/image%2F0750097%2F20180511%2Fob_01de0d_10399113-100364633309727-5082100-n.jpg)
On a retrouvé le bébé de Cunégonde
Le lendemain matin après l’apocalypse aux champignons, Djozette se réveilla dans un lit à l’hôpital, comme tous les
autres. Toute perdue encore, elle se leva, chaussa les mules à pompons de Cunégonde, plus grandes qu’une chaloupe. Elle fit le tour des lits et trouva par miracle des pantoufles en phentex et
jeta les mules à pompons sur Chaude-Oreille qui dormait dans un autre lit. Il commençait à bien parler le québécois, grâce aux leçons de Djozette. Cela prit trois secondes avant qu’il
réagisse en pensant que c’était la Tremblante qui l’arrosait:
- Tabarnak la
Tremblante ! Crisse moé patience avec tes hesties de bottines de pisse.
En entendant ces mots outrageux pour ses oreilles, les yeux de Coupatrèfle se retrouvèrent dans le même trou, mais elle réussit à les replacer dans leur orbite en peu de temps. L’un des deux regardait Chaude-Oreille et l’autre aperçut Djozette. Cela lui rappela qu’à l’église St-Pierre, elle devait lui lâcher un « ouac » si elle voyait quelqu’un arriver.
- WOUAC … OUACK … OUAC … Djozette, y’a une nana devant moi.
- Qui ça ? Qui ça ? Où ? Où ?
- Ben toi ! Ben toi ! Là ! Là !
Madame
Poissard qui occupait deux lits, encore un peu endormie, gueula à son tour :
- Ta gueule vieux canard.
À ces mots, la Sucedebout renversa l’eau de sa chaudière dans son lit et y plongea en cancanant :
- Mais qu’est-ce qu’ils sont coin-coin, ces connes.
La morue de Courtecuisse avait peine à sortir du lit king size de l’hôpital destiné pour les cas lourds et fit un trou dans le plancher quand elle réussit à y déposer le premier pied.
Les pieds de Cunégonde
dépassaient du lit au bout de la première rangée. Djozette alla la chercher.
- Réveille toi ma Cucu. On est à l’asile icitte et on fout l’camp au plus sacrant. On va pas niaiser avec le poque et on va revenir chercher ton Courtecuisse avec la police.
Monsieur Poissard les entendit et leur dit :
- Je pars avec vous. Le bon docteur va s’occuper de ma libellule.
On entendit un éclat de rire collectif venant de la bande.
Ils s’enfuirent tous les trois en passant par l’escalier de
secours, sortirent un chauffeur de taxi de sa vieille riguine, tout surpris, les yeux ronds comme des 2 piastres.
Monsieur Poissard et Cunégonde prirent place sur le siège arrière et Djozette prit le volant. Elle s’arrêta à l’église St-Pierre pour retourner le bénitier qu’elle sortit de sa petite
sacoche, salua le bedeau et revint prendre le volant. Cunégonde voulait remonter au col du Minier pour retrouver son cochon
de bébé. En jetant 
un coup d’œil dans le miroir, Djozette la
vit sortir son parapluie. Prise de panique, elle recula jusqu’à l’hôpital, attrapa au passage Courtecuisse par une cuisse. Elle le fourra dans le sac à dos de Cunégonde et le lança par la
fenêtre. Monsieur Poissard l’attrapa. Courtecuisse en sortit avec peine, ravi de revoir sa biche aux yeux de velours.
Quand l’ex-moustachu, taiseux, chanteux et niaiseux, le baron P de C de la B les vit s’enfuir de l’hôpital, il ramassa le reste de la bande pour les conduire à sa limousine. Il claqua des doigts et son chauffeur suivit Djozette au volant du taxi.
Quand elle s’aperçut qu’on la poursuivait, elle accéléra en montant la route mais s’arrêta à mi-chemin du col quand elle reconnu la limousine du
baron. Toute la bande se retrouva, heureuse d’être à nouveau ensemble. Le baron monta sur une roche énorme et donna la consigne :
- Soyons vigilants et cherchons le petit cochon de Cunégonde. Mais auparavant, bouffons tous un morceau de lard que mon cuisinier vous apporte dans quelques instants.
Djozette, Cunégonde et monsieur Poissard prirent du lard en l’accompagnant d’eau de source et de quelques morceaux d’omelette aux champignons de la veille.
Pendant que les copains s’affairaient à chercher le bébé, Cunégonde, le mari de madame Poissard et Djozette riaient en déconnant.
Cunégonde dit : Il y a des gens bons et aussi des porcs ...
Monsieur Poissard répondit : S'il y a des porcs, c'est qu'il y a des jambons ...
Djozette parla à son tour : Pour que les jambons soient, ça prend des cochons ...
Le bon docteur les entendit, vint vers eux en marchant de profil et ajouta : Les cochons ne sont pas tous des gens bons ...
Ayant retrouvé sa Poissard, le bon docteur ne souffrait plus de sa plaie incisive
anale de la veille. Il cueillait des champignons pour la première fois de sa vie en se montrant toujours de profil au trio. Monsieur Poissard riait avec son profil droit Il se retourna
vivement tout à coup et montra que son profil gauche avait un air renfrogné, comme une face de porc frais. Cunégonde essaya un face à face avec lui, mais rien à faire, il ne pouvait que montrer
ses deux profils. Djozette ne fut pas plus chanceuse. Mais ce trio franco-québécois riait de bon cœur.
