Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Gonzague l'infidèle

Italien de Venise, dragueur compulsif, gondolier de profession, Luis de Gonzague n'était pas un ange. Il multipliait les infidélités conjugales, allant même jusqu'à dépasser en nombre de fois, celles de DSK ou celles de Silvio Berlusconi. Antonella, sa grosse moitié, à bout de patience de subir les moqueries de son entourage, lui organisa une surprise pour célébrer leur troisième anniversaire de mariage.

Antonella savait que son lapin de gouttières entretenait parmi tant d'autres, une relation secrète avec la nouvelle directrice de l'école fréquentée par le fils de Guida, sa meilleure  amie.

Ce matin-là, elle se leva sans faire de bruits pour ne pas réveiller sa bête noire rentrée aux petites heures du matin avec du rouge à lèvres sur les babines. Glissant ses pas de loup sur le plancher, elle se dirigea vers la cuisine et prépara un expresso corsé dans lequel elle vida une forte dose de DZP. Sourire aux lèvres, elle retourna dans la chambre armée d'un expresso mémorable. Elle tira les rideaux et ouvrit grande la fenêtre qui laissa entrer l'air froid du matin.

- Luis, mon chéri voici ton café chaud du matin. Allez hop, tu es déjà en retard mon amour !

- Hein ? Bordel de merde ! Quelle heure il est ? J'ai des réservations et des touristes Américains pour la journée complète ! Putain ! Pourquoi tu m'as pas réveillé avant ?

- Clame-toi mon beau lapin. Il n'est que 8 heures. prends ton café au lit. Je t'apporte ton plateau avec des petits pains chauds et du Nutella. Bois de suite, je vais t'en préparer un autre plus doux. Tu sais qu'on célèbre notre anniversaire de mariage aujourd'hui ?

- Ben oui. J'avais oublié. Magne-toi. J'ai faim.

- Gentil mon beau lapin ! Il a bu son expresso comme un grand. Je reviens avec ton petit déj.

Antonella ajouta encore un peu de DZP dans le Nutella et le jus d'orange préparé avec une féroce envie de rire. Elle revint devant son Gonzague-trousseur-de-jupons invétéré et le fit manger comme un bébé qu'on materne avec amour.

- Pauvre lapin ! Tu dois avoir froid. Où ai-je la tête ? Je ferme cette fenêtre qui te gèle les amourettes. Pardonne-moi. repose-toi encore un peu, je te coule un bain chaud.

Elle sortit de la pièce. Quand elle revint, son Gonzague dormait comme une souche gelée sur la glace. Elle le pinça, le piqua avec une aiguille à laine pour s'assurer qu'il ne sentait rien. Aucun mouvement. Tout était au point. Elle commença son travail avec minutie. Antonella savait broder comme une artiste de grand talent. Elle sortit ses outils de travail et vérifia que rien ne lui manquait. Du rouge, du noir et du bleu.

Après avoir tourné sur le ventre le corps de son infidèle époux, elle passa à l'alcool toute la surface de son dos. Puis, avec application, elle tatoua en grosses lettres sous forme de points de croix : Je trompe énormément, mais pas longtemps ! Made in China.

Quand tout fut artistiquement bien accompli, elle appliqua une généreuse couche d'onguent antibiotique. Puis, elle lui enfila le caleçon tricoté avec humour pour son amour propre. 





Antonella roula auprès de son endormi, la chaise qu'elle avait louée à la farmacia di Santa Maria Novella. Elle installa son Luis de Gonzague bien callé sur le siège de cuir noir et le conduisit jusqu'à l’ascenseur. Au rez de chaussée, elle sortit de l'immeuble en poussant la chaise roulante jusqu'à la cour de récréation où sa maîtresse, la directrice Josephina Berlusconi surveillait avec sévérité l'ordre dans la cour d'école.

Heureusement, dame jill bill avait l’œil ouvert. Sa grande vigilance évita un gros scandale dans la cour de récréation.

Marie Louve

Texte et choix de photo

 

 

Tag(s) : #Fantaisie et sérieux chez Marie-Louve
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :