Sensations et sentiments engourdis, Renée, du mal à démêler ce que j'aime et ce que je déteste en ce mois noir, le Mis Du des Bretons (et au risque de me répéter, décembre sera encore plus "noir", Mir Kerzu). Même pas envie de les séparer, ces antagonistes, que je vais répertorier. Excitation à la venue de la Super Lune, que j'ai admirée avant son périgée (le 14 novembre, donc, quand notre satellite s'est approché très près de la Terre, ce qui ne s'était pas produit depuis 1948). Oui, avant la date annoncée, je me suis réjouie de la contempler chaque fois que je pouvais, en croissant croissant et bien plus dodu que d'habitude. Oh, pas gigantesque, à la grande déception peut-être de certains, mais quand même et si elle avait été gigantesque, d'ailleurs, nous ne serions plus là ! Déception devant le ciel on ne peut plus nuageux qui ne m'a pas permis de l'admirer pleine ensuite, mais je m'en suis vite consolée.
Et des souvenirs poignants et doux à la fois, en rêve ou en vrai, ont afflué en moi, des