Monsieur Poissard crut voir sa femme grogner mais c’était une truie qui marchait de profil à la recherche d’un peu d’amour. Sucedebout transportait sa chaudière tantôt avec le pied gauche et tantôt du pied droit. Pendant que la morue qui semblait enceinte de 5 ou 6 ans et la grosse énorme femme de monsieur Poissard se faisaient aller le mâche-patate, Courtecuisse en profita pour courir de profil sur ses deux pattes afin d’embrasser Cunégonde. Mais Cunégonde se tourna de profil. Il l’embrassa donc sur la joue et il se tourna de l’autre côté pour recevoir un bec de sa belle aux yeux de velours, mais il n’arrivait pas à lui montrer sa joue de face.
Pendant ce temps, Djozette s’aperçut que l’oreille gauche de Chaude-Oreille était décollée. Elle eut peur qu’il s’envole au vent comme un cerf-volant.
Elle lui dit de venir à elle mais il ne l’entendait plus de cet oreille. Elle emprunta le parapluie télescopique de Cunégonde, l’attrapa par le manche en forme de bec de canard et le ramena vers
elle.
- Tiens toi prêt mon poète, aussi près que tu peux de moi. Je vais recoudre ton oreille.
Il préféra se la faire recoller plus tard. Elle s’attaqua donc aux cuisses de Courtecuisse qu’elle examinait avec ses yeux de lynx. Elle remarqua qu’elles étaient dégrayées de son pantacourt bleu royal, devenu l’emblème des parties de boules françaises en pétanque, qui flottait comme fanion au vent à St-Julien-de-la-Nef,
Ses cuisses n’étaient pas aussi dodues que celles d’une grenouille ou d’un poulet qu’on déguste en se léchant les doigts. Mais elles valaient la peine pour Cunégonde qui n’avait
pas les siennes plus grosses que des pieds de céleri. Sur les cuisses de Courtecuisse nageaient de profil des petits poissons rouges. Monsieur Poissard confia à Djozette en éclatant de rire de
son profil gauche et droit en même temps :
- Il est jambes-de-grive mais il a évolué car avant il était jambes de grillon.
Sa femme s’approcha en marchant de profil, en fulminant tellement qu’elle en perdit la tête.
Coupatrèfle en avait peu mais au moins elle avait son profil.
- Mais qu’est-ce qu’elle est con cette libellule, des fois. Vous trouvez-pas vous les copains ?
C’est là que Djozette dit à Cunégonde :
- Écoute-moi bien ma poulette. On va lui donner une leçon à la sadam pour la gro…
- Ça cé çartain ma Djo-Djo. On va pas se laisser passer un Québec comme ça.
- Non, on a fini de se faire rouler par cette mastodonte.
Madame restait de profil, mais les québécoises n’en avaient que faire. Monsieur Poissard les aida à placer son gros derrière devant elles, sans rien savoir de leur idée. Quand elle fut à la bonne place, elles lui donnèrent chacune un coup de pied au cul, en lâchant un ouac pour que tout le monde se tasse.
Et l’on vit la morue de Poissard débouler la montagne. Elle roulait, roulait, roulait … Les autres riaient, riaient, riaient. Mais monsieur Poissard ne riait plus. Elle s’arrêta de rouler lorsqu’elle resta coincée sous la table de pique-nique de l’hôpital. Elle ne pouvait plus bouger pantoute.
Toute la bande et la gang accoururent pour la délivrer et c’est là qu’on retrouva le bébé de Cunégonde, dans un coin de la table de pique-nique.
Di
À suivre …
Illustrations :
Lenaïg, emportée elle aussi par le tourbillon, a vu valser de gracieux mastodontes éléphantesques avec de très grosses libellules (superbes photos prises par Marie-Louve lors de la visite d'une grande demoiselle sur son balcon), des portraits cubistes impressionnants, une biche aux yeux de velours, un lynx et son fameux oeil, tandis que chantait une grive musicienne ... Et Lenaïg aura du mal à remarcher normalement, maintenant qu'elle s'est essayé à la célèbre marche de profil chère aux Egyptiens anciens des fresques ...
Oh, puis elle allait oublier ... elle ignorait tout des pantoufles en phentex ! Et pour le haut de page, elle en a choisi des très mignonnes, modèle lutins, qui vont avec tout et restent discrètes, non ?
-
http://www.trieris.com/cfsj/artisan/ar-tri-pant-lutin.html
(Pantoufles en phentex) -
http://www.ec-renards-fontenay.ac-versailles.fr/spip.php?article408
(Picasso cubiste) -
http://www.mimundoanimal.com/2011/06/descubren-mastodonte-en-tailandia.html
(Baignade éléphantesque) -
http://www.planet-techno-science.com/sciences-de-la-terre/une-trace-de-chasse-de-mastodonte-anterieure-a-lepoque-clovis/
(Mastodonte) -
http://www.ctendance.com/article-10345.html
(L'effet oeil de biche) -
http://www.artstreetgallerybeaufils.blogspot.com
:
Beaufils, portrait cubiste -
http://www.blogg.org/blog-87445-billet-1278216.html
(Des yeux de lynx) -
http://www.qcm-de-culture-generale.com/fiche-de-revision-2888-GRIVE.html
(Grive musicienne) -
http://www.africamaat.com/Wikipedia-Origine-des-anciens
(Fresque)