En pensant très fort à notre amirale Dômi qui va bientôt se faire opérer, pour que tout se passe bien et en pensant aussi à l'amie jill bill, notre Fab'Jill qui doit se reposer, voici ma réponse au défi d'Andrée, Durgalola et ses petites graines (clic !) sur le bateau des Crôqueurs de mots (clic !). A elles, à tous les Croqueurs, gros zibous !
Ce jour, m'avez-vous vu
Marchant dans votre rue
Ou battant la campagne,
Dansant sur la montagne ?
Ou bien prenant un bain
Car l'eau me fait du bien ?
Je suis, bel inconnu,
L'arbre coquecigrue !
Je fais mon petit tour,
Moi le poisson du jour !
Mais je laisse ma place
A celui qui ne passe :
Le sanglier sait contre quel arbre il peut se gratter
Proverbe créole
Je ne suis pas un charme mais je suis charmant ! Je ne donne pas de bananes mais de la tisane ! D'ailleurs, le bananier n'est pas un arbre mais une grosse herbe, hi hi, que cela ne le vexe pas, surtout que lorsqu'il grandit, il se pose un peu là et en taille il mérite notre respect, à nous les arbres. Je ne suis pas non plus le chêne, ce noble et réputé sage ami, célèbre dans l'Histoire qui évoque le roi St Louis rendant la justice sous son ombre, celui dont les cochons sont friands des glands. Moi, les cochons ne me regardent pas, je ne les intéresse pas. Mais les humains m'apprécient ! On me voit à la campagne mais aussi à la ville et lors de ma floraison, j'embaume tout mon quartier, comme les marronniers. Et je soigne, réconforte les gens qui se font des décoctions de mon bois, cueillent mes feuilles et mes fleurs qu'ils boivent en tisane. Attention ! Je conseille de me goûter frais : feuilles et fleurs fraîches sont un délice ! En sachets, d'accord faute de mieux mais cela prend souvent un fade goût de médicament ! Adeptes de la sylvothérapie, je dois vous mettre en garde aussi : la mode est aux câlins et l'on se précipite pour embrasser les arbres, entourer nos troncs des bras et y appuyer les visages pour y puiser du bien-être. Ne pas le faire aux chênes, par exemple, la mousse sur leurs troncs risquerait de s'emparer de la peau des imprudents ! Ne pas embrasser les conifères non plus ! Moi je suis accueillant mais, bien sûr, avec modération, qu'on n'hésite pas à venir se reposer sous mon ombre si je suis seul et se ressourcer dans nos allées si nous sommes en rangées. Oh, je ne me suis pas nommé : je suis le tilleul ! Et je salue mon ami qui m'a présenté, qui n'apparaît qu'un jour par an et dont le fruit, la berlue, engendre la gaieté.
Lenaïg