Les naines rouges
Une image de troupe de danse extravagante me vient à l’esprit
en écrivant les naines rouges. Or il s’agit d’étoiles plus brûlantes que burlesques. Elles sont en
vedette dans le «Science et vie» d’août.
Le titre en lettres laiteuses sur la couverture : Nous ne sommes pas
seuls ! Qui ça ? Les magouilleurs dénoncés devant la commission Charbonneau ? Les
joueurs en lock-out de la LNH ? Les microbes qui squattent nos sinus ? Pas exactement. Le titre placé dans un décor de planètes flottant dans le cosmos livrait un message sans équivoque : la Terre n’est pas seule à abriter la vie.
Cette allégation tombait à point parce que cette question m’a toujours chicoté : d’où vient donc la vie ? À ma connaissance, à ce jour, la vie nait strictement de la vie. Elle se reproduit à partir d’elle-même. La Terre a
beau posséder toutes les qualités pour l’accueillir, on n’a jamais entendu
parler d’un être vivant, fut-ce une simplette bactérie, qui serait issu d’un paquet de molécules non-vivantes. Jamais un savant n’a réussi non plus à la créer en laboratoire.
Si la Terre recèle des conditions idéales pour l’engendrer, pourquoi la vie ne surgit-elle pas d’éléments inertes ce samedi même ?
Si la vie ne nait que de la vie, il faut qu’elle ait existé au début des temps, il y a 13,7 milliards d’années, alors
que «l’Univers n’avait que la taille d’un atome», nous rappelle Paul Parsons dans son bouquin «Einstein en
trois minutes». Et qu’est-ce que le «temps» au regard de la théorie de la relativité ?
J’espérais trouver quelques réponses dans ma revue. L’ouvrir a mis
mes neurones à jour sur les dernières théories relatives à l’hospitalité terrienne.
Selon les dernières informations, la vie sur Terre avait profité d’un ensemble de conditions exceptionnelles :
bonne distance par rapport au Soleil, atmosphère, eau liquide, une Lune pour stabiliser son climat. Un
cocktail tellement inédit que les savants croyaient la planète unique. Ils se fourraient un télescope dans l’oeil ! Pas besoin de Lune ni
de singer l’orbite de la Terre autour de son étoile pour offrir des conditions favorables aux bactéries,
herbes, diplodocus et autres créatures, ont découvert les scientifiques, selon ce que rapporte Science et vie.
Et c’est ici qu’entrent en scène les naines rouges. Ces petites
étoiles moins chaudes que notre Soleil ont dans leur giron des planètes parfaitement habitables. Leur nombre est estimé à 10 000 milliards de milliards. «Autant que de
gouttes d’eau dans l’océan.»
Mais sont-elles habitées ? La question reste entière, confirme le magazine. Les scientifiques n’ont toujours pas percé LE grand secret de la vie.
Michel Thibault
Illustrations cueillies sur le net (Lenaïg) :
- Danseuses rouges, stickers : clic !
- Femmes rouges dansantes de Nicky de St Phalle
- Photos et représentations de l'espace, des étoiles naines rouges, d'une exoplanète
- Couverture de Science et Vie du mois d'août.