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22-c: Etude éthologique sur le comportement des zoomains
Au volant de la caravane, monsieur Poissard avec la gang bande à bord engageait à peine la
route secondaire pour atteindre l’autoroute en direction de Paris, quand il freina brusquement. Une guenon courait après eux et un homme dans une voiture à gyrophare lui fit signe d’arrêter. Sous
le choc de l’arrêt, Djozette qui était assise à l’arrière du bus revola sur le siège avant entre l'abominable madame Poissard et son mari. Sous l’impact, Djozette vit quelques étoiles mais
retrouva ses esprits quand elle aperçut à sa gauche, la guenon enserrer le cou de monsieur Poissard. Elle rampa vers la droite en 
montant sur les cuisses de sa femme, ouvrit la
portière, fit le tour de la caravane par le devant et tapota l’épaule de la guenon. Sous la surprise, celle-ci se
retourna vers elle et lâcha monsieur Poissard. Le vol de son beau petit singe la rendait folle de douleur. Elle criait comme une guenon en montrant Cunégonde qui tenait son bébé dans ses
bras, en avouant à son amour de Curtecuisse : « Cé pas ma faute ! Cé lui qui me voulait.
Le bébé tomba sur le plancher de la caravane et grimpa dans les crinolines de Cunégonde. Dégagé de la guenon que
Djozette tenait maintenant en respect, monsieur Poissard s’empressa, avec doigté, pour ne pas l’énerver davantage, dû à sa récente résurrection, de soulever les crinolines pour attraper le bébé.
Mais ses doigts s’accrochèrent aux baleines du corset et n’atteignirent que les cache à l’os. Courtecuisse n’admettait pas cette fouille intime et réclama la faire lui-même, mais soudain, il
sortit rien que sur une gosse de la caravane quand il vit Djozette prise à nouveau dans une fâcheuse situation. La guenon folle de rage la brassait en criant.
Chaude-Oreille traduisit: « C’est pas que je te cherches des poux mais je vais te secouer les puces si j’ai pas mon
bébé ». Djozette perdait un à un les boutons dorés de sa robe à motif de soleil nuajeux. Voyant l’urgence de la situation et avant qu’elle ne la mette à nue, monsieur Poissard accéléra la
recherche sur le corps de Cunégonde. Quelques secondes lui suffirent pour attraper le bébé qui cherchait à sortir par le grand décolleté de sa robe de marquise. À ce moment, Courtecuisse essayait
de séparer les Djozette et Guenon.
Finalement, le père Poissard remit le bébé
à sa mère. Elle le tenait fort-fort-fort sur son cœur de maman. La gang-bande fut très émue d'assister à cette scène, sauf madame Poissard qui continuait d’applaudir sa victoire contre le boeuf musqué.
Le cas étant réglé, la gang-bande s’apprêta à repartir pour Paris, quand monsieur Thierry
Cassenoix, président de la Société Protectrice des Animaux du Château de Thoiry-en-Yvelines, descendit de son véhicule et les somma de le suivre. Il les invita à emprunter un passage secret non
connu des animaux pour entrer dans le château afin de s’expliquer sur leurs méfaits. Il 
ouvrit les portes d’un grand salon d’une décoration recherchée par les rois des châteaux gais et leur désigna des fauteuils
royaux.
Vêtu élégamment, monsieur Cassenoix invita Cunégonde à se lever. Heureuse de faire la connaissance d’un homme de si haute classe, elle lui présenta sa main afin qu’il la baise. Mais l’homme l’accusa plutôt de « kidnaping de bébé singe » et lui ordonna de passer aux aveux plutôt que de rêvasser.
- Cé pas ma faute ! Cé lui qui me voulait.
- Madame, nous avons des témoins. Quinze guenons de bonne foi m’ont avoué en langue singe que vous avez volé ce bébé pendant qu’il tétait le sein de sa mère.
- C’étaient eux les deux mammouths en chicane de ménage qui me l’ont pitché. Cé des mentries qui vous disent les guenons.
Thierry Cassenoix la remercia et s’adressa à Courtecuisse :
- Monsieur Courtecuisse, il est porté à ma connaissance que le Roi de la jungle des six rois de notre Châteauzoo a porté plainte contre vous pour « tir à la queue illégal » ; toute enflée depuis et que nous avons dû bander, à son grand déplaisir. Qu’avez-vous à dire pour votre défense ? »
Courtecuisse s’insurgea en sifflant comme un serpent. Chaude-Oreille traduisit à Thierry
Cassenoix : « Quand il siffle, ça veut dire qui l’é en criss de tabarnak. » Cassenoix ne s’affola pas mais hésita. Courtecuisse ouvrit la fenêtre et cracha 
comme un chameau. Chaude-Oreille lui traduisit à nouveau au
Thierry : « Esti d’gorlot, yé en cibouèeere lâ ».
