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Peut-on ignorer ces mains
Qui du soir au matin
Accompagnent l’être humain
Tout au long de son chemin.
Qui nierait leur utilité,
Quand elles sont en pleine activité,
Traversant votre vie,
Sans jamais être asservies.
Mains habiles de la sagefemme,
Qui, écartant tout mélodrame,
Sort le bébé de l’utérus,
Comme un tendre papyrus.
Mains de la mère,
Avec à coté d’elle, le père,
Qui frôle délicatement son bébé,
Déposé sur son ventre, encore enrobé.
Mais tendues de la jeune maman,
Pour les premiers pas de son enfant,
Qui, debout, avance, château branlant,
Pour devenir un grand.
Main du père, sur l’épaule de son ado, posé
Ne voulant pas l’indisposé,
Lui traçant un chemin,
Car il n’est plus un gamin.
Main dans la main, d’un jeune couple,
Les bras détendus et souples,
Qui ne peuvent cacher leur amour,
Ne faisant plus aucun détour,
Fiers qu’ils soient, de vivre ensemble,
Tout ce qui les rassemble.
Ils espèrent se marier avant l’été ;
Leurs parents vont-ils l’accepter ?
Mains expertes du chirurgien,
Qui doit œuvrer dans le secteur crânien,
Pour apaiser les douleurs du malade,
En recherchant la parade.
Doigts experts de l’infirmière,
Qui travaille en pleine lumière,
Pour refaire le pansement de l’opéré,
Et la guérison, espérée.
Main tendu de ce mendiant,
Qui n’est pas forcément un émigrant,
Pour obtenir quelques piécettes,
Et compléter son assiette,
Espérant un repas plus copieux,
Sans jamais vous dire adieu.
Demain il sera toujours là,
Assis où traineront vos pas.
Mains amaigries,
D’hommes ou de femmes aigris,
Dont le visage est terne
Qui à travers le grillage qui les enferme
Laissent dépasser leurs doigts,
En étant aux abois
Espérant un peu de compassion,
Refusant toute concession.
Main de la personne qui n’a plus d’âge,
Serrant celle de son conjoint,
Dont elle a encore besoin,
Caressant ses bandages ;
Il s’éteint doucement,
Sans aucun abattement.
Elle va rester seule à survivre,
Dans l’attente qu’on la délivre.
Mains tendues vers le ciel,
Recherchant de leur vie, l’essentiel,
Priant le Dieu qu’ils servent,
Eux, restant sur la réserve.
Cette foi, par leurs parents transmise,
Et la joie de l’au-delà promise,
Est le cœur de leur vie,
Sur terre inassouvie.
Des mains jeunes ou usées,
Parfois angoissées,
Ont toujours leur utilité,
Même avec moins d’agilité.
Elles savent s’adapter,
Et toujours accepter,
Pour rendre service,
Et être ambassadrices.
(25 septembre 2017)
Chaton