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ESCARPOLETTE - 4/5 - RAHAR
ESCARPOLETTE - 4/5 - RAHAR

***

« Eh Max, t’as vu ça ?

— Vu quoi, Patrocle ?

— Hector, bon sang ! Je m’appelle Hector !... Regarde le JT. La police a encore découvert un cadavre mutilé.

— Hou ! C’est glauque… Qu’est-ce que ça dit ? Je n’entends plus très bien, tu sais.

— C’est un mec étranglé par derrière et sodomisé. Puis on a lacéré plusieurs fois son dos. La police a recueilli du sperme qu’elle va analyser. Mais elle pense que l’ADN correspondra à celui prélevé sur la meuf assassinée.

— Ah, et la police sait à qui ça appartient ?

— Bah, elle dit qu’il n’est pas dans leur base… N’importe, ce doit être un type vraiment balèze, t’as vu le gabarit de la victime ?

— Bof, pas nécessairement, si le tueur a pris le gars par surprise et par derrière… ou s’il l’a d’abord drogué.

— Mais la police n’a pas parlé de drogue.

— Tu crois qu’elle va divulguer tout ce qu’elle a trouvé ?

— T’as peut-être raison, Max. »

 

 

C’est vrai ça, pourquoi la police irait dire au public que les victimes ont peut-être été droguées. Ce n’est pas pertinent. Elle dirait juste aux gens de faire attention, c’est tout. Et puisque l’ADN du tueur n’est pas dans ses bases, ce ne sera pas par ce moyen qu’elle va retrouver cet homme.

 

Tout le monde pense que j’ai des problèmes d’audition. Cela m’arrange, car je peux saisir des conversations sensibles, sans que l’on s’en doute. J’ai eu ainsi connaissance des doutes du médecin, sur le décès de Vincent. Mais je sais que ce type veule et lâche, ne va pas approfondir l’affaire, au détriment de la paix de sa conscience ; il se rend compte des conséquences du scandale éventuel sur son avenir, l’établissement le paie bien, mieux qu’ailleurs, et il ne voudrait pas compromettre cette vie bien réglée.

 

 

Journal du directeur de l’établissement « L’Asile Deffoux »

 

Dolly, le médecin, m’a informé d’un vol, dans la réserve de médocs. Un inventaire pour réapprovisionnement a fait constater la disparition de la moitié du stock de célocurine, un dérivé médical du curare. Compte tenu de son salaire, elle serait incapable de détournement, pour un avantage marginal discutable.

 

Mais comment donc le voleur s’y est-il pris ? Le local aux médicaments est sécurisé, et l’entrée est digitalisée. Et puis, à quoi servirait cet anesthésique puissant ? Puis je pense immédiatement aux prétendants de Charlotte.

 

Non, c’est inepte. À dose normale, les effets de la substance ne durent que quelques minutes. Une dose létale est facilement détectable, en cas d’autopsie. L’amour peut rendre bête, mais ces loustics ne sont pas débiles à ce point.

 

Je vais faire faire une fouille discrète, quitte à organiser une sortie récréative exceptionnelle aux frais de la maison. Il faut retrouver ces médocs.

A suivre

 

RAHAЯ

Tag(s) : #Les nouvelles de Rahar
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