Tranquille ! pourrais-je me dire ... Marie-Louve a superbement relevé le défi n° 75 ! Je n'ai qu'à ... me tourner les pouces, maintenant et aller découvrir ce que les Croqueurs ont sous leurs bonnets, quels lapins ont sauté de leurs galurins de magicien ! Mais non, si je n'écris rien, je ne serai pas bien ... Ah, je fais moins la maligne, maintenant, hein ? A la barre de la Coquille pour la quinzaine, j'ai lancé l'idée du couvre-chef, une idée qui m'a plue, je l'ai saisie au vol, je l'ai fixée sur le papier, sur l'ordinateur et ici, agrémentée de trois petites phrases permettant éventuellement de broder autour, le tout épicé d'une petite contrainte. Mais je n'ai rien écrit, à deux jours de l'échéance ! Vais-je prendre la tangente, après avoir rabattu la capuche de mon manteau pour ne pas être reconnue ? Et m'abstenant de m'écrier Qui m'aime me suive !, m'enfoncer la tête dans le sable, comme l'autruche selon l'habitude étrange qu'on lui prête, peut-être l'interprétation à sa manière du couvre-chef, comme me l'a rappelé Jeanne Fa do si ? L'image de Bourvil, le béret basque enfoncé sur le front, s'impose soudain et je l'entends me sermonner de sa voix très imitée depuis : Oh ben non alors, ça ne se fait pas des choses comme ça !
Voyons un peu ... Depuis quand l'humain se couvre-t-il
le chef, hmmm ? Elle n'est sûrement pas venue tout de suite, cette idée, aux premiers hommes et aux premières femmes. A-t-il fallu pour cela qu'ils attrapent leurs premiers coups de soleil, et
leurs premiers rhumes ? Mais la couche d'ozone devait être intacte et ne laissait passer que les bons rayons, puis les premiers humains étaient de constitution robuste -il le fallait, sans sofas
douillets ni robots ménagers ni supermarchés-, bactéries et virus devaient encore balbutier ... La mode n'était pas leur priorité, à ces pionniers, plutôt la chasse, la pêche et la cueillette, on
en conviendra. Pourtant, comme ils étaient aussi intelligents que nous, voire plus, étant donné qu'ils avaient tout à inventer (au sens plein du verbe), ils n'ont pas dû mettre longtemps à se
faire des capuchons de peau et de fourrure, des chapeaux d'herbe tressée ; la coquetterie et l'émulation ont dû venir plus tard, ainsi que les ancêtres de Tricôtine, car les peintures rupestres découvertes
jusqu'ici, que je sache, n'offrent pas de représentations de couvre-chefs. Les chefs, ou leurs conseillers ont finalement saisi l'aubaine : quel meilleur signe de ralliement qu'un couvre-tête
plus grand, plus haut, plus beau que celui des autres, à grand renfort de plumes d'oiseaux, ou de cornes de bovidés, par exemple !
Un petit coup d'oeil sur le net consolide cette présupposition : pas de couvre-chefs spectaculaires avant le XIVème siècle chez nous, mais des bonnets de peau ne recouvrant pas les oreilles ou des turbans pour les hommes, et les châles et foulards pour les femmes. C'est au sortir du Moyen-âge en effet que le hennin, chapeau très haut et très pointu, fit sa spectaculaire apparition. A partir de là, l'esprit créatif s'exerça dans toutes les directions, y compris pour les hommes, on vit des bicornes, des tricornes, plus tard des hauts-de-forme, des capelines et des coiffes de bigoudène !
Entre temps, des valeurs sûres et presque intemporelles se sont installées : la casquette, grande gagnante ! Le feutre mou, phénix renaissant sans cesse de ses cendres, contrairement au melon, qui semble tombé en désuétude, à jamais perché sur les têtes des célèbres policiers de Tintin et Milou ! Moi ? Sans avoir à porter la coiffe, ce que ma grand-mère paternelle fit toute sa vie (une petite coiffe ronde), ce que ma grand-mère maternelle cessa de faire, lasse qu'on l'appelle la p'tite Bretonne à Dunkerque (une coiffe à anses pas aussi imposante que celle des Fouesnantaises, celle de Châteaulin), sans avoir la tête à chapeau de ma mère, j'aime les chapeaux de paille pour la plage comme pour la ville en été mais je préfère les bonnets et les bérets de toutes les couleurs, à porter bas sur le front, comme Bourvil et même enfoncés sur les oreilles, ou de côté ; comme une seconde peau, je les coiffe sans me mirer, ils trouvent leur place presque tout seuls !
Si la capuche, de même que la cagoule, sont des moyens
de se protéger ou de se dissimuler, il n'en est pas de même pour les chapeaux, les vrais, qui apportent non seulement du chic mais une dimension supplémentaire aux individus, une affirmation de
soi accrue, qu'on soit homme ou femme.
Mais je voudrais laisser quelqu'un d'autre vous le faire comprendre beaucoup mieux que moi, c'est :
Albert (clic)
qui relève le défi pour la première fois depuis son entrée chez les Croqueurs ! Il aime porter le chapeau et sait en parler !
Lenaïg
Mise en garde: ceci ne se veut pas du tout page de référence ni encyclopédie du chapeau mais doit être considéré simplement comme un point de vue synthétique très personnel et pas forcément fiable, dont l'esprit néanmoins se voudrait apparenté aux doctes explications des Dingodossiers de Goscinny et Gotlib, tout en n'ignorant pas que la ressemblance avec la célèbre BD n'est pas frappante ...
Illustrations :
- Tableau de Victoria (clic)
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Bourvil et Brigitte Bardot, www.megaportail.com
- Chef amérindien (Huron ?) , www.vadrouille47.skyrock (Ours gris)
- Rackham le rouge et François de Hadoque, www.univers-tintin-e-monsite.com
- Coiffe de Châteaulin, www.bricabreizh.fr
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Gai-Luron, www.sfcollector.com
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Casquette de mon père.
Une autre façon de souligner l'importance du couvre-chef ?
Joe Cocker dans : "Tu peux garder ton chapeau".