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Ouf, pas d'affolement ... A peine débarquée de mes deux voyages dans le temps, le premier dans le passé, le second dans le futur, il ne me reste que deux ou trois heures pour rédiger mon rapport au commandant de la quinzaine Hauteclaire si je veux disposer de quelques bonnes heures de sommeil réparatrices du double décalage horaire -doux euphémisme ! Pour le passé, pas de problème, j'ai eu largement le temps d'écrire et réécrire mon récit comme un reportage après avoir observé de l'extérieur comme de l'intérieur les humains de ce temps-là. Concernant mon incursion dans l'avenir, je n'écrirai rien, je vais citer des extraits de Fondation foudroyée d'Isaac Asimov (1983), en soulignant le fait que si je peux confirmer que j'ai fait un bond de 22 000 ans dans le futur, je ne suis pas sûre de m'être bien retrouvée sur notre bonne vieille Terre du fait qu'il y a de forts risques qu'elle ne se nomme plus ainsi et que, de plus, j'ai conversé avec des gens ouvertement méfiants tout en se montrant très sympathiques et accueillants.

 

***

papyrus-moderne

 

Scène de vie de l'époque des pharaons (lesquels ? Cela reste hautement confidentiel, désolée).

 

La petite Ibis riait  insouciante dans le rose  du soir, au milieu de ses amies. Les corvées étaient finies. Dans la journée, avec sa maman, elle avait préparé les  grosses perches  du Nil que son frère avait pêchées. Aussitôt  le dîner terminé, Maman lui avait donné la permission d'aller jouer. Dans la famille d'Ibis, on vivait pauvre mais heureux. Le logis était simple, mais pas sordide . La chèvre donnait son lait, on avait à manger. Quand on se disputait, la colère tombait vite et tout le monde finissait par s'embrasser ! Ibis jouait à cache cache dans les papyrus, une fleur de lotus piquée dans ses cheveux tressés. Elle atteignait onze ans, elle savait qu'elle plaisait, qu'inévitablement le mariage viendrait. Elle n'était pas pressée ; ses parents le savaient, qui avaient décliné les offrandes fréquentes du scribe du palais, à l'air patibulaire et laid.

 

Le scribe du palais, beaucoup trop vieux pour elle, n'avait pas trouvé sandale à son pied. Depuis qu'il avait posé son regard sur Ibis, le pauvre homme n'en dormait  plus ; délaissant ses poutargues et ses gâteaux de miel et de souchet favoris, il maigrissait à vue d'oeil. Ce soir-là, errant le long du Nil, il aperçut la belle qui hantait ses pensées, isolée de ses amies, cachée dans les roseaux. Un élan libidineux le saisit, qu'il chassa vite . Honteux , il pensa se noyer , mais un couple de cigognes tout d'un coup s'envola et alla se poser sur le toit du palais. Le spectacle apportait un bon présage et le scribe se souvint que, demain, le travail l'attendait. Pharaon l'avait mandé auprès de lui pour la journée.

Et Râ, soudain, avant de disparaître jusqu'au matin, lui posa sur les mains ses rayons déclinants. Il rentra chez lui le coeur plus léger. Son esclave s'était couchée mais elle avait laissé sur un trépied son plat préféré : un foie de boeuf aux fèves et haricots. Il eut soudain faim. Le sourire plein de sollicitude de la cuisinière éclata dans sa tête, comme une évidence, plus précieux que la beauté. Il avait enfin compris, il l'affranchirait et il l'épouserait !

Ibis fut sauvée ! Ce soir-là, en tout cas, rien de fâcheux n'arriva. 

 

Fin de récit

Signé : Lenaïg

 

***

image_terre_1766.jpg

 

Compte-rendu de dialogues avec les habitants d'une planète qui est peut-être la Terre dans 20 000 ans, ou pas, nommée par eux Gaïa, comme la Gaïa d'Asimov (possibilité de débarquement dans un univers parallèle, de plus, à ne pas négliger).

 

Ce compte-rendu se présente en copié-collé d'extraits de la plume d'Isaac Asimov car ces extraits correspondent de façon claire et extraordinaire à la teneur des propos que j'ai moi-même échangés avec mes hôtes, à qui je n'ai pu donner d'âges en raison de leurs excellentes conditions physiques (pourtant, j'ai compris que la mort reste encore à l'ordre du jour mais en gardant le soupçon qu'elle devient un choix).  Je ne sais si je dois me réjouir de cette immense harmonie ressentie, en raison de la disparition de l'individualité, mais ... quelle gigantesque faculté dynamique et protectrice à la fois ...

 

Voici :

 

- Oui, moi. Et le sol. Et les arbres. Et ce lapin là-bas, dans l'herbe. Et l'homme que vous apercevez à travers les arbres. Toute la planète et tout ce qu'elle abrite est Gaïa. Nous sommes tous des individus - des organismes séparés - mais nous partageons tous une même conscience globale.

La planète inanimée y contribue pour la plus faible part, les différentes formes de vie à des degrés divers, et les êtres humains pour la plus grande proportion - mais nous la partageons tous. -Je crois", nota Pelorat à l'adresse de Trevize, "qu'elle veut dire que Gaïa est une sorte de conscience de groupe."

Trevize opina. "Je me doutais de quelque chose comme cela... Dans ce cas, Joie, qui dirige ce monde?

-Il se dirige tout seul. Ces arbres poussent en rangs bien alignés de leur propre initiative. Ils se multiplient juste assez pour assurer le renouvellement de ceux qui pour quelques raisons meurent. Les êtres humains récoltent les pommes dont ils ont besoin; les autres animaux, y compris les insectes, mangent leur part - et seulement leur part.

-Les insectes savent quelle est leur juste part, c'est ça? dit Trevize. -Oui... en un sens. Il pleut quand c'est nécessaire et il arrive même qu'il pleuve à verse quand c'est une averse qui est nécessaire - tout comme il peut y avoir aussi une période de sécheresse, si c'est de la sécheresse qu'il faut...

-Et la pluie sait ce qu'elle a à faire, pas vrai?
-Oui, absolument", fit Joie, imperturbable."

 

[...]

 

"Puisque toute chose sur Gaïa participe de la même conscience de ce groupe, comment se fait-il que vous, un élément de ce groupe, puissiez manger ceci, qui en est manifestement un autre élément?


-C'est vrai! Mais toute chose se recycle. Il faut bien se nourrir, et tout ce qu'on peut manger, plante ou animal, et même les sels minéraux, fait partie de Gaïa. Mais là, voyez-vous, on ne tue jamais par plaisir ou par sport, et on ne tue jamais en infligeant des souffrances inutiles."

 


"Et puis, d'ailleurs, ce qui est mangé continue malgré tout à faire partie de la conscience planétaire: à partir du moment où tous ces éléments sont incorporés dans notre organisme, ils participent dans une plus large mesure à la conscience totale. Quand je mourrai, moi aussi je serai dévoré - ne serait-ce que par les bactéries - et je participerai, pour une part bien plus réduite, à ce tout. Mais un jour viendra où des fragments de moi deviendront des fragments d'autres êtres humains. De quantité d'autres humains. (...)

-Mais, dit Trevize, votre conscience individuelle - ce je ne sais quoi qui fait que vous êtes Dom - cette conscience ne sera plus jamais réassemblée? -Non, bien sûr que non. Mais quelle importance? Je serai toujours partie intégrante de Gaïa et c'est cela seul qui compte."

 

Source des extraits : clic !

http://laterredabord.fr/articles9/gaia.html

 

 

Illustrations : cueillies sur Google Images.

Parchemin : clic !

 

 

Tag(s) : #Jeux
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