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Roman jeu multiplume par courriels.
***


Un immeuble, sis au 101 Rue de la Mazurka.
Une ville imaginaire : Santa Patata.
Un pays inventé : Miroboland, frontière commune et nombreux liens avec la France.
***

 

Toujours grâce à notre hacker anonyme, nous poursuivons notre retour en arrière, un court voyage dans le temps, fin juin, et retrouvons :

 

 

Au troisième étage, l'Oncle de Charlotte, Wilfrid

Auteur : Mona.

 

De Wilfrid2chezhotmail.com
à Homère Dalorschezouksai.com
Le 28 Juin 18h

Homère,

en lisant ta réponse, je me suis senti si mal que j’ai eu à peine le temps de me traîner jusqu’à la porte avant de m’écrouler sur le palier. Les aboiements du labrador, utile pour une fois, ont attiré l’attention d’un certain Tugdual chépaqui, une espèce d’armoire à glace qui m’a ranimé et appelé les pompiers. Un malaise vagal, moi! Comme une fillette, quelle honte!

 

Tu vois, je deviens honnête car j’aurais pu une fois de plus prétendre avoir une crise cardiaque pour me faire dorloter à l’hôpital où, vu mon caractère, non violent je dois te le rappeler mais seulement un peu FORT, personne n’ose me réveiller la nuit. Le hic c’est qu’ils me virent le plus vite possible aussi pour la même raison. En plus il peuvent pas s’empêcher de te faire des piquouses et je les kiffe pas ça non!

 

Alors ta femme t’a quitté, bien fait pour ta pomme! Moi j’ai rencontré une infirmière, waouh! J’ai glissé ma main sous sa jupe, et elle avait un slip en dentelle très ajouré; j’ai reçu une grosse baffe, puis elle a regretté son geste et m’a quasiment violé. Faut dire qu’elle était vierge malgré ses cinquante neuf balais et je l’avais émoustillée. 120 kilos, un peu de moustache, la Georgette, mais un tempérament de feu que j’ai révélé. Hé hé. Je viens de recevoir sa visite en l’absence de Charlotte qui travaille. On a enfermé Gaspard dans la cuisine et hop là, je te dis pas la fiesta! Un édredon moelleux à souhait cette femme , pas ces os pointus qui nous rentrent dans le lard… Qu’est-ce qu’on a pu rater avec toutes ces taupes modèle frigides, intéressées surtout par la frime et le fric. Il n’est jamais trop tard pour bien faire et je rattrape le temps perdu.

 

Passons. Tu n’auras plus un sou de moi. Je dépenserai avec allégresse la moitié de ma fortune et l’autre ira à ma nièce Charlotte qui commence à bien s’arranger et n’est pas si bête finalement. Tu m’as vraiment déçu, Homère. Tu m’avais confié ta souffrance à l’école quand ta mère s’est mariée à un mec pourtant sympa, Arsène Dalors. Ton père, un salaud irresponsable s’était tiré à ta naissance. Finalement il n’a peut être pas eu tort! Elle a laissé Arsène t’adopter sans réaliser l’horreur de devoir porter ce nom ridicule. Les moqueries! Tu en avais tant bavé, que tu t’étais endurci et étais prêt à tout pour réussir, y compris blesser les mauvais payeurs, les traîtres et les tricheurs. Tuer non, mais faire mal te soulageait.

 

Mais tu as été bien con de donner ton argent à la recherche médicale! Tu aurais du t’appeler Simpson! BEOTIEN! Tu as eu l’andropause ravageuse, un désastre! Moi quand je donne, c’est pour récupérer plus. J’aide des artistes de talent, capables de reproduire des oeuvres d’art très cotées et de tromper les meilleurs experts! Je ne dis pas qu’ils le font, remarque bien.

 

Ne compte pas sur moi pour te tuer si tu viens ici, je refuserai de te voir. Suicide toi tout seul. M’en fous.
Adieu.

