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Conter, raconter,
"To tell" en anglais,
C'est bien plus que dire,
"Say" ne peut suffire !
Conter, raconter,
Voire improviser
Une belle histoire
Devant l'auditoire.
Il faut savoir inventer
Tandis qu'on est écouté.
Dire avant d'écrire,
Parler plus que lire ...
Pour le défi de la grande conteuse m'annette,
http://creazinzinlassos.over-blog.com/article-defi-n-56-74117912.html
vais-je oser proposer un conte poème de ma composition déjà assez ancien ? Est-il vraiment coquin ? Oh, si on veut et, au fond, même si cette histoire se situe à Noël, n'est-ce point le moment de réhabiliter ce malheureux concombre, dernièrement accusé à tort de tous les maux ?
En salade, je préfère les carottes, la betterave, le celeri, le chou rouge et le chou blanc, les champignons de Paris crus, mais le concombre et la tomate sont bien agréables aussi ; la tomate est un fruit, le concombre un légume-fruit !
***
Il était une fois un petit lapin blanc,
Fifille à son papa, fifille à sa maman.
"Hellene" pour prénom, il fallait bien deux ailes !
Pas le choix de maman, "Alice" pensait-elle ..
Si maman préférait le monde de Caroll,
Papa pensait à la grecque philosophie.
Il était si touchant, Maman avait dit oui.
Elle se tut, riant, lui laissant la parole.
Notre petite Hellene un beau matin d'hiver,
De ce prénom charmant ainsi tout affublée,
Sa cape rouge mit et s'en alla jouer,
Sautiller et danser dans la proche clairière.
L'appel du bois magique était vraiment tentant.
L'Hellene s'enhardit et s'engouffra dedans.
Juste un aller retour, ce ne sera pas su.
Avant que Papa voie, je serai revenue !
Elle humait les parfums de fougère et de trèfle.
Hellene osa plus loin, la forêt s'épaissit.
Au moins qu'elle n'y fût pas entrée pour des nèfles
Et qu'elle en rapportât des souvenirs ravis.
Voilà qu'une carotte amusante apparut :
- Attrape-moi, lapin, si tu en es capable !
S'interposa soudain un gros concombre nu :
- Mais c'est moi qu'il te faut, lapine misérable !
Hellene eut peur, courut et perdit son chemin.
La carotte s'enfuit, concombre s'obstina.
Hellene réfléchit, à la fois vite et bien :
Je peux amadouer cet olibrius-là !
- Dis, Concombre tout vert et bien appétissant,
Tu es nu, c'est l'hiver, tu vas geler sur place !
Je me ferai gronder en rentrant par Maman,
Mais je t'offre ma cape, pour éviter la glace !
Le concombre surpris, amadoué, vaincu,
Manquant de s'amollir aux mots de l'ingénue,
Laissa faire, tout doux, et la cape endossa.
Qu'on lui parlât ainsi, il n'en revenait pas.
- Tu es trop gros pour moi, mon cucurbitacé,
Il te faut te trouver de consentantes proies.
En attendant, tu es élégant, habillé !
Le rouge avec ton vert, c'est mieux comme cela.
Je voudrais maintenant rejoindre la clairière.
Pourrais-tu me guider ? Je te donne la main.
Concombre, rouge et vert, se sentant beau et fier,
Ne se fit pas prier et lui dit : à demain !
Grondée elle le fut en rentrant au logis.
De sa disparition papa n'avait pas ri.
Maman tout affolée la serra dans ses bras.
- Où est la cape rouge ? Maman demanda.
- Sur un nouvel ami, qui errait vert et nu !
C'est lui qui m'a remise sur le bon chemin.
Vous ne le craindrez pas lorsque vous l'aurez vu,
Il a couleurs de fête et Noël n'est pas loin.
Lenaïg
Novembre 2008
Revision juin 2011
Illustrations : le célèbre Concombre masqué, de Mandryka.
Pour la délectable vidéo qui vient ensuite :
Si on veut passer au sketch et zapper le discours de Laurent Ruquier (qui n'est pas inintéressant, mais fait attendre cruellement les candidats longtemps, et nous aussi par la même occasion), il faut avancer le curseur de lecture à 1 mn 45 !