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Quelque chose avait certainement provoqué le changement du caractère de la jeune femme. D’autres avançaient que la toubib avait été fortement impressionnée par le voyage, car la jeune femme n’était jamais sortie de Friy, et que reprendre son train train quotidien après cette aventure, l’avait quelque peu déprimée. En tout cas, personne ne put coincer les ados, ils semblaient étrangement surchargés de travail, et personne n’avait alors pu satisfaire sa curiosité. Puis l’affaire fut peu à peu oubliée.
La vie de Nicole était apparemment réglée comme une horloge. C’était d’ailleurs la même qu’avant l’expédition… enfin, presque. Elle passait encore ses loisirs à faire des recherches à la bibliothèque, mais on la surprenait parfois, non, souvent, le regard perdu dans le vague pendant plusieurs minutes. Autrement, le reste était relativement normal.
Un mois passa. Certaines gens perspicaces remarquèrent une légère amélioration chez leur toubib préférée. La trace presque indétectable de mal-être de Nicole semblait avoir diminué. Son regard restait moins longtemps dans le vague. Les plus optimistes prédirent que la toubib redeviendrait normale dans moins d’un mois.
Nicole arriva à l’hôpital à huit heures, comme d’habitude. Après son aventure, elle avait obtenu le poste de première assistante du toubib-chef, une promotion que tout le monde estimait amplement méritée. Accompagnée d’une infirmière et de deux internes, elle effectua son tour de visite de ses malades, puis elle rejoignit son bureau pour recevoir son premier consultant.
À midi, contrairement à son habitude, comme sur un coup de tête, elle ne déjeuna pas à la cantine. Elle estima que le temps était trop beau pour ne pas profiter du parc attenant à l’hôpital. Beaucoup d’étudiants pique-niquaient dehors, et puis elle avait besoin de s’aérer les poumons. Elle se choisit un banc un peu à l’écart, sur lequel elle disposa le frugal rata du réfectoire.
Accepteriez-vous de partager mon repas, chère toubib ? »
La jeune femme fut comme foudroyée, et leva les yeux, toute tremblante. Elle resta bouche bée devant le jeune homme au sourire charmeur, debout devant elle. Son cœur battit la chamade.
« Martin ? Qu’est-ce que vous faites ici ? Je croyais que vous aviez rejoint les… euh vôtres. »
A suivre
