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Royale Cunégonde pas de guéligne-guélagne

 

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chateau-de-thoiry-chambre-angelique-chateau-j-11609152936.jpgEnfin  l’intrépide Cunégonde retrouvait Paris sous ses pieds ! Son rêve, sa coqueluche incurable depuis son enfance. Là où les pas de culottes en avaient eues avec du pain, grâce à la prise de la pastille historique qui venait d’une Marseillaise. Celle qui ressemblait à la statue de la croix flamboyante de sa victoire à New-York. On ne pourra pas dire que Cunégonde n’était pas ferrée en Histoire générale acquise à l’école des Saints-Anges.

 

images.jpgPour l’occasion et pour la jolie binette de son Courtecuisse aux pattes poilues, elle se pâmait devant une foule de vrais Français, des Parisiens. L’auguste Québécoise replaça une mèche rebelle à ses couettes qui formaient un panier tressé sur sa tête. Coiffure inspirée d’une tapisserie de marquise française, vue dans un magazine. D’un ton flûté, elle perla à la parisienne,

 

-         Mosusseu queu cé  big z’icitte ! Moé, j’ai des grands gigots, mais la grosse Poissard  y va-tu falloir la rouler ? Cé pas mon Courtecuisse qui va s’éreinter les côtes sur son tour de dos, j’vous en passe un papier ! Pis cé pas moé qui va m’priver de mon parapluie pour cette pétasse à effet de serre.

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-         Meu non ! Ne t’en fais pas ma chatte adorée, lança Courtecuisse à sa muse de nuit. Poissard ne se laissera pas déculotter par sa libellule. Il a plusieurs cartes dans sa poche, en ajoutant un clin d’œil coquin. Puis, il aime trop courir la chèvre. Il laisse braire et se tait. Sa manière d’éviter d’incalculables préjudices à sa santé.

 

-         Courtecuisse, mon lapin sucré, mon bonbon d’amour, dis-moi que tu m’eummmm....

 

Thoiry_chateau_m.jpgDe son nuage, Cunégonde descendit brutalement.  En colère, la Djosette agressait son gros lapin. Un bon coup de parapluie dans le dentier de la Djosette mit fin à la crise de nerfs piquée par cette démone. La voix de Centaure de Poissard rassembla toute la gang bande dans son mini bus qui devait bien mesurer huit chevaux vapeur en direction du château de Thoiry-en-Yvelines. Un château ! Un roi, sûrement veuf, songea Cunégonde. Elle 055se félicita de s’être vêtue comme une carte de mode avec des crinolines pour souligner sa taille de guêpe. Y fallait pas manquer le train quand le bateau passait se dit’ elle dans son fort d’elle-même. Elle ferait nommer Courtecuisse, Duc des Beaux-de-Ruche-de-Ganges. Cela sonnait riche à l’oreille. Elle vit Courtecuisse vêtu d’une cape d’hermine recouvrant son pantacourt bleu royal. Un sourire radieux illumina son visage. Elle-même, serait duchesse des Beaux-de-Ruche de Ganges. Quiquine n’en croirait pas ses yeux quand elle lirait à chateau-de-thoiry-parc.jpgMontréal, la colonne des mondanités dans les journaux du Vieux Monde. Elle rêvait, plongeait son regard dans les voiles d’une foule parisienne,  pendant que la Poissard, aidée par Frappe-qu’un-coup,  tentait de grimper dans le bus. Soudain, Cunégonde entendit le mot zoo. Pas un château, mais un zoo !

 

-         Ah non ! Pas t’au zoo. Ch’us t’allergique full aux bestiaux de la jungle animale.

 

Grand_Vestibule_Thoiry_1.jpg-         Madame Cunégonde, sachez que les zoos de Paris sont tous traités hypo allergènes et non maltraités par les animaux, s’indigna monsieur Poissard qui en savait de long en large sur la vie sauvage des terriens de sa mère patrie.  Je vous l’affirme sans droit de réplique : tous les misérables sont exclus de la France depuis Victor Hugo et les riches vont payer ailleurs leurs droits à la richesse. Nous avons  Hollande avec nous, les Belges nous le paieront. Foie de canard à l’orange, on ne badine pas avec la France !

Ours_a_Thoiry_humour.jpg

Sur ces mots prononcés avec tant d’éloquence, Cunégonde ébaubie ne sut donner la réplique. Elle dut admettre que Poissard était un savant orateur multiculturel.

