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Elle en avait bien de l'allure
au Moyen-âge la vêture !
Jean d'Aillon nous en fait régal,
Couleurs du monde féodal.

Sa prose devient poétique
L'habit tant y est magnifique !
Voici donc quelques citations
A lire avec délectation !

Lenaïg

Ci-dessous, Josette, après ton lien et l'illustration d'une rue de Paris à l'époque concernée, les extraits. Prose poétique, j'exagère bien sûr mais mon lyrisme est dû au fait que Jean d'Aillon sait rendre le monde d'alors passionnant, crédible, qu'il a le sens de l'intrigue et du suspense et fouille les psychologies de ses personnages, qu'il a le sens du détail parce qu'il s'est beaucoup documenté. Il n'accorde pas la priorité au style, je reconnais, j'ose avancer qu'il abuse de la conjonction "avec", flagrant dans les extraits que j'ai rapprochés. Poétique, parce qu'il fait chanter les couleurs des habits ! Je laisserai le soin aux intéressés de se renseigner sur l'auteur. Les extraits proviennent de : Les exploits d'Edward Holmes, de la série Les chroniques d'Edouard Holmes et Gower Watson (édition de poche 10/18), le seul ouvrage que j'ai actuellement sous la main. Pour ceux qui ne connaissent pas, ils n'ont pas la berlue, il ne s'agit pas de Conan Doyle et son Sherlock mais Jean d'Aillon a découvert qu'un certain Holmes a bien existé, c'était un clerc anglais, dans une période de la Guerre de cent ans, où le roi de France officiellement était anglais, mais où Charles VII commençait à pointer son nez (une certaine Jeanne n'était plus très loin non plus).

 

Le lieutenant du prévôt Germain Rapine portait un long pourpoint à collet droit vert pomme, matelassé de boudins verticaux, serré à la taille et au torse, avec des manches écarlates boutonnées sur les avant-bras. Par-dessus, il arborait un mantelet violet à larges emmanchures et au col fourré de petit vair. Une dague de belle taille et une boursette avec clefs pendaient à sa ceinture. Ses chausses étaient de soie avec des souliers à boucles et il était coiffé d'un chaperon à cornette enroulée sur un bourrelet. Près de lui se tenaient deux écuyers en surcot aux armes de Paris.
***

Le premier des convives, véritable force de la nature, imberbe et au front haut, était revêtu d'un pourpoint cramoisi matelassé sur une chemise de soie bouton d'or. Il portait un chapeau rond à haute calotte, représentant la benoîte Vierge, ainsi qu'une écharpe blanche, marque des Armagnacs.
***

Aussi, malgré le feu qui pétillait dans sa cheminée, Holmes écrivait-il en mitaines, bonnet de laine sur le tête et houppelande serrée sur sa robe noire en drap matelassé.
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Le visiteur, en pourpoint noir et manteau de même teinte, coiffé d'un chapeau à haute calotte de couleur feuille-morte, yeux baissés, balbutiait des mots incompréhensibles dans lesquels le clerc crut cependant reconnaître son nom.
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Au palier, le concierge gratta à la porte et une jeune femme en houppelande verte, avec des manches évasées et un collet montant très haut, vint ouvrir. Elle se tenait dans un ostevent empêchant la froidure de pénétrer, avec une tenture derrière elle.
- Des visiteurs pour maître Girard, ma dame.
[...] Elle scruta l'une après l'autre les trois dans l'escalier, s'attardant plus longuement sur Michelette en plissant le front.

***

Dans une robe bleue tissée en damiers alternant le clair et le foncé, avec un corsage brodé d'un tassel, Marie se trouvait dans sa chambre à parer, au deuxième étage de l'hôtel. La pièce était richement meublée avec des tentures et une tapisserie représentant une chasse à la licorne.
***

 

 

 

 

Illustrations : un montage de portrait d'homme et de femme de la période entre 1420 et1450, l'homme c'est Tanneguy du Châtel (qui apparaît chez Jean d'Aillon), la femme je ne sais plus mais je l'ai choisie pour sa belle tenue. Les autres images montrent une rue de Paris, où il valait mieux être aisé pour pouvoir circuler à cheval ou à dos de mule car il ne fallait pas être délicat ou ne pas avoir le choix pour fouler le sol bien souillé. L'ambiance devait être animée grâce aux échoppes des artisans, dont un battant servait d'auvent et l'autre d'étal. On peut contempler aussi des chambres, l'une cossue, l'autre modeste et des cuisines salles à manger, l'une de seigneur et revisitée par l'hôtellerie moderne, l'autre modeste, en peinture et dans son jus.

Tag(s) : #Poèmes, #Articles
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