Je ne pensais pas que je serais au rendez-vous fixé par Lilou en ce lundi, j'avais indiqué que je posterais des pages pour les jeudis en poésie seulement. C'était sans compter sur un commentaire de l'amirale des Croqueurs de mots, Dômi, qui m'a génialement aiguillée et boostée sur ma page du défi Quiproquo et rendez-vous manqué de Jeanne Fa Do Si. Mais oui, je le tenais, mon scénario ! Et pour rendre hommage à mon inspiratrice Dômi, pardon Lilou, la femme en robe rouge qui descend du bus est devenue la grosse dame en robe rouge (ainsi désigné par Dômi), qui assume ses formes telle Beth Ditto sur la photo.
Notes préliminaires de la productrice et du metteur en scène pour une comédie dramatique avec parties chantées. Une histoire d'hommes sur trois générations, titre provisoire : On se souviendra de ses cent ans.
Personnages :
principaux :
Lex,
Guislain,
le fils de Lex
Secondaires :
Le Père Amptoire,
Le Coéquipier bouliste et, en compensation de cette priorité donnée à la gent masculine,
La Grosse Dame en robe rouge et galurin violet à voilette qui doit faire un vrai show, mélange de Beth Ditto et de Castafiore, matinée de femme façon Albert Dubout et qu'on retrouve à la fin.
Figurants et choeurs :
La Famille,
Le Personnel du restaurant, petits gilets pastel et caracos guillerets,
Les Boulistes,
Les Gendarmes,
Les Pompiers
Voix du GPS :
féminine, mutine, pas forcément jeune (ce peut être la voix de l'épouse regrettée de Lex)
***
Décors, sons, musique :
Subtil mariage d'ambiance des années 1950 et période contemporaine, voire futuriste, qui doit marquer les rétines et faire rêver, mélange saisissant des styles d'habillement (noir prohibé), jolis graffs (noir admis mais non exclusif) sur les abris de bus dans la campagne, les maisons abandonnées, sur certains murs de la ville, musiques de fond dans l'inspiration de films tantôt fantastiques, tantôt policiers. Ne pas oublier de faire s'exprimer les animaux : aboiements de chiens, pies qui jacassent, poules qui caquètent, aux moments opportuns. Abondance de violons dans la musique de fin.
Synopsis :
Lex Tratairestre cause une belle frayeur à sa progéniture qui veut fêter dignement sa centième année. Sous les coups de midi, en ce samedi radieux, enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants se réunissent au restaurant réputé Cassedal de Vaudeville, à 20 km de Trompyeux, lieu où réside Lex. Mais le principal intéressé n'est pas là. Le temps passe, son téléphone portable reste muet. On se rend chez lui, on franchit le joli portail en fer forgé, on longe le gazon fraîchement tondu : porte close, point de voiture sous le hangar, l'ancêtre s'est évaporé ! Le père Amptoire, son plus proche voisin, ornithologue amateur, est localisé dans la campagne ; levé à l'aube, il ne peut donner aucun indice sur la disparition de Lex. On saute dans les voitures, on prévient les gendarmes qui n'attendent pas qu'un avis de disparition officiel soit lancé, tout le monde se met à chercher, rcraint l'accident, dans un bois, dans un ravin, ou pire (note : insister sur le maquillage, qui doit rendre tous les visages pâles et hagards) ...
Guislain Tratairestre, 9 ans, resté chez son arrière-grand-père, est déterminant dans la résolution de l'affaire. ll déniche parmi les documents laissés sur la table basse du salon un prospectus annonçant un tournoi de pétanque justement ce samedi, dans la bonne petite ville de Durefeuille, à 80 km de Trompyeux. Sachant que c'est le sport de prédilection de Lex, Guislain appelle immédiatement son père dans sa voiture pour lui faire part de sa trouvaille. Ni une ni deux, le fils de Lex fonce vers Durefeuille.
L'ancêtre est bien là, sur la place, en plein conciliabule avec son coéquipier, pour savoir s'il faut pointer ou tirer. Le fils de Lex, à peine garé, se précipite vers son père, en dehors des clous, manquant renverser une grosse dame furieuse en robe rouge descendue du bus, se faisant traiter de divers noms d'oiseaux.
Lex doit s'expliquer sur son absence. En embarquant dans sa voiture, Lex a activé son GPS. Il connaissait la route, il n'en avait pas vraiment besoin, mais il s'est attaché à sa machine parlante, dont il s'est offert un modèle du dernier cri, commandé par internet. La programmation s'en fait par la voix et même par la pensée, paraît-il. Lex pense avoir dit : à midi pétant, mais avoue avoir un peu regretté de ne pas pouvoir se rendre au tournoi de ... pétanque, où il ne s'était donc pas inscrit. Et il a mis sa voiture en pilotage automatique ... Faisant confiance à ses machines, il n'a regardé le paysage qui défilait que d'un oeil distrait, sauf lorsque sa voiture a changé son allure et fait un écart pour éviter un hérisson ... Une fois rendu à Durefeuille, il a oublié tout le reste, reconnaissant un copain qu'il a embauché pour une inscription de justesse.
Le soulagement balaie toutes les velléités de colère, Lex termine sa partie, remporte un beau trophée d'une boule d'argent et son cochonnet doré. Il arrive, applaudi, flanqué de son équipier, aussi penaud qu'heureux au restaurant Cassedal qui s'est adapté à la situation et a transformé le repas de mi-journée en joyeux dîner dansant. Le père Amptoire rejoint l'assemblée qui s'ébaudit à gogo, les gendarmes et les pompiers volontaires impliqués viennent manger un morceau également, tout comme la grosse dame en robe rouge à qui on a tout expliqué. Tout est bien qui finit bien et le film se termine sur un commentaire en off du GPS farceur.
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Lenaïg