| Des vacances, la nostalgie, Ou du travail, une allergie, Quand je revois cette photo C’est pour moi un ex-voto, Qui me trouble la vue Et me laisse dépourvu. C’est celle que je préfère, Et qui jamais ne m’indiffère, De notre séjour dans l’île Pour un temps, notre domicile. La couleur de l’eau Qui cerne ce bateau, A été par un peintre invisible, Rendue compatible, Pour colorer la frêle embarcation Et de ces marins les actions.
Ce n’est pas le trois-mâts d’Hugues Aufray Qu’un jour, la musique, j’ai déchiffré. Ni comme la méduse un radeau, Qui n’a pas survécu sur l’eau. Il ressemblait plus à un rafiot, Sans aucun brio. C’était pour la pèche, un petit bateau, Couvert d’un grand manteau. Replié était son mât, Pour le couvrir les assauts du climat. Ce petit bateau bleu, Déposé sur une mer bleue, Celle de la Provence, Où s’est déroulée mon enfance, Me parlait de vacances Sans aucune alternance Avec un monde du travail Qui aurait perdu son gouvernail.
Petit bateau de pêche, Qui fait oublier toute dépêche Sur une mer d’huile, Qui écarte toute tuile. Est-il encore en service, Avec ou sans artifice ? Je monterai bien à son bord Pour m’évader à tribord, Et oublier les soucis du quotidien, Comme mes amis canadiens.
J’ai quitté ma Provence, Peu avant mon adolescence, Pour suivre mes parents, Avec mon frère Laurent. J’ai pleuré ma mer bleue, Crié en regardant mon ciel bleu. Il me fallait partir Pour là-haut aboutir Face à une mer toute grise, Que je n’ai jamais comprise.
Aux vacances scolaires, Je quittais cette région trop amère, Qui sentait le hareng, Pour retrouver mes grands parents Sous un ciel tout bleu Qui réjouissait mes yeux. Avec eux, que de fois j’ai chanté Cet air qui m’a toujours enchanté : « Bleu, bleu, le ciel de Provence Blanc, blanc, blanc, le goéland Le bateau blanc qui danse Blond, blond, le soleil de plomb Et dans tes yeux Mon rêve en bleu - bleu – bleu »
Chaton 10 août 2017 | |