Mon grand-père était un rescapé des deux guerres mondiales. Il aurait eu 116 ans aujourd'hui. Quand la Première Guerre mondiale éclata, il avait 19 ans. Lors de la Bataille de Verdun, il était estafette, entre les tranchées et l'Etat-major.
Je ne me souviens pas qu'il m'en ait jamais parlé, mais à ma mère, il raconta que, pour se déplacer, à Verdun, il sautait de trou d'obus en trou d'obus car il avait constaté que les obus ne tombaient jamais au même endroit. Avait-il raison ? Etait-ce une de ces certitudes, ces convictions qu'on se forge pour se pousser en avant et vaincre la peur ?
L'autre guerre était à venir, il la fit aussi.
A maman il confia que si on lui demandait de revivre sa vie telle qu'il l'avait déjà vécue, il refuserait ! Je sais qu'il fut gazé en 14 et qu'il fit un séjour à l'hôpital de Berck car une balle lui traversa la cuisse. Moi je l'ai toujours connu très dynamique et joyeux.
Ci-dessus : son portrait, par son autre fille, ma marraine.