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La grande demande sur le parvis de la mairie

 

 

Sous un soleil de plomb, Darling  11e8486fb8c75aeea2a526e55e312918_html_m48e596b9.jpg

faisait la gueule dans sa courte robe translucide de mariée louée à la boutique « Jeux Interdits ». La Tremblante s’était inondé ou poivré d’eau de toilette, Homme-Tentacul’-de-Lacoste pour masquer son odeur « pipi naturel ». Le tout pognait à la gorge. Finalement, « pipi naturel » donnait plus écologique. Darling grimaça un pâle sourire en pensant qu’elle n’allait pas se mettre la corde au cou pour de vrai avec l’ami arrosoir de son cousin Poissard, du côté de son père. Pour l’honneur et la famille, va. Mais Poissard lui en doit une. Bientôt, ses filles seront remises de leur maladie d’amour et la bande à Poissard devra lui rendre visite à son salon de massage et pas sur le bras ! Le P de la C de la B passera au cash lui aussi. Dosettes Marsoin a beau sourire avec des trous dedans, mais elle n’est pas Vanessa Paradis. Le baron est certainement un pervers du genre féticheur à dents plutôt qu’à souliers à talons hauts en cuir vernis. Toute à ses pensées, elle sortit de son état sombre quand la gro,,, l’épouse légitime de son cousin Poissard envahit les deux premières marches du palais de la mairie. Elle rugissait et menaçait son Poissard de dire « Non ! » devant tout le village à sa grande redemande si, par preuve d’amour, il ne la portait pas dans ses bras comme le veut la romantique coutume. Rouge comme une goutte de sang frais, le pauvre Poissard se sentit piégé dans la honte. C’est Chaude-Oreille qui vint à son secours en répétant ce que Cunégonde lui soufflait à l’oreille :

 

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Cunégonde dans ses mules bleu paon et sa robe à la Courtecuisse. Non, ce n’est pas la Schtrumphette. C’est Cunégonde botoxée par la France.

 

  • Câlisse la Poissard ! Ça va faire tes putains de caprices d’gros chars à la con. Poissard, cé l’chum de not’ champion d’ boules ! Tu vas pas nous le dérencher du dos pis qui y va avoir des détours dans les reins d’sour tes folies de grosseur de poids. Si ça fitte pas avec toé, Cunégonde a fa dire qu’est d’équerre pour avoir deux mariés dans ses bras. A dit qu’est greyée dans tête et ailleurs de tusortes d’affaires qui donnent le fun noir. Un grand kit au complet. Fa que, té discours écartés, cé pas not, Poissard qui va faire ton dindon pour té démangeaisons de fouine qui prend sa débarque ! Tente pas l’yable. Monte tsu seule ou bedon, Cunégonde ramasse le butin. Cé pas la première fois qu’a collecte la cabiche.

 

La bande à Poissard applaudissait à tout rompre. Le bon docteur fraîchement recousu et ceinturé d’un gros beigne gonflable qui lui descendait jusque sous le fessier, saisit la main de madame Poissard et épargna sa dignité de nouvelle remariée en la conduisant comme un père devant le maire. Quand Poissard arriva à ses côtés. Elle lui persiffla : « T’es pas prêt de revoir ma caverne d’Ali Baba ni mes beaux nichons sucrés. À la guerre comme à la guerre ! J’ai les clés de la caisse mon Blaise ! » Mais Poissard connaissait sa béluga et il lui cracha entre les dents : « Arrête, tu yoyottes encore de la touffe ! »

 

 

Voilà la Djosette au bras de son Baron qui annonçait plus l’image du croquemort que celle d’un baron. 11e8486fb8c75aeea2a526e55e312918 html 7b6fcd75Djosette ayant suivi les conseils du beau linge de son faux-marié, ne passait pas inaperçue. Le Baron l’avait déguisée en mini poupée Dolly Parton et bien sûr, outillée d’un nouveau dentier pas de trous, celui-là. Djosette était aux anges. Elle, la femme du beau Roger Marsoin vieux gigolo de la haute dans la petite Bourgogne, vivait le même roman d’amour que Grace Kelly avec un autre prince de Monaco. Djosette ne put imaginer meilleur résultat aux conséquences de son vol de coupons de participation du voyage à gagner chez Quiquine Couche-Tard, la cousine de Darling. Elle imaginait la tête de son beau Roger quand elle lui raconterait ses aventures à son retour à Montréal. C’est Henriette Labelle Rathé qui sera en beau calvaire quand elle apprendra que Cunégonde et elle furent reçues comme de grandes dames dans les Vieux Pays de la France. Oui, voler c’était payant.

 

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À cet instant, un brouhaha ébranla la foule rassemblée devant la mairie. Des hurlements sauvages fendaient l’air du temps à la fête du jour. Courtecuisse descendit de son destrier et dans sa main, il tenait le gage romantique du jour à sa chaude Cunégonde. Elle fondit en larmes de joie et Courtecuisse les épongea avec les retailles de son pantacourt. 

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Mais les hurlements ne provenaient pas de la monture du petit héraut de Ganges, C’était P’tit Louis qui réclamait une fortune pour la garde de la morue à Courtecuisse. Ah mes amis !

Tout le village se tourna vers P’tit Louis et une onde de choc déferla dans ses oreilles. « Dégage sale con ! » Le photographe retenu pour le grand mariage du siècle, eut le temps de faire la photo de P’tit Louis courant les jambes à son cou.

 

Enfin, c’était le grand moment attendu par tous. Les dames de Sainte-Anne de tous les clos voisins étaient présentes et les chevaliers de la Croix de Saint-Louis aussi. Même le curé de l’église Saint-Pierre dans sa tenue de curé portant barrette et armé de son crucifix en or se tenait debout au milieu de l’assemblée afin de ne rien manquer de la bonne morale de la commune.

 

  • Attendez ! Attendez, faut que j’aille pisser lança la Tremblante.

 

Vous décrire la scène que Darling fit serait honte à ma plume. C’est le curé qui vint l’exorciser avant la mascarade du mariage pour sauver la vertu du village.

 

Au son de l’accordéon et du pipeau des enfants de chœur loués au curé, le couple des Poissard s’avança devant le maire. Chacun de leur côté, à trois mètres de distance, ils dirent oui, je le veux devant tous.

 

Puis Cunégonde, sans attendre la demande du maire, sauta sur Courtecuisse et avant de l’embrasser d’un french kiss qui sembla durer une éternité, cria : Haaaaaaaaaaaa …………..ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiii, je le veux ! Courtecuisse répondit : Ok, oui, c’est oui, jusqu’à Paris pour la vie. Cette Cunégonde lui faisait toute chose quelque part et il aimait cela.

 

Cunégonde émoustillée de la sorte ne vit plus rien du reste de la cérémonie. Courtecuisse et elle n’attendirent pas la suite et se précipitèrent vers le bar open. Le champagne dans le seau les attendait.

  • Cunégonde, ne pars plus jamais !

 

À suivre…

 

Marie Louve

 

 

Choix d'illustrations de Marie Louve :
http://www.elle.fr/People/La-vie-des-people/News/Notre-top-50-des-looks-rates-sur-tapis-rouge/

 

 

 

 

Tag(s) : #Fantaisie et sérieux chez Marie-Louve
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