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Tableau du samedi : Louise Moillon, la marchande de fruits et légumes - Lenaïg
Tableau du samedi : Louise Moillon, la marchande de fruits et légumes - Lenaïg

A partir de cette semaine, le thème annoncé par Lilou est : les NACS ou animaux de compagnie, délicieux thème en perspective auquel j'espère participer la semaine prochaine. Je suis en retard et toujours plongée dans le thème des fruits de saison. Je voulais des abricots. Mais pas en nature morte, je souhaitais ... du monde sur la toile aussi. Alors j'ai fait connaissance avec Louise Moillon, nous transportant ainsi au siècle de Louis XIV et dans une famille protestante, ce qui a son importance pour les aspects artistiques de la toile. Louise Moillon fut l'une des femmes peintres les plus célèbres du 17e siècle.

Les abricots, eh bien ils sont au centre du tableau ! Une "grande dame" à la robe finement élégante, plis et manches travaillés mais du noir pour une certaine austérité, de la délicate dentelle au col et aux poignets, une volonté de bannir toute futile fantaisie, tient dans la main une pomme tout en relevant la protection feuillue du panier d'abricots pour examiner ceux-ci. La marchande en habit plus modeste n'en est pas moins tirée à quatre épingles, de blanc et crème vêtue, en contraste avec la grande dame plus âgée. La rigueur règne mais dans les attitudes et les gestes j'imagine la conversation. Sur quels fruits et légumes la grande dame va-t-elle arrêter son choix ?

Ces fruits et légumes illuminent la toile tandis qu'une masse sombre sur la droite derrière la marchande m'intrigue : qu'est-ce donc ? On dirait le panier du chat ! Qui sait ? La réponse ne nous ne sera pas donnée. Ce que l'Histoire révèle, c'est que la vie de Louise et des siens, profondément croyants (comme tout le monde l'était, à l'époque) était certainement bridée par l'hostilité du roi aux huguenots. J'ose espérer que Louise, née en 1610, vécut tout de même de longues années de sérénité jusqu'à la promulgation de l'édit de Fontainebleau en 1685, un début à une nouvelle chasse aux sorcières, qui jeta sa famille dans la tourmente. Louise mourut en 1696, fut enterrée dans le rite catholique mais avait écrit dans son testament qu'elle remerciait Dieu de l'avoir fait naître en son église et persévérer en la religion chrétienne, des termes ambigus, pour tenter de protéger les protestants contre les exactions sans renier sa propre foi.

Lenaïg

Note après écriture, ce soir : mon interprétation de la toile reste simple, mes impressions sans avoir voulu en savoir plus vont paraître naïves à ceux qui ont pris la loupe pour tout détecter ! Grâce au commentaire de Mamazerty ci-dessous, grâce aussi au poème de Chaton sur son blog à la suite de mon choix de tableau, ce soir je suis allée me renseigner. Il n'est qu'à lire la page : Louise Moillon : la marchande de fruits et légumes ; un marché plein de sous-entendus de Sandra sur son blog Katatsumuri No Yume : clic ! pour saisir, derrière la scène, toute l'intelligence de l'artiste et les symboles présents, pour qui sait les voir ! Je ne vais pas renier mes premières impressions, très sages et sans a priori sur les abricots, mon fruit préféré. Il faut savoir néanmoins rire de soi-même et le commentaire de la toile par Sandra, après le mien, vaut son pesant d'or ! J'en recommande la lecture, le contraste entre mon texte de néophyte aimant contempler la peinture et le texte éclairé de Sandra n'arrête pas de me mettre en joie.

Tag(s) : #Articles
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