 

 

De wilfrid2chezhotmail.com

le 28 juin 20H
à sa soeur.

 

Coucou frangine!

Ta fille reprend du poil de la bête! Elle commence à plus ressembler à une femme qu’à une souris déjà. Je la trompe encore facilement parce qu’étant franche, elle a tendance à croire que les autres le sont aussi. Mais elle a un de ces sourires!
J’ai rencontré Georgette, une infirmière balaise mais du tonnerre de Zeus, quel tempérament! L’amour de ma vie je crois, le premier!


Je te vois déjà te poser des questions sur l’héritage, vieille rapace! Ta fille aura bien la moitié de mon immense fortune mais à condition de le dépenser pour elle et ses éventuels enfants. J’ai des doutes car elle n’est pas loin de la date de péremption, mais peut en adopter. Aucun homme ne pourra abuser de son grand coeur et la dépouiller. Si les enfants virent mal, ils n’auront rien non plus (j’ai mis des clauses dans mon testament à cet effet).

 

J’aurais jamais cru que tu pouvais avoir une fille comme elle, hyper anxieuse mais si gentille, toi la grippe- sous égoïste et autoritaire, comme moi. Des fois qu’il y ait vraiment un enfer, on aura mis un peu de chances de notre côté grâce à elle. Voilà que je deviens sentimental et j’ai laissé échapper ma première larme depuis mon enfance! Ah les femmes! Qu’est-ce qu’on deviendrait sans elles!

 

Quand Charlotte me croit au théâtre je roule sur mon fauteuil électrique qui me vaut tous les égards, toutes les priorités (j’en abuse) Je me gare où je veux et je prends l’ascenseur pour le septième ciel, chez Georgette qui me fait des petits plats légers mais délicieux car on veut maigrir et vivre le plus longtemps possible et vous emmerder! Elle ne me demande rien, elle, sauf de l’aimer, oui de l’aimer. J’y arrive, c’est nouveau, ça rend léger, aérien! Quel bonheur ça va être de partager ma demi fortune, dont elle ignore tout avec elle, mon aimée, ma dulcinée mon oursonne douillette, ma couette duveteuse!

***

 

 

Au troisième étage, notre Charlotte

Auteur : Marie-Louve.

 

 

De : Juliette (des3maisonchezhotmail.fr)

Envoyé : 30 juin 2009 06:02:34
À : Charlotte (des3maisonchezhotmail.fr i


CHARLOTTE! C’EST TA MÈRE!
Tu dois te douter du pourquoi du si tôt ce matin ? Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit à cause de ta jalousie malsaine et de tes caprices inutiles envers ta meilleure amie Émilie, la fille du juge Sanregret.

 

Hier, ta tante Albertine est venue en personne au Centre Les Jardins D’Antan pour me remettre nos invitations à la cérémonie des mains sur le tapis rouge. Je n’ai pas eu le courage de lui répéter tes âneries d’enfant gâté.

 

Avec tes manières déplaisantes pour me contrarier, il m’a fallu reprendre mes médicaments pour mes nerfs. On dirait que tu ne m’aimes pas, tu fais toujours à ta tête. Tu vois le résultat, 48 ans et pas encore mariée ! Une disgrâce pour ta mère. Depuis plus de trente ans que je te prépare un magnifique coffre en cèdre pour te garnir le trousseau parfait de la mariée. Il est plein à déborder de dentelles, de coutelleries coûteuses et de porcelaine de Limoges qui finira limogé dans les greniers des brocantes de Sainte Frigide-Sur-Mer. Encore pire, tu m’obligeras à mentir pour expliquer à Madame l’épouse du juge que tu ne pouvais féliciter sa charmante enfant, la belle Émilie parce que tu devais représenter ton patron à l’Assemblée annuelle de Bank of America aux USA. As-tu réfléchis dans quelle galère je dois ramer pour toi ? Je rougirai de honte au secret du confessionnal auquel je devrai me soumettre après ce forfait. Imagine que je meurs avant de me rendre à l’église.