 

Finalement, Poissard derrière le volant de la caravane, beugla à tout vent : «  C’est parti ! En route vers  le château de Thoiry. Vous verrez les cousines, nos animaux sont sélectionnés pour leur supériorité dans chacune de leur famille. Ils sont class ! Ces animaux ont 2009-08-15-Thoiry-32_gallery.JPGdu sang bleu dans les veines, mais nous les avons démocratisés depuis le temps. C’est pour cette raison qu’ils vivent en liberté et nous dans nos véhicules. La jungle à Paris, c’est une surprise pour vous rendre hommage. Bien sûr, au Québec vous avez des chats, des chiens, des castors et des ours, mais pas de jungle. »  Cunégonde n’écoutait plus. Courtecuisse avait apporté un litre d’Amarula. Nos deux amoureux se rincèrent allègrement le gosier jusqu’à ce qu’un majestueux  lion ne vienne index.jpgtenter d’envoûter Cunégonde qui faillit tomber sous le charme du gros minet. Une explication fort simple à comprendre puisque Cunégonde était née sous le signe du lion. Tous savent qu’une lionne attire un lion. Là, Courtecuisse n’apprécia guère cette déloyale concurrence. Il chassa le lion d’un bon coup de queue. Cette bataille eut pour conséquence de déclencher chez Cunégonde une jardin-jardins-du-chateau-de-thoiry-303_1.jpgviolente crise d’allergie. Ses yeux rougirent et sa gorge se contracta. Elle avait peine à respirer. N’eut-ce été de la présence du bon docteur, pareillement à la belle Lulu, Paul Poulet n’aurait jamais revu sa Cunégonde vivante au Québec. Vivement, de sa trousse médicale, le bon docteur à la Poissard, injecta une forte dose d’épinéphrine à la mourante. On compta jusqu'à cinq et la voilà ressuscitée.

 

 

thoiry-3.jpg

Affaiblie, Cunégonde assista aux pitreries de la grosse baleine dans sa robe à pois bruns. Par miracle, le zoo ne fut pas rasé par les flammes. La grosse Poissard, à elle seule, avait produit plus de méthane qu’une bombonne de gaz propane de 45000 BTU. Le bœuf musqué était cuit.

A la sortie du zoo, Courtecuisse vit dans les bras de Cunégonde le bébé chimpanzé qu’elle avait enlevé. La guenon furibonde enserrait le cou du pauvre Poissard qui appliqua les freins d’urgence.

 

-Cé pas ma faute ! Cé lui qui me voulait.

 

A suivre

 

Marie Louve 

 

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Illustrations :

AVT2_Paul-de-La-Panouse_3699.jpegToutes cueillies sur le net, toutes au château et au parc animalier de Thoiry.

Qu'a pensé monsieur le Vicomte Paul de la Panouse de l'invasion québéco-gangeoise ?   

Si par hasard il a eu vent de ce débarquement (cela, nous l'ignorons), peut-être a-t-il pris les choses en main et, imaginons, dans le but de les charmer -et surtout de calmer leurs ardeurs-, les a-t-ils invités à partager sa table ?

c65r05512K_.jpgAu menu, ceci ?

Du boeuf musqué je ne sais pas, mais du boeuf assurément, accompagné d'un vin fin de sa cave ... Et heureusement que l'opération "méthane", si je puis la désigner ainsi, est arrivée à point pour bouter hors des délicats appartements toute la gang bande, qui a quand même -sûrement, non ?- un savoir-vivre à paul_de_la_panouse_et_son_pere_annees_1960.jpgsa manière et s'est vite retrouvée au grand air à nouveau, direction : Paris, Cunégonde toute excitée de pouvoir enfin s'afficher sur les Champs Elysées ...

Encart signé Lenaïg, qui n'a pas pu s'empêcher de s'imaginer parmi eux et de rêver un peu ... et de saluer Paul de la Panouse, grand ami des animaux à l'instar de son père le comte Antoine, créateur de ce magnifique parc.

Nul doute qu'il aura récupéré le pauvre bébé chimpanzé avec diplomatie et distinction ...

Un petit album photo intitulé Thoiry est dispo ici même, qui regroupe toutes ces photos et quelques autres.

 

Lenaïg, sur sa lancée, voudrait par ailleurs recommander d'aller contempler la centaine d'images des "Animaux de la semaine", jolie initiative du journal 20 Minutes, que lui a signalée son frère En Passant :

ICI !


Tag(s) : #Fantaisie et sérieux chez Marie-Louve
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