Voyant son Courtecuisse rougir comme un homard, Cunégonde se leva tant bien que mal et donna un coup de parapluie sur le chapeau de Thierry Cassenoix, le dénudant de sa moumoute. Elle gueula avec la force qu’elle récupérait :
- Touche pas à mon mari, toé mon joualvert. Pis ton lion, laisse moé lé que j’y parle dans gueule à c’ui là. De lion à lionne.
- Euh . « Je consulterai mon agenda pour prendre rendez-vous avec vous deux ».
Affaiblie à nouveau, Cunégonde tomba assise sur ses crinolines qui lui remontaient jusqu’au cou. Le bon Docteur lui frotta les fesses pour la consoler, mais Courtecuisse ulcéré le dégagea en le bottant. Il revola sur les généreuses cuisses de madame Poissard qui continuait à savourer sa victoire en tapant sur ses cuisses. Le bon Docteur mangea toute une volée, mais il endura son martyre sans mot dire.
Thierrible Cassenoix regarda Djozette et lui demanda avec grande suspicion :
- Qu’avez-vous donc dans votre sac à main, vous? Je suspecte une intrigue non voulue en ces
lieux de plaisir où l’on zoo.
- Eille monsieur Cassenoix. Monte pas sur grands ch’vaux comme ça. Ok ? Non, mé, me prenez-vous pour une valise pleine de stock ? J’ai tu des poignées dans l’dos, moâ ? Han ?
Elle tourna autour du gigantesque salon comme une tigresse en cage qui a mangé du lion enragé et commença à se mettre en colère :
- Hé toé l’épais, t’es pas ferré pour me donner des leçons de singe et de gare de Lyon. 
T’as
d’la chance que je sois douce comme un agneau.
- Allons, allons, madame. Donnez moi votre sac à main que je le passe au peigne fin.
- Tu sauras que y’a pas une noix qui va toucher à ma p’tite sacoche jaune. Pis si tu t’approches, je va t’obliger à vivre cachée comme un cloporte derrière la porte dans un donjon ».
Thierry de la Cassenoix essaya de sauver son honneur en rétorquant :
- Sachez messieurs dames que j’ai le pouvoir de vous envoyer tous en prison.
Si ce n’eut été de monsieur Poissard, le plus sage de la gang-bande, tout aurait pu tourner au drame. Il prit la parole et tout le monde l’écouta, sauf madame Poissard qui s’applaudissait encore et qui n’entendait rien.
- Monsieur Cassenoix, je vous propose de ménager le chèvre et le chou et tous seront contents.
- Boahh !!! Ha-ha-ha. Vous ne me ferez pas avaler des couleuvres de cette façon là, vous.
- J’ai ici une liasse de 18 euros pour les dommages encourus à la guenon et au lion. Prenez en une et donnez moi la monnaie pour 100 euros. Et nous partirons sans problèmes sans tambours ni trompettes.
- Ouais ! Dit Courtecuisse. Et remettez la pas en monnaie de singe.
À ce moment, un majordome entra dans la pièce en tirant le bœuf musqué légèrement titubant encore enivré des relents d’effluves de madame Poissard. La gang-bande s’attendit au pire. Mais heureusement, le bœuf était masqué. Madame Poissard ne le reconnut pas et de plus, elle était préoccupé par les cris qu'elle entendait de la voix du bon Docteur. Elle le regardait tout aplati sur ses cuisses, par la force de ses applaudissements. Et disait :
"Hon, pauvre bon Docteur".
Ils sortirent tous par la porte en laissant le Cassenoix au salon et en trainant madame Poissard et le petit Docteur entre ses mains. Mais voilà que le Baron voulait parler...
À suivre ...
Di
Illustrations : toutes cueillies sur le net.
Choix de Marie Louve pour le lion et sa lionne et pour la guenon et son petit qui tète.
Choix de Lenaïg, qui a de nouveau attrapé le tournis devant la tournure, le tourbillon même, des événements et voit maintenant valser des masques de boeuf, qu'ils soient musqués ou non, des bébés chimpanzés et des mamans chimpanzés câlines, qui voit encore la guenon chimpanzé en colère à la poursuite du véhicule de la gang bande et le pauvre lion accablé ...