Roman jeu multiplume par courriels.
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Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
Une ville imaginaire : Santa Patata.
Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
SKUTE = Skarpetta & Services Secrets Unifiés de Toute l'Europe (organisation policière).
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Auteur : Lenaïg
De : berangere.labornez @ pamplemousse.fr
Envoyé : 30/09/2009 17:23:09
A : tugdual.kerloch @ hotdog.com
Salut grand frère !
Alors, toujours sur ton nuage ? C'est beau l'amour !
Tu as bien fait d'arriver à l'improviste avec ta Charlotte. Tu me connais, j'aurais paniqué si j'avais été prévenue, j'aurais cassé les pieds à Gildas à cause de mon anxiété, mes complexes, tout
ça ! La peur de ne pas être à la hauteur pour accueillir la belle dame du grand monde mirobolandais ... Oh, Gildas m'aurait rassurée, en décrétant que la dite dame n'aurait qu'à nous prendre
comme on était, sans faire de chichis !
Du coup, nous n'avons pas eu le temps de nous interroger ! Tu as choisi de contourner la maison et de sonner à la porte de la cuisine où nous nous trouvions tous les deux. Nous t'avons vu
apparaître, triomphal, prenant par les épaules ta dulcinée qui se cachait presque derrière toi, rouge de timidité !
Je crois que Gildas a su trouver le ton qu'il fallait pour que l'atmosphère soit immédiatement détendue. Grand salut théâtral à l'ancienne, exclamation : "Te
voici, noble sire mon "beauf", qui viens honorer notre manoir et nous présenter -enfin !- la dame de tes pensées ... Damoiselle Charlotte, vous rayonnez autant que ma douce Bérangère ! Permettez
que je vous embrasse sur les deux joues !"
Les effusions ayant chassé la confusion de Charlotte, quel joyeux dîner ! Nous avons laissé Charlotte satisfaire sa curiosité sur nous sans la soumettre, elle, à un feu croisé de questions
indiscrètes. Dis-nous que nous avons été "bien" ! Vous avez pu vivre votre lune de miel dans la maisonnette attenante (notre gite rural, l'été). Si vous avez hurlé comme des loups pendant vos
ébats nocturnes, nous n'avons rien entendu !
Elle était belle, ta Charlotte, les jours suivants : plus de chignon, les cheveux lâchés et mon jean qui lui allait à ravir !
Celui que je ne peux plus mettre car bébé Labornez a besoin de place ! Amusant, Charlotte n'avait encore jamais porté de jeans, on la sentait comme libérée de son carcan habituel ... Elle que tu
m'avais décrite souvent inquiète, gaffeuse, la voilà qui plaisantait, qui chantait des airs d'opéra, d'une jolie voix, ma foi. Ah, mon vieux Tugdual, pourvou que ça doure ! Je la crois faite pour
toi, et toi pour elle.
Quant à Maman, elle est conquise également, elle qui aime l'opéra. J'ignore ce qu'elles ont pu se raconter toutes les deux, cela m'intrigue un peu, surtout que, depuis, Maman arbore un petit air
malicieux. C'est leur secret !
Votre retour s'est déroulé sans anicroche ? Où en êtes-vous ?
Bisous à vous deux, de nous deux
Béran
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De : Tugdual
Envoyé : 30/09/2009 19:31:47
A : Bérangère
Ma chère Bérangère,
Oui, tout va bien. Tonton Wilfrid est aussi charmant qu'un tel homme peut l'être. Lorsque nous sommes allés, Charlotte et moi, lui dire bonsoir en rentrant jeudi soir, il nous a fait asseoir dans
son salon, tandis que Georgette a voulu se faire discrète et s'est éclipsée.
Charlotte portait encore ton jean et n'avait pas refait son chignon. Tonton l'a examinée d'un air approbateur et pensif et lui a demandé de l'excuser pour l'attitude impatiente qu'il avait eu
avec elle jusqu'à présent. Il avait l'air de regretter que son personnage de façade, destiné à masquer son statut de chef mirobolandais du SKUTE, ait trop imprégné ses relations avec sa famille.
Béran, je ne suis pas dupe, le Wilfrid est un vieux roublard et nous ignorons sûrement plein de choses à son sujet.
"Ma pauvre Charlotte", a soupiré Tonton, "la plupart de mes indispositions physiques étaient feintes et ton obstination à me pousser dans une chaise roulante sous prétexte d'un problème de goutte
totalement inventé m'horripilait car je devais subir sans protester ! Bon, le malaise vagal était malheureusement vrai et tu m'as efficacement secouru, Tugdual, je ne t'en remercierai jamais
assez. D'ailleurs, nous avons à causer, Tugdual, j'ai une proposition à te faire, si tu ne crains pas de perdre ton indépendance, reviens me voir plus tard dans la soirée ..."
Puis il a continué à l'attention de Charlotte : "Ton insistance à jouer les dadames chignonnées m'agaçait prodigieusement, aussi ! Ma petite Charlotte, je me demandais si tu te déciderais à
t'abandonner à un peu plus de fantaisie un jour ... Je suis rassuré !"
Bon, j'y vais, "on" m'attend, hé hé ! Plus de nouvelles ensuite sur la messagerie codée, tu comprends bien.
Bisous de nous deux aussi,
Tugdual
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Images :
cartes-de-bretagne.com - Galerie virtuelle de Bernard Jacket
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