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Klotz, le retour !

 

A ma grande joie, j'espère celle des amis lecteurs aussi, revoici Georges Klotz, dans ses oeuvres. Romain Baladeuse est également mis à contribution.

 A lire ... en noir et blanc.  Merci Rahar !

Lenaïg

***

 

 

 

 

Apparences

 

C’est pas vrai ! Un contrat sur le jeune Jean Menfou. Je le connais bien, ce gamin… Enfin, je crois bien le connaître. Bon, il aurait peut-être été témoin d’un truc sale, genre assassinat, ou transaction de drogue...

 

J’ai bien envie de laisser tomber, cette affaire ne m’inspire pas. De toute façon, si ce n’est pas moi, ce sera un autre qui l’effacera. Pour en avoir le coeur net, Je vais quand même effectuer une petite enquête ; curiosité quand tu nous tiens !

 

Les Menfou habitent une jolie maison à quelques pâtés de ma villa. Il n’y a que le petit Jean, un gamin d’une vingtaine d’années, et sa mère, veuve depuis déjà quelques temps. Ils sont très appréciés par le voisinage ; la mère est infirmière major à la clinique privée du quartier et rend de fiers services aux gens de la résidence. Beaucoup de résidents sont du troisième âge, et les indispositions et les malaises sont monnaie courante, des désagréments que Josette Menfou maîtrise parfaitement ; peu de cas relève vraiment d’un médecin.

 

Même Yvonne s’est liée d’amitié à l’infirmière, depuis que celle-ci l’a soulagée d’une brûlure d’estomac (je jure que ça n’a rien à voir avec ma cuisine). Quant à moi, j’ai pu apprécier sa compétence et surtout son charme quand elle est venue voir Dany pendant sa scarlatine.

 

Jean fait la fierté de sa mère. Brillant étudiant en gestion d’entreprise, il rend aussi de menus services à certains résidents, surtout des hommes et des femmes d’affaire. Mais c’est un jeune homme sympathique et serviable qui ne rechigne pas à donner un coup de main pour quelque bricolage ; il m’a d’ailleurs aidé à creuser la fosse-rôtissoire (les résidents s’invitent parfois pour des barbecues monstres, et je ne peux pas me défiler quand on estime que c’est mon tour d’inviter).

 

Je suppose qu’il effectue quelques juteuses prestations en dehors de ses études : il s’est payé une jolie décapotable, d’occase peut-être, mais luxueuse quand même. Madame Menfou m’a confié une fois que son cher fils lui a offert une douche-sauna tout électronique dernier modèle, que des spécialistes ont installé. Pour Noël qui vient dans quelques jours, Jean avait décliné l’invitation de ses amis, car il voulait passer les fêtes en famille, c’est-à-dire avec sa mère.

 

– Vous voyez Georges, j’ai été jeune aussi. Je comprendrais que Jean veuille s’amuser avec les jeunes de son âge. mais non, il préfère rester à la maison.

– Vous croyez donc Josette, que votre gamin se sacrifie ?

– Oh non ! Vous n’y êtes pas. Vous savez ce qu’il m’a dit ? que si une personne passait Noël toute seule, c’est qu’elle n’a personne qui l’aime.

– Eh bien, toutes mes félicitations, madame. Vous avez un fils sage et qui vous aime profondément.

– N’est-ce pas ? Jean est pour moi le plus précieux des trésors.

 

Pour moi, l’hypothèse élimination de témoin se précise : Jean a vu quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir. Mais je ne dois pas me contenter d’une hypothèse, il me faut du concret. Je contacte Romain pour qu’il farfouille dans les serveurs de la police, locale ou fédérale, pour trouver toute mention de Jean Menfou. Coup d’épée dans l’eau. Le gamin ne s’est peut-être pas encore rendu compte de l’importance de ce qu’il a vu.

 

Pour mieux le connaître, je me résous à effectuer une filature discrète du jeune homme, ce qui n’est vraiment pas évident, puisqu’on se connaît ; mais j’en ai vu d’autres et j’ai mes ficelles. Sa mère se plaint parfois que son fils rentre souvent à des heures impossibles, mais elle admet que c’est peut-être la rançon de la réussite : Jean bossait vraiment sérieusement.

 

Je me suis renseigné discrètement sur l’horaire des cours, et je me suis pointé à la sortie de la fac, assez grimé pour ne pas être reconnu (sans me vanter, je suis un expert). Je vois mon Jean quitter ses amis et se diriger vers un cyber, à une centaine de mètres. Moi, je vais m’installer dans le bar d’en face et déguster une bonne Guinness. J’ai peut-être tort de ne pas mater ce que le gamin trafiquait, mais je préfère ne pas tirer la barbe du diable, il pourrait me reconnaître.  Après une heure de surf, Jean sort, mais abandonne son décapotable et prend la direction opposée à la résidence. C’est assez insolite pour me faire tiquer : je sais que son rencard avec sa petite amie  "officielle" n’est que pour demain ; serait-il un libertin ? Je laisse donc ma Mercedes et me mets à le filer à pinces.

 

C’est avec une intense surprise que je vois le gamin s’engouffrer dans l’ "antre" des Black Bones. C’est le gang de l’ouest de la ville qui a la mainmise sur la drogue, le racket et la prostitution de la zone. Ce Jean a de bien louches fréquentations, ma foi. Malheureusement, je n’ai pas d’indic dans ce gang, mais ce n’est pas un grand problème, j’ai d’autres sources d’information.

 

A suivre

 

Rahar

 

 

Tag(s) : #Les nouvelles de Rahar
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