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La libération de la parole est une boîte de Pandore ! On le constate en ce moment après les dénonciations d'abus sexuels tout azimut et les mouvements qui se sont créés. Il était temps de mettre un terme à ces ignominies, oui, mais il ne faut pas tomber dans la dénonciation arbitraire et se méfier des rumeurs. Qui ne dit mot, en l'occurrence, prend son temps pour ne pas crier stupidement avec les loups et ruiner l'honneur de personnes non concernées. Qui ne dit mot sans consentir ne se jette pas aveuglément dans la mêlée. Qui ne dit mot prend du recul !
Lenaïg, ajout.

Riche exposé, pour commencer, d'Edith, pour qui le sujet, a-t-elle déclaré, été loin d'être évident : la parole libérée actuelle la plongeant dans la plus grande confusion. Je suis incapable de produire de mes quelques confuses notes un compte-rendu qui se tient de son exposé ni de la discussion ensuite (snif ! mais c'est ainsi) mais ont défilé tour à tour la remarque que le consentement est un terme juridique avant que d'être philosophique, que ce mot a été et est utilisé maintes et maintes fois dans les relations hommes/femmes, que ce mot est lié aux contrats, de mariage, social, etc. La question Comment consent-on à une domination ? a été posée, évoquant l'esclavage et la traite humaine, la réponse insistant sur la prise de conscience. Le consentement relevant de l'intime, autre problème : comment bâtir des lois là-dessus ?  La Boétie, l'ami de Montaigne, a fait entendre sa voix : pour supprimer les humiliations et l'asservissement des inférieurs (à qui donc on ne laisse ni droit ni possibilité de consentir à leur condition) par ceux déjà asservis, il faudrait supprimer la hiérarchie. Une citation des Canuts de Lyon : Nous sommes des exploités mais nous ne voulons plus être tout nus". Pourquoi les mères des dealers se taisent-elles ? Parce que l'argent de la drogue paie les loyers. De courageux résistants pendant la Seconde Guerre mondiale se sont tus sous la torture pour ne pas dénoncer leurs compagnons. Les déportés longtemps sont restés silencieux sur les atrocités qu'ils avaient vécus et auxquelles ils avaient assisté, ce n'était pas du consentement, c'était l'indicible.

Edith dans son expo a indiqué que le hashtag "Balance ton porc" lui est insupportable, je suis bien d'accord avec elle et que "Me too" (Moi aussi) lui est préférable (à moi aussi) : dans "Balance ..." c'est une parole individuelle vengeresse qui se fait entendre, dans "Me too", on est avec les autres et c'est toutes ensemble qu'on fait entendre sa parole et qu'on conteste le système de domination masculine.

Et bien d'autres choses évoquées, notamment que si la parole des femmes se libère -mais que cela peut engendrer des excès-, la parole tout court est de plus en plus soumise à la censure des ... communautarismes et une idée que pour que le vrai dialogue se fasse il faut s'entendre sur le sens des mots, mal nommer les choses c'est ajouter à la misère du monde (Albert Camus). Trois conseils de lecture importants à suivre.

Lenaïg

 

Tag(s) : #Essais
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