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Le Tableau du samedi chez Lady Marianne : Félix Vallotton, le Ballon - Lenaïg

Une huile sur carton marouflé sur bois, un tableau de petites dimensions exposé au musée d'Orsay, pour le côté technique. Date : 1899, presque à l'entrée du XXe siècle. Titre : Le ballon, Coin de parc avec enfant. L'un des plus fameux tableaux de Félix Vallotton, artiste peintre, graveur, illustrateur, sculpteur, critique d'art et romancier franco-suisse.

Coucou Lady, non je ne nous remets pas le rhinocéros peintre de la savane, je ne voudrais pas lasser, hé hé, je l'ai déjà beaucoup montré sur ce blog !

 

Je ne suis pas allée au musée d'Orsay mais j'ai le plaisir de contempler le tableau dans mon petit volume L'ENFANCE DE L'ART De Vélasquez à Picasso, éditions Artlys.

Pas de visages ici mais trois personnages pourtant bien présents. En vedette un petit garçon aux longs cheveux blonds et bouclés vêtu à la mode de l'époque. En arrière-plan, dans les frondaisons, placées dans un petit cercle de lumière deux femmes dont les longues tenues claires se détachent dans l'ombre environnante. Scène dépouillée, très peu de couleurs mais quelle intensité de vie !

Félix Vallotton fait partie des nabis. Une citation de Wikipedia :

Le mouvement nabi (dont les membres sont les nabis) est un mouvement artistique postimpressionniste d'avant-garde, né en marge de la peinture académique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.

Nabi est issu d'un terme hébreu signifiant orateur, annonciateur, ou encore prophète, celui qui reçoit les paroles de l'au-delà (rien que cela !). Toute toile d'un nabi se nimbe donc de mystère et ce Ballon n'échappe pas à la règle. La technique des à-plats se fait sentir sur la toile de Vallotton : les couches de peinture sont étalées sans aucune épaisseur et aucune trace de pinceau n'apparaît.

Mon oeil à moi se réjouit du partage original de l'ombre et de la lumière comme de la terre ocre et de la verdure. Je ne vais pas évoquer plus avant ce que j'ai lu sur le monde de l'enfance et celui des adultes, je préfère souligner la joie que je ressens devant cet enfant qui court chercher son ballon (ou plutôt une balle) rouge et s'expose ainsi à un soleil bienveillant tandis que les ombres des arbres semblent s'élancer après lui, formant toutes sortes de personnages bizarres comme autant de compagnons de jeu. Et cette vue d'ensemble prise de haut garde son mystère : à qui appartient l'oeil qui embrasse le tout ? D'un être qui regarde par une fenêtre ? D'un grand arbre pensant ? Ne pas savoir est délicieux, cette enfance-là est protégée, aimée dans l'instant du tableau. Voilà, c'était mon coup de coeur, Lady !

Lenaïg

 

Tag(s) : #Articles
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