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Pour page Nadine, chez Lenaïg - Fournaise-mini1 - www.hommes-et-volcans.fr

 

 

Début : Nez à nez avec son passé - Lenaïg

Suite 1 : Que devient Nadine, chez Lenaïg ? Suite, pas encore fin !

 

  

Trois mois s'étaient écoulés depuis l'enlèvement, consenti, de Nadine par Thomas, le motard alors inconnu. Ils montaient maintenant vers Cilaos, but de leur expédition. Ils ne se parlaient pas, chacun concentré sur la perspective de l'importante rencontre à venir. Depuis les révélations de Thomas, Nadine était passée sous une vague d'émotion intense, dont elle ne se croyait plus capable. Elle avait d'ailleurs laissé derrière elle, à son entreprise, une assistante à la fois perplexe et ravie, qui s'était bien rendu compte du bouleversement, sans en deviner la cause : plus de ton sec et cassant si les résultats demandés n'arrivaient pas assez vite, au contraire des encouragements et un humour apaisant ! Les autres cadres n'avaient pas encore pris la mesure de ce qui arrivait, Nadine n'ayant pas eu de changement d'attitude au cours des différentes réunions précédant son départ en vacances mais, dans les couloirs, les bavardages allaient bon train : Nadine avait-elle des velléités de se ranger ? Un mystérieux inconnu avait été aperçu, passant la prendre à son bureau tard le soir et disparaissant avec elle à moto ... Thomas, lui, réservé de nature, baignait pourtant dans une euphorie qu'il camouflait sous un flegme apparent, le métier aidant.

 

***

 

Ce fameux soir, Nadine avait réussi à discerner Thomas sur les trois photos de classe et des souvenirs enfouis étaient revenus en surface. Elle avait revécu sa timidité d'alors et le fait que ce garçon turbulent, et sa bande de copains lui faisaient à l'époque un peu peur. Thomas était du genre à déclarer tout de go à un prof qu'il ne s'était pas donné la peine d'apprendre telle ou telle leçon parce que ça ne l'intéressait pas ! Et elle qui souffrait pour tout assimiler, même des cours ardus -pour elle-, quitte à les apprendre bêtement par coeur pour les ressortir habilement tout de même en ses termes à elle (mais pour tout oublier après) ... Thomas, donc souvent la bête noire des profs, qu'il déstabilisait certainement, mais qu'il remettait dans sa poche lorsqu'il consentait à prendre des exposés, qu'il préparait si brillamment, que ce soit de l'histoire ou de la géographie ou autre et qu'il présentait -déjà- comme des enquêtes policières, captivant son auditoire.

 

- Vois-tu toujours ta famille ? avait demandé Thomas tout d'un coup.

 

- Hmm, tu fais l'innocent ! Tu dois le savoir, tu sais tout sur moi !

 

-  Oui, c'est vrai. Je sais que ton père est mort de maladie et que ta maman vit avec toi, mais que, malheureusement elle souffre de la maladie d'Alzheimer. Te reconnait-elle encore ?

 

- Elle sait toujours que je suis sa fille, je ne sais pour combien de temps. Elle a ses appartements au manoir, bien au calme, et une dame de compagnie spécialisée que je rémunère. Je passe au moins une heure avec elle tous les jours et une journée entière ou des soirées quand je suis libre ; on rit, on joue, on papote, on sort quelquefois faire du lèche-vitrine bras dessus bras dessous, on prend la voiture et on va faire un tour en forêt ; elle me fait confiance, avec moi elle n'est pas effrayée et j'en suis très fière. Et toi ?

 

- Moi j'ai la chance d'avoir mes deux parents, à peu près valides, et deux frères, un qui a fait pas mal de bêtises mais qui a l'air de reprendre du poil de la bête, un autre qui est un bon père de famille, mène une vie bien plan plan qui ne m'irait pas du tout mais qui m'a donné des petits neveux et nièces. J'aime aller les taquiner de temps en temps !

Mais, Nadine, tu es une enfant adoptée, tu t'en caches ou tu n'en fais pas mystère ?

