Cette semaine, c'est la printanière Eglantine-Lilas (http://mere-grand.over-blog.com) qui nous propose de nous promener le long d'allées fleuries, de flâner dans les jardins ou les champs et de rapporter des brassées, des bouquets, des souvenirs de pétales et de parfums.
Hier soir dans mon lit, c'est ce que j'ai fait, je ne suis pas restée devant l'ordi ; ce matin, je reviens vous offrir à mon tour mon bouquet, puis je vais aller explorer les sentiers des autres Croqueurs.
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Première allée du jardin :
Voici quelques petits poèmes que j'ai écrits, sur un rythme de tanka et en osant des rimes, comme j'ai coutume de le faire quand cela me vient.
Les pois de senteur
Aux vives couleurs,
Embaumaient sur leurs tuteurs,
Les pois de senteur,
Quand j'étais adolescente.
Ce doux souvenir me hante.
Rouges éclatants,
Délicats roses et blancs,
Mauves triomphants.
D'aussi beaux je n'en vois plus.
Ont-ils vraiment disparu ?
La fleur
Sur toile ou fusain,
C'est que le nez se souvient,
Autant qu'au jardin.
La fleur atteint le divin
Et l'oeil hume son parfum.
La fleur de lys
Sur blason, la fleur de lys
Serait en fait un iris ...
Lenaïg
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Deuxième allée :
Pour continuer la balade, un choix de strophes de La Mansarde de Théophile Gautier (1811-1872), du recueil Emaux et camées.
Sur les tuiles où se hasarde
Le chat guettant l'oiseau qui boit,
De mon balcon une mansarde
Entre deux tuyaux s'aperçoit.
Pour la parer d'un faux bien-être,
Si je mentais comme un auteur,
Je pourrais faire à sa fenêtre
Un cadre de pois de senteur,
Et vous y montrer Rigolette
Riant à son petit miroir,
Dont le tain rayé ne reflète
Que la moitié de son oeil noir ;
Ou la robe encor sans agrafe
Gorge et cheveux au vent, Margot
Arrosant avec sa carafe
Son jardin planté dans un pot.
.../...
Un soir, n'étant pas revenue,
Margot s'attarde au mont Breda,
Et Rigolette entretenue
N'arrose plus son réséda.
Voilà longtemps que le poète,
Las de
prendre la rime au vol,
S'est fait reporter de gazette,
Quittant le ciel pour l'entresol.
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Troisième allée :
Terminons la balade par de la nostalgie et de l'espoir mêlés : un extrait de Fleur bleue du poète Nougaro.
La fleur bleue rougit de honte
Que se passe-t-il dans son pistil ?
Frêle fleur bleue, elle est prompte
A se parfumer d'exil
Sur la terre, trop de trombes
Encore se battre, encore souffrir
Encore un pétale qui tombe
La fleur bleue veut plus fleurir
Baladons-nous encore un peu
Il se pourrait que dans ce champ
Parmi tant de chardons méchants
Elle se cache comme elle peut
Claude Nougaro, album La note bleue 2004
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