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Lilou chez les Croqueurs de mots, thème libre. Alors, poèmes avec ou sans rimes et pieds, je m'envole, me joignant à "elles" (oui, j'ai osé !) et, sur la page, les ailes de la poésie se densifient peu à peu mais vont toujours glissant au vent !
Note de Lenaïg

Poésie du jeudi des Croqueurs de mots, Lilou à la barre : Sur les "elles" de leurs pensées !

Le hasard

Le hasard fait bien les choses
Dit-on, mais ce qui m'embête
C'est qu'on ne le sait qu'après,
Quand les surprises sont roses !
Inutile qu'on le guette,
Il ne préviendra jamais !

Le hasard fait bien les choses,
Alors moi je me demande :
Est-il comme le bonheur ?
Sans savoir s'il a des causes,
Des chemins qu'on n'appréhende,
Croyons en ce vieux farceur !

Lenaïg

29 janvier 2014
http://leblogdelenaig.over-blog.com/2014/01/le-hasard-lena%C3%AFg-jeudi-po%C3%A9tique-des-croqueurs-th%C3%A8me-de-c%C3%A9tautomatix.html

Poésie du jeudi des Croqueurs de mots, Lilou à la barre : Sur les "elles" de leurs pensées !

Saisir l'instant

Saisir l’instant tel une fleur
Qu’on insère entre deux feuillets
Et rien n’existe avant après
Dans la suite infinie des heures.
Saisir l’instant.

Saisir l’instant. S’y réfugier.
Et s’en repaître. En rêver.
À cette épave s’accrocher.
Le mettre à l’éternel présent.
Saisir l’instant.

Saisir l’instant. Construire un monde.
Se répéter que lui seul compte
Et que le reste est complément.
S’en nourrir inlassablement.
Saisir l’instant.

Saisir l’instant tel un bouquet
Et de sa fraîcheur s’imprégner.
Et de ses couleurs se gaver.
Ah ! combien riche alors j’étais !
Saisir l’instant.

Saisir l’instant à peine né
Et le bercer comme un enfant.
A quel moment ai-je cessé ?
Pourquoi ne puis-je… ?

Esther Granek, Je cours après mon ombre, 1981

http://www.poetica.fr/poeme-943/esther-granek-saisir-instant/

Poésie du jeudi des Croqueurs de mots, Lilou à la barre : Sur les "elles" de leurs pensées !

La paresse inspirée

Une jeune fille nonchalante
rêve au bout d’un chemin.
Son visage de soie caresse le vent.

Sans raison, ni idée
elle frôle l’impitoyable haie.
Son doigt piqué d’un profond rouge,
elle reste immobile sans alarme, ni amertume.

Elle est hypnotisée par l’incroyable lumière,
qui pénètre les érables avec toute sa vitalité.
Comme une héroïne d’un conte lointain,
elle commune avec la nature,
elle chante sans fin.

Capturée dans la chaleur
rien ne va briser ce songe d’été.
Et voilà qu’arrive un changement,
un chevalier sur son étalon blanc
emporte sa muse à l’idée suivante.

Chloe Douglas, 2010

http://www.poetica.fr/poeme-984/chloe-douglas-la-paresse-inspiree/

Poésie du jeudi des Croqueurs de mots, Lilou à la barre : Sur les "elles" de leurs pensées !
 
L'existence
 
Tous ces riens...

Ces choses du jour à jour
Ces choses frottées d'heures
Coffrées dans l'habitude

Ces cheveux en respect que l'on compte fil à fil
Ces boutons obstinés

Ce col avec son chiffre que l'on connaît par cœur
Ces revers ces ceintures

Ces plis que nos corps commandent qui gravent des ornières dans le champ du tissu

Ces fermetures éclair

qui encagent ou libèrent

Ces soutiens d'une gorge pleine

Ces canapés trop lisses
Ces coussins trop gras
Ces lits aux draps stricts aux édredons ventrus

Ce gant d'une main manquante
Ce soulier d'un pied disparu.

Tous les sommeils

qui nous font ressembler à l'inerte

Tous ces réveils

où la chair avec l'oeil

ne sont plus qu'un décor

Toutes ces traces de nous
Ces traces par nous
Pour nous...

Tout ce vide des objets dont nous sommes plénitude

Tout ce volume des choses dont nous sommes l'absence

Tout ce rire en sourdine

Tout ce triste

plaqué sur la surface des lieux

Tous ces riens

Tout ce tout

L'existence !
 
Andrée Chedid
 
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