 

Je ne sais pas comment mon petit frère Wilfrid peut endurer ton mauvais caractère ! Je le plains. C’est sûrement pour cette raison qu’il m’a fait savoir qu’il viendra sous peu se reposer à l’Hôtel Étoile-Frigide-Sur-Mer. Il a réservé la suite présidentielle. D’ailleurs, lundi dernier, Monsieur Dubord me l’a confirmé, quand je me suis présentée au bar pour l’heure de l’apéritif. Au moins, j’ai un frère qui pense à moi. Quant à toi ma fille, laisse-moi le temps d’oublier cet affront. Ne m’écris pas, ne me réponds pas. Je ne te répondrai pas. Tu entends ! Ta mère a de la peine. Pas de bisous pour toi. N’insiste pas. J’ai dit non, tu entends ! N’oublie pas de mettre tes bas de laine, le temps se refroidi. Ta mère.

 

 

De : Lumina40chezhotmail.com
Envoyé : 02 juillet 2009 15:33:01
À : Charlotte


Charlotte, calme-toi! Merci pour la courte vidéo captée à la sortie de l’immeuble de ton armoire à glace. Il est costaud, mais je ne le vois que de dos. Le moins qu’on puisse dire, il marche au pas militaire ! Méfie-toi. Ceux-là ne sont pas de tendres agneaux selon moi.


J’oubliais. Tu transmettras mes vœux de prompt rétablissement à ton oncle. Enfin, pas si prompts que ça. Malheureusement, c’est ton super Templar qui est venu le sauver. Désolée. C’était plus fort que moi. Fallait que je te l’avoue.
Pour ton bien, joue l’indifférence avec ce Zorro. Je t’ai dit de faire comme si tu ne le voyais pas. A ce rythme, tu vas lui filer les jetons. Je ne te reconnais plus. La bonne nouvelle, c’est qu’enfin tu vas oser montrer ta beauté que tu cachais sans que je ne sache pourquoi d’ailleurs. On aurait dit que tu faisais exprès pour te dissimuler dans les couleurs des murs coquille d’œuf.


Demain, je ne peux pas venir chez toi. Les jumelles viennent souper à la maison avec nous. Hubert est revenu de la chasse aux canards et nous a rapporté six beaux gros huards dodus. C’est lui qui nous les apprêtera aux petits oignons et à l’orange. Tu le connais, il adore faire la cuisine. J’aime moins les dégâts qu’il répand tout autour. Mais enfin, rien n’est parfait! Sauf, il faut admette, il a ses bons côtés, du lit, on s’entend.  Si cela te chante, tu sais que tu es toujours bienvenue à notre table.
Je tiens à te mettre en garde! Ton coup de foudre pour ce « Simon Templar » copier-coller, tu ne trouves pas que c’est un peu désuet ce modèle? Il est justement de l’époque de ta mère. Un modèle comme ça devrait te suffire, non ? Il doit même être en poudre ou en poussière de la mort inévitable de son siècle. Si tu m’avais dit, Tom Cruise ou Brad Pitt, je comprendrais, mais Templar, il a une moustache ou quoi?


Le meilleur conseil que je puisse te donner est le suivant : si un soir après ton travail chez Tequila comptable, et que tonton le malade sort prendre l’air par hasard, descends à l’étage du voisin sous toi. Vérifie discrètement, hume autour du paillasson de sa porte. Tu détectes des odeurs de parfum de femmes? Si c’est le cas, oublie-le. Déchire les copies de rêves sur tes murs. Il est inutile de bâtir des châteaux en Espagne. Ces Espagnols faut pas se fier. Ils ne tiennent pas debout et toi tu seras renversée par le chagrin d’amour qui dure toute une vie. La preuve: comment a fini la Carmen de Bizet ?
Ne fais pas ca. Quand j’ai rencontré Hubert, je l’ai laissé me courir sur des kilomètres de temps et d’indifférence pour le mettre à l’épreuve de mon endurance. Il a tenu le coup, j’ai dit : « C’est le bon. Il me suivra! » Cela fait 26 ans qu’il fait comme je dis. Il faut toujours tester avant de se vendre corps et âme au premier venu. C’est scientifiquement prouvé.


