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https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1163/non-au-train-a-touristes-dans-la-foret-des-mayas
Vivre l'instant présent, une devise que je tente de faire mienne, est-ce compatible avec la vitesse ? Peut-être mais j'en doute. Il nous est bien agréable de profiter des moyens de locomotion terrestres et aériens rapides qui nous épargnent le désagrément d'attendre longtemps avant de retrouver de la famille ou des amis éloignés, qui nous transportent sur les lieux de découverte et de dépaysement que nous avons choisis. Il n'y a que sur les mers que l'on prend encore son temps, comme en atteste l'engouement pour les croisières. Tiens, rappelons-nous, au passage, que nous sommes dans l'espace, sur une planète qui tourne à vive allure autour du soleil et qui tourne à non moins vive allure sur elle-même ! Tout cela si vite que nous ne le ressentons même pas. Là nous n'y pouvons rien mais dans nos vies, si nous partons assez à l'avance pour ne pas avoir à courir, pourquoi nous dépêcher fébrilement ? Ah, nous avons raison de nous méfier, car le train ou l'avion nous réservent, parfois ou souvent, de désagréables surprises : pannes diverses, grèves (chacun défend son bifsteak !) et nous nous retrouvons à ronger notre frein d'impatience dans des gares où goûter l'instant présent devient très difficile, un oeil sur son livre (lecture debout parce que toutes les places assises sont déjà prises), l'autre oeil sur le tableau d'affichage et il faut voir comme tout le monde se précipite quand la situation se débloque, comme si nos places n'étaient pas réservées ! Pourtant nous sommes sûrs de trouver nos places mais nous nous dépêchons quand même, de peur par exemple de ne plus savoir où caser notre valise ! Et les services de réservation nous incitent à la course aussi : plus l'on réserve tôt, moins l'on paie cher ! Un scandale, à mon avis, toutes ces échelles de prix ! Et l'on en vient à la course au profit, pour les entreprises commerciales, qui sacrifient à la déesse Rentabilité les services de maintenance et le nombre suffisant de personnel pour la surveillance des matériels, ce qui éviterait un certain nombre de pannes et même d'accidents. L'internet va de plus en plus vite également et nous apprécions que les distances soient abolies lorsque nous communiquons avec ceux que nous aimons jusqu'à l'autre bout du monde, nous avons presque délaissé le courrier postal, qui, d'ailleurs, par souci de rentabilité toujours, n'est plus ce qu'il était. Aller de plus en plus vite, d'une façon générale, c'est négliger plein de facteurs importants, ce qui peut avoir de graves conséquences sur notre avenir commun. Un seul exemple, tiens : j'ai signé récemment une pétition contre un projet mexicain qui veut construire un TGV pour "transporter les touristes en masse de la côte caraïbe jusqu'aux sites archéologiques mayas" sans respect pour les habitants, les villages, les animaux et la forêt elle-même. Une visite aux sites mayas, cela se mérite, on n'y va pas en soudards qui ne respectent rien sur leur passage ! Et l'argent investi dans une telle entreprise ne serait-il pas mieux dépensé à transformer les favelas et rendre la vie meilleure aux habitants ? Aller de plus en plus vite au détriment du bien-être de ceux qui ne seront jamais assez riches pour aller bien loin et qui, peut-être, s'en trouvent bien, cela ne me fait pas me sentir à l'aise, maintenant que j'ai pris conscience que les grandes réalisations qui me faisaient rêver autrefois traînent dans leur sillage tant de désagréments, voire de désolation. Pourtant, je ne voudrais pas revenir au temps des diligences et des interminables trajets chaotiques à travers des forêts coupe-gorge à la merci des bandits de grand chemin, même pas au temps des locomotives à vapeur et des voyages en train entre Paris et Brest qui duraient huit heures ! Voilà, le pour et le contre pesé par un biais anecdotique, selon mes capacités et pas de réponse catégorique apportée (y en a-t-il ?). Est-ce une réflexion de philosophe que j'émets ici ? Oh bien sûr, un peu mais bien limitée et, comme je suis fatiguée, je vais attendre jeudi soir pour m'enrichir les idées.
Lenaïg
Nos sociétés ont accéléré la cadence. Accélération technique, accélération des rythmes de vie, accélération des changements sociaux. Comment en sommes-nous arrivés là ? Et si on pren...
https://www.scienceshumaines.com/la-tyrannie-de-la-vitesse_fr_29044.html