, eut été de meilleurs augures.  Son étalon, Picasso valait mieux que les 8CV des gros Américains, ces belles sorcières au regard prospectif, pareilles à la Fée au griffon de Moreau. À lui seul, son Picasso générait toute la puissance au cube des rêves et du symbolisme universels. Sur ces pensées dénudées et vagabondes, la 2CV rendit une partie de son âme pour reprendre son souffle sur le bord d’un trottoir devant une maison sortie des  champs magnétiques, semblable à celle d’Hansel et Gretel. Par tous les diables ! Une réclame pour l’enfer ?

 

À l’abri, dans sa cage roulante en panne, solidement ficelée, Alexandre n’eut pas le temps de réagir que déjà,  il aperçut dans sa lunette arrière une immense affiche lui bloquant toute visibilité de ce point de vue aveuglé. Des cris et des coups de feu remplirent le silence perdu. Puis, il vit des étoiles.

 

Quand il revint à lui, un immense et authentique Breton le sortait des nues.

 

Alexandre ouvrit la bouche pour crier, mais ne put que murmurer : «  Evane ! »

 

Charivari

 

***

 

 

Soeur Nounoursette dans sa 2 CV

 

 

"La vieille 2 CV vibrait de toutes ses tôles, atteignant à peine les 70 km/h."

 

Soeur Nounoursette de la cuillère en bois de l'Enfant Jésus rentrait au couvent, heureuse mais fatiguée. Les manuscrits enluminés, réalisés par les blanches mains des soeurs avaient remporté un franc succès au Salon du Livre d'art de Giroflette. La nuit commençait à tomber, ses yeux se fermaient à moitié. Elle décida de prendre un raccourci qui longeait la côte, malgré la présence en abondance d'algue verte dans les anses nombreuses à marée basse ; justement, c'était marée basse et, alors, cela sentait drôlement mauvais. Elle se sentit d'ailleurs vaguement intoxiquée et appuya davantage sur le champignon.

 

Mais qu'y avait-il, en contrebas, sur l'une des grèves ? Par la sainte cuillère en bois, avait-elle la berlue ? Une soucoupe volante posée, des silhouettes étranges, longilignes, aux oreilles pointues s'activaient ... Ils collectaient cette algue verte ... Non ! Des extraterrestres ! La curiosité tenta de s'imposer, car elle raffolait des ouvrages de science-fiction et de fantaisie. Hmm, hmm, c'était peut-être le démon qui se manifestait ainsi ; après tout, on ne savait jamais, ses légions pouvaient prendre de multiples aspects. Soeur Nounoursette était peu farouche de nature mais elle avait une peur bleue de deux choses : l'orage, une peur impossible à raisonner, et se trouver un jour face à face avec Satan. Le Seigneur, pour cette deuxième chose, l'avait jusqu'à présent épargnée.

 

Je ne veux pas voir ça, ça n'existe pas ! Se convainquit-elle et elle arriva bientôt aux abords d'une agglomération, bien soulagée. Elle alla se garer sur la place de l'église et décida de piquer un petit somme avant de parcourir la dernière vingtaine de kilomètres jusqu'au bercail. Et elle se mit à rêver. Les soeurs, depuis peu, recopiaient et illustraient des livres très récents avec l'assentiment de leurs auteurs. Elles avaient établi aussi un partenariat avec Stellamaris, qui s'était mis à l'édition de fraiche date. Soeur Nounoursette avait la joie de travailler sur Antoville, le premier roman édité de l'écrivain prometteur Deranil. Lorsqu'elle se réveilla, elle souriait, car elle avait eu connaissance de la suite d'Antoville, elle en était sûre ! Même si Deranil ne le savait pas encore, elle, si ! Elle venait d'avoir la révélation du nouveau roman à venir et n'était déjà plus dans l'interrogation posée par la dernière phrase du roman achevé, prononcée par le héros, lui-même conducteur d'une 2 CV :

 

"Alexandre ouvrit la bouche pour crier, mais ne put que murmurer :

- Evane !"

 

Lenaïg

 

***

 

 

Notes : pour savoir ce qui se passe vraiment entre ces deux phrases de début et de fin, il faut, bien sûr, lire le roman ! Marie-Louve n'est pas sur Plumes au vent, mais elle connaît bien Charivari, québécois comme elle ... Merci à tous les deux.

 

 

C'est aussi Marie-Louve qui nous propose cette vidéo et cette belle chanson, que son fils lui a fait connaître. On peut alors imaginer que le héros de Deranil, Alexandre, songe à son Evane en contemplant le ciel étoilé (de Van Gogh), ayant en fond sonore, la belle voix et les paroles de Don McLean :

 

Tag(s) : #Jeux
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