Les jumelles te font dire merci pour leurs cadeaux d’anniversaire. Elles ont apprécié les coussins gonflables de Mickey Mouse et Minnie qui leur servent d’appuie-tête dans la baignoire. Je te laisse. Hubert attend mon aide. Nous plumons les canards ensemble.

Ta Lulumimi,

Bisous

***

 

 

Au troisième étage aussi, le voisin de Charlotte, Tugdual Kerloch

Auteur : Lenaïg

 

De : Tugdual Kerloch (t.kerlochchezhotdog.com)
Envoyé : 06/07/09 14:20:15
A : Bérangère (berangere.labornezchezpamplemousse.fr)
Sujet : la lavande ...


Dis donc, Béren, Maman n’y est pas allée de main morte avec sa lavande, cette fois ! Des p’tits sacs, tu parles ... Chaque année, ils sont de plus en plus gros. Quand j’ai ouvert la volumineuse enveloppe matelassée que j’ai reçue d’elle en fin de matinée, dans mon entrée, toutes les fleurs se sont échappées d’un des sacs dénoué ... Il y en avait plein le paillasson.


Madame Taratatapian la femme de ménage arrivait à ce moment-là et elle les a aspirées illico presto, enfin pas directement, elle a empoigné l’aspirateur ! Et elle a disposé les sacs de senteur aux quatre coins de mes placards. Du coup, pour sentir la lavande, ça sent la lavande ! Je devais même en être parfumé car mon client a daigné sourire quand il est arrivé de son travail chez lui où je l’attendais.
“Seriez-vous coquet ?” m’a-t-il demandé. J’ai haussé les épaules et juste répondu : “Ah, la lavande, j’aime bien ...”


Il voulait que je savoure une mousse avec lui mais vous me connaissez, jamais en service ! J’ai accepté un Splotch bien frais. Ensuite, j’ai procédé aux vérifications d’usage et aux opérations nécessaires à sa protection. Il est tendu en ce moment : il a de plus en plus à l’esprit une certaine échéance, qui approche.


Oh, une chose surprenante : Madame Taratatapian, entendant du bruit juste derrière ma porte d’entrée a regardé dans l’oeilleton et a aperçu ma charmante voisine du dessus à quatre pattes sur mon paillasson. Elle m’en a averti, mais quand je suis venu ouvrir ma porte, pfuit ! l’oiseau s’était déjà envolé ... Elle a dû retrouver ce qu’elle avait perdu, une boucle d’oreille, un verre de contact, que sais-je ... Dommage, héhé !

Allez, fiche-toi de moi, bises quand même
Tugdual

***

 

 

De : Bérangère Labornez (berangere.labornezchezpamplemousse.fr)
Envoyé : 06/07/09 16:00:58
A : Tugdual(t.kerlochchezhotdog.com)
Sujet : TR la lavande ...


Hé hé, oui ! Tout malabar que t’es, tu aimes bien humer les différents parfums des roses dans notre jardin. Là, ce n’était que de la lavande, pas du patchouli !


Alors, comme ça, ta jolie voisine squattait ton paillasson ? C’est bon pour toi, mon vieux, te dirait Gildas. Allez, j’arrête de rire, des fois que tu te vexes


Ici, Gildas a dit que le blé sera mûr à point, il est content. Blanchette va avoir son veau très bientôt, le véto est passé. Moi, le petit, j’en ai encore pour un moment à le porter ... Fille ou garçon, on n’a pas voulu savoir, mais il commence à bouger ! Nous lui parlons tous les deux.


Au fait, tu as passé un petit coup de fil à Maman pour lui dire merci ?
Bizzz
Béran

***

Tag(s) : #Roman multiplume (Lgdm)
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