– Je t’aime Lisa, je t’aime comme je n’ai jamais aimé.
– Ah oui ? N’as-tu donc jamais aimé ta femme, Wes ?
– Si, mais pas comme je t’aime.
– Pourtant elle est belle et riche. Moi, je ne suis qu’une publiciste sans grande fortune.
– La beauté et la richesse ne sont pas tout, tu sais.
– Mais que lui reproches-tu au juste ?
– Rien. Justement rien. Je n’ai rien à lui reprocher, je n’éprouve tout simplement pas de l’amour.
– Donc c’était un mariage arrangé ?
– En quelque sorte. J’avais besoin de financement, mon beau-père recherchait des relations importantes. Et puis, je me suis habitué au luxe. Mais maintenant, j’ai besoin de fonder une vraie famille, avec des tas d’enfants.
– Au fait, pourquoi n’avez-vous donc pas d’enfant ?
– Nicole ne fera pas une bonne mère. Elle ne se soucie que du bien-être de sa personne, tu penses qu’elle aurait horreur de voir sa silhouette si parfaite déformée par la grossesse et l’allaitement. Et je ne tiens pas à ce qu’une nourrice se charge de l’éducation de mes enfants.
– Je te préviens Wes, j’aimerais aussi avoir des enfants, mais pas question d’enfants illégitimes. Tu dois quitter Nicole, si tu veux m’avoir et avoir des enfants.
– Tu sais bien que je ne peux pas divorcer. Ou plutôt, Nicole ne le voudra jamais, elle est trop amoureuse de moi ; et puis il n’y a aucun motif de divorce.
– Alors, je regrette Wes ; ce sera très douloureux, mais nous devons nous séparer.
– Attends Lisa, si je ne peux pas divorcer, il y a peut-être un autre moyen.
– Non ! Tu ne penses pas…
– Écoute Lisa, nous sommes des âmes sœurs, veux-tu rester malheureuse le reste de ta vie ? Réfléchis bien. Moi je ne le veux pas. Et puis songe qu’on devra chercher une maison qui ne sera pas aussi grande que la nôtre pour une belle famille, et certainement sans piscine, et nous n’aurons plus de beau yacht pour des virées en mer.
– Très bien, tu as peut-être raison.
*
– J’en ai assez de cette situation, Nicole. Je veux quelque chose de stable, je veux fonder une famille normale.
– Tu sais bien que c’est aussi ce que je voudrais, Jake, j’aimerais aussi une vraie famille. Mais c’est impossible.
– Pourquoi ne divorcerais-tu pas ?
– C’est délicat, Jake. Wesley est un catholique pratiquant, et ses parents sont de l’ancienne génération stricte, résolument contre le divorce. En outre, Wesley est trop amoureux de moi et ça le briserait. De toute manière, il n’y a aucun motif de divorce.
– Alors tu es prête à gâcher ta vie ?... sans parler de la mienne. Et d’ailleurs, pourquoi n’avez-vous pas d’enfant ?
– On n’y peut rien, Jake. Je n’en ai pas voulu parce que Wesley fera un mauvais père. J’ai constaté qu’il n’aime pas les enfants ; je me rappelle comment il a injustement grondé les enfants de nos voisins qui jouaient sur notre pelouse, j’avais même craint qu’il allait les gifler, mais heureusement j’étais présente. Ce ne sera pas lui qui élèvera mes enfants.
– On est dans une impasse, Nicole. Je ne suis pas un simple coureur de jupons. Cela me fend le cœur, mais on doit se séparer. C’est vraiment dommage.
– Attends Jake. Il y a peut-être un moyen.
– Ne nous leurrons pas, Nicole. Si seulement j’étais la femme, nous aurions pu avoir des enfants, même illégitimes…
– Je te dis qu’il y a un autre moyen que le divorce.
– Non ! Tu n’y penses pas sérieusement !
– Laisse-moi faire, mon chéri. On nagera bientôt dans le bonheur.
A suivre
RAHAR
Illustration :
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