 

- Ah, nous y voilà ! Je n'aime pas en parler, mes parents adoptifs sont mes vrais parents. Et il n'était pas question que je mette Maman en maison de retraite, sauf quand les soins seront trop importants et que je ne pourrai plus financièrement assurer.

 

- Je te surprends si je te dis que moi aussi, j'ai été adopté ? Et que, comme toi, je suis né sous X, selon la détestable formule ?

 

*** 

 

Cela avait provoqué une éruption volcanique dans la tête de Nadine. Thomas, Thomas, toute petite elle avait entendu prononcer ce nom-là, par des adultes à voix basse, surprenant des conversations qui n'étaient pas pour elle mais qui semblaient la concerner.

Elle s'était rappelé avec une surprenante netteté un malaise dans la maison, un jour : ses parents étaient penchés sur le journal ; il était question d'une femme qui s'était tuée ; Nadine, qui lisait dans son coin, avait tendu l'oreille aux chuchotements de ses parents et capté des bribes de phrases : "je crois bien que ..." ; "Nadine ..." ; elle, la mère des deux petits ..." Elle avait fini par s'approcher en demandant si on parlait d'elle dans le journal, inquiète, et sa mère l'avait rassurée : "Mais non, Nadine, on ne parle pas de toi, tu n'as rien fait de mal et tu es trop petite pour avoir accompli un exploit ! Qui sait, plus tard, tu seras peut-être célèbre ! Non, c'est une histoire triste qu'il y a dans le journal, une jeune dame de la région qui s'est tuée dans un accident". Ce ne fut que lorsque Nadine eut dix ans que ses parents lui apprirent le secret de son origine et à ce moment-là, Nadine n'avait plus en tête le fait divers du journal et ne risquait pas de faire la relation entre celui-ci et sa naissance.

 

***

 

- Tu es mon frère ? s'était écrié Nadine, sans plus réfléchir.

-  Ah ben, tu vas vite en besogne, pas besoin de circonlocutions avec toi ! Tu as deviné, aucun doute, j'ai cherché, trouvé, tout recoupé, tout vérifié !

 

Nadine lui avait fait part de ses morceaux de souvenirs en s'interrogeant sur les propos tenus par ses parents adoptifs. Thomas avait expliqué que sûrement des indiscrétions avaient eu lieu, au sein de l'hôpital ou des organismes publics, peu nombreuses certainement mais suffisantes pour que ses parents en aient eu vent.

 

- Et moi qui avait tiré un trait sur ce mystère et ne voulait plus en entendre parler ! Je voulais même le nier ! Bon, Thomas, crache le morceau, vite ! Comment t'y es-tu pris pour tout savoir, tu es flic ?

- Pas vraiment, mais je ne suis pas non plus le gangster ou le ravisseur que tu as dû croire que j'étais ! Tu as du cran de m'avoir suivi ! Non, je suis enquêteur privé, j'ai une agence et un associé. Cela m'a pris un temps fou, en dehors de mes heures de travail, mais j'y suis arrivé.

 

***

 

A suivre

 

Leng

 

 

 

 

Note : dès la parution de ma fin, je posterai un récapitulatif chez les Croqueurs, comportant les liens vers toutes les suites que vous avez bien voulu donner à ce Nez à nez avec son passé, Qu'importe, Dominique, Jill et Monelle, que vous ayez posté chez les Croqueurs ou dans ma nouvelle communauté à peine démarrée !

Et cette suite 2 et sa fin seront alors reportées dans :

Feuilletons, histoires à suivre, multiplume ou en solo.

SI mes liens fonctionnent, car il semble que j'ai un problème actuellement ...

Mais ce fut une belle aventure, un grand plaisir, merci, merci, amies de plume !

 

Le bois

 

 

Illustrations :

En haut, le Piton de la Fournaise, à La Réunion, www.hommes-et-volcans.fr

En bas, ma tapisserie des enfants qui rentrent du bois.

Tag(s) : #Jeux
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