Pour le jeudi poétique de Quichottine (clic !), je ne dirai pas (voir plus bas !), je n'écrirai rien, ou presque rien, cherchant la part des choses dans les mots écrits, qui évoquent le printemps, la quête sans cesse renouvelée du point d'équilibre entre rêve et réalité, entre rêve et action et le sens de la vie qui ne peut et ne doit pas rester figé ...
Lenaïg
Ne dites pas : la vie est un joyeux festin ;
Ou c'est d'un esprit sot ou c'est d'une âme basse.
Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin ;
C'est d'un mauvais courage et qui trop tôt se lasse.
Riez comme au printemps s'agitent les rameaux,
Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève,
Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux ;
Et dites : c'est beaucoup et c'est l'ombre d'un rêve.
Jean Moréas (1856-1910)
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Ah ! ne me dites pas...
Ah ! ne me dites pas que la vie est un rêve,
Une ombre qui s'enfuit et flotte sous mes pas ;
C'est le temps de la lutte, et si rien ne s'achève,
L'éternel avenir a son germe ici-bas.
La vie est un combat, la vie est une arène
Où le devoir grandit du triomphe obtenu ;
C'est le sentier qui monte, et pas à pas nous mène
Aux sommets d'où la vue embrasse l'inconnu.
Madame de Pressensé (1826-1901)
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Equilibre fuyant (extrait)
La vielle dame m’avait dit un jour
Que le bonheur est dans le mouvement
Dans la fluidité entre deux étapes, deux états
Et nulle part ailleurs.
Devant moi, toujours, mon enfance
L’air chargé de sel, porté par le vent
Ces milliers d’étincelles dans l’eau
Ces milliers de pensées insaisissables
Et le son des galets brassés par les vagues
Qui me bercera jusqu’à l’infini.
Jules Delavigne, Conclusions, 2008
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Illustrations :
Gravure de Mauritz Cornelis Escher - www.postershop.fr
Artis toile imprimée galets zen - www.trefle.com