Sous son chapeau à fleur du mal, Violaine sait l’art de manipuler avec tant de sournoiserie qu’on préfère léviter plutôt que de la croiser. Devant sa sœur Violette, elle invoque des raisons logiques pour mieux la culpabiliser.
-Violette, n’as-tu pas honte de raconter tes amours aux alentours ? Moi, je garde ma chambre à coucher privée et jamais je ne dirais que je couche avec mes deux amis. Je suis une femme respectable moi ! Je ne suis pas comme ta voisine qui fume et boit du vin avec toi. On devrait interdire à ces mauvaises créatures le droit d’exister. Si au moins, on les enfermait dans des monastères, le mal serait caché aux yeux du monde. Moi, je serai honnête et franche pour une fois : s’il y a des règles, c’est justement pour mieux frapper là où le bât blesse. Voilà, l’unique moyen de contrôler les imbéciles de même nature que toi. C’est par amour pour toi que je te mets en garde. Ne va pas croire que je doute de ton bon jugement. Je disais moi-même à ceux qui parlent dans ton dos que tu n’es pas si idiote qu’ils le prétendent. Parfois, tu sais être aussi intéressante que moi. Il suffit que je t’aide un peu et quand tu fais exactement pareil à moi, tu deviens supportable. Ne va surtout pas croire que je suis jalouse parce que le bel Adonis sur son vélo te traîne partout dans son cœur. Au contraire, sache qu’il m’envoyait des lettres d’amour en secret. Ne me demande pas de te les faire voir, je les ai brûlées pour t’éviter de la peine. Ta meilleure amie, Delphine, dit que sans ton poste de directrice chez Dior, elle n’aurait aucun intérêt à te fréquenter ni à t’inviter dans ses salons. Sois bien chanceuse que je ne dise pas dans tous les journaux à potins ce que je sais de toi…et bla-bla-bla.
C’était Violaine Monaural. Vous la connaissez ?
Marie Louve
Texte et choix de photos du net