Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Défi des Croqueurs de mots n° 206, Asfree à la barre : un personnage sort de ses romans - Lenaïg, texte reposté

Amirale Domi et Asfree, je réédite ici mon improbable rencontre avec une formidable héroïne de romans (et de films), de la saga Millenium. Ton sujet, Asfree, ressemble beaucoup à celui que j'avais proposé lors de l'une de mes prises de barre du navire des Croqueurs et donc merci beaucoup de me donner l'opportunité de m'y replonger.

 

Je l'ai eue, ma rencontre, avec un personnage sorti d'un roman, plus exactement de quatre épais romans, doublés de films de cinéma ... Je reviens en arrière ...

... Je viens d'être frappée par le regard d'une jeune femme, qui ne m'a pas semblé inconnu. Dans une rue de Paris qui n'est pas les Champs-Elysées, ni la rue de Rivoli, ni l'avenue de l'Opéra, l'inconnue est sortie d'une discrète boutique ... d'informatique. Pourtant cette femme est habillée coûteusement, fière allure : petit ensemble couture, mignon chapeau melon. Son parfum, ni fade ni trop lourd, a un je ne sais quoi de profondément troublant, non pas qu'il m'attire mais il draîne un tourbillon d'images violentes, atroces, Je me retourne et je constate que les hommes potentiellement intéressés s'écartent vite, elle a l'air de leur en imposer. Tiens, une limousine l'attend, garée sur un emplacement de taxi. Elle dit deux mots au chauffeur et la limousine redémarre sans elle.

Elle s'arrête à une terrasse de café, elle envoie un texto ou quelque chose comme cela. Comme je veux en avoir le coeur net, au lieu de m'engouffrer dans ma bouche de métro, je m'installe à la même terrasse, non loin. Le serveur passe, elle commande un café, en anglais, j'en commande un aussi. Je fixe les mouvements de la rue sans vraiment regarder, je me concentre sur son regard entrevu tout à l'heure sans oser la regarder maintenant et j'ai une illumination : La fille qui rêvait d'un bidon d'essence et d'une allumette ! Je pianote sur mon propre smartphone, j'en oublie presque que l'"objet" de ma curiosité se trouve à deux ou trois mètres de moi ...

Je sursaute. "Qu'est-ce que vous m'voulez ? Je vous intéresse tant qu'ça ?" me dit en anglais teinté d'un léger accent suédois la jeune femme sortie tout droit de ses romans, qui vient de prendre la chaise en face de moi. "En effet, je n'ai jamais vendu d'allumettes, je les ai enflammées, quand il le fallait, Lenaïg (clic) !" Le visage est souriant, dépourvu de piercings, plutôt avenant, apaisé. J'en reste bouche bée mais je me ressaisis vite : une hackeuse hors pair comme elle, certainement mieux équipée que moi, a tôt fait de me trouver, quand bien même ma notoriété ne dépasse pas le cadre de ma plateforme OB, ou mes recherches sur Google. "Ce qui m'intrigue", poursuit-elle, "c'est comment vous avez pu me reconnaître sous l'apparence de mon interprète préférée, Noomi Rapace ?" Je bredouille : "Je l'ignore, Lisbeth, c'est juste du ressenti, fulgurant ! Vous êtes encore plus forte que je l'aurais pensé, vous sortez même de votre fiction !" "Et comment !" sourit-elle, "L'autisme a des ressources insoupçonnées, si tant est que je le sois et, quand on a le cerveau qui se confond avec internet, l'homme augmenté (ou la femme) n'est plus un mythe, c'est une réalité !"

Et nous discutons ainsi pendant plus d'une heure. La teneur complète de nos propos ne peut être révélée, elle me l'interdit et je sais que si je passe outre, la hackeuse sévira implacablement (mais je n'en aurais jamais eu l'intention de toute façon). La voilà qui ressent l'envie d'une bière et qui en commande deux ! Je lui ai avoué que je n'avais pas encore lu Millénium IV (elle va me l'envoyer par internet !), j'ai osé l'interroger sur la mort prématurée de son créateur, Stieg Larsson, à 50 ans, et son regard s'est assombri au point que j'ai revu la Lisbeth vengeresse et déterminée de ses romans, qui m'a juste indiqué qu'elle avait encore des allumettes en réserve. L'écrivain et journaliste suédois a, de son vivant, été plusieurs fois menacé de mort pour ses prises de position anti-facistes, etc, et on sait qu'il a sérieusement enquêté sur l'assassinat du premier ministre Olof Palme. Stieg Larsson aurait-il été assassiné, lui aussi ? Si c'est le cas, Lisbeth le saura et les coupables auront chaud aux fesses.

On ne le croira pas mais Lisbeth Salander a rappelé sa limousine et m'a reconduite à la grille de chez moi.

Lenaïg

22 février 2016

Mon récit originel est ici :

Tag(s) : #Jeux
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :