Marcia et Enrique n'ont jamais aussi bien dansé. Dans la salle de bal tout le monde s'est figé pour les regarder. Ce soir ils vont se séparer, demain ils suivront leurs destins tout tracés. Marcia continuera à danser, en tournée, dans le monde entier, c'est son art et son métier, Enrique rentrera de son voyage d'affaires et retrouvera sa petite famille. Ils se sont aimés très jeunes et se sont quittés pour bâtir leur avenir chacun de leur côté en se promettant de se revoir et cela n'était jamais arrivé avant cette soirée, dans un grand hôtel étranger, où un concours de danse était organisé. Marcia lui a dit : "Viens, on s'inscrit ! Catégorie tango !" Au début Marcia a mené, normal, mais Enrique a vite repris le dessus avec la fougue et l'énergie qu'il fallait, dents serrées ! Que se sont-ils raconté au long de la danse pendant laquelle ils ne se sont pas parlé ? C'est dans leurs corps, les regards et leurs mouvements saccadés que les émotions sont passées. Le concours, ils ne l'ont pas gagné. Pourquoi ? Parce qu'avant la fin de leur prestation, ils ont commis un faux pas, une faute grave : ils se sont mis à se sourire et n'ont plus arrêté ! La pensée triste qui dansait est devenue gaie !
Lenaïg
Et je reprends ton joli dessin, Luciole. J'ai aussi copié-collé une très belle définition du tango ci-dessous, commençant par les paroles intéressantes de Charles Trénet sur le sujet. Pour terminer, du "gotan" électro !
Ne reviens jamais, horrible tango / Qui sent le mégot / Et la pompe funèbre / Tes airs langoureux / Pour faux amoureux / Et ton rythme creux / Me cassent les vertèbres», chantait Charles Trenet, qui ne faisait pas de cadeaux à cette danse née dans les faubourgs de Buenos Aires et qui sentait le gigolo, le peigne gras dans la poche arrière du pantalon moulant et la gomina. Malgré son génie, Trénet n'y pourra rien : le tango est de retour. Sa noirceur mélancolique et collante revient à la mode avec son étrange fétichisme, qui n'est pas sans faire penser à celui de la corrida, car, plus qu'une danse, le tango est une obsession, un acte sexuel. Un pas de côté, la main bloquée sur la hanche du partenaire, le couple se regarde droit dans les yeux comme deux chats efflanqués qui tourneraient autour d'une poubelle éventrée de Mar del Plata : le tango est un duel. On ne sait plus dans ce tourbillon amer joué au bandonéon sur un mode mineur si les partenaires s'aiment ou se détestent. Sa sensualité violente viendrait, paraît-il, du fait que le tango fut dansé, à l'origine, entre hommes qui aimaient à se défouler. Une chose est sûre : il est né à la fin du XIXe siècle, et ses géniteurs virils furent des immigrés espagnols. Attention : un faux pas est une faute grave. On ne rigole pas avec le tango, qui ne supporte pas l'à-peu-près. Flotter au-dessus du sol est un art subtil. Un véritable art de vivre. Et si l'Argentine gagnait la Coupe du monde ?
Dans la vidéo Cada Vez, la pensée triste qui danse, hors la loi sur les toits, sourit aussi !
Tango Santa Maria - Gotan Project
E' Una Storia Travolgente... E' Un Tango Un grazie particolare ai ballerini del video: Mauro Caiazza e Daniela Kizyma e a tutto lo staff che ha partecipato alla realizzazione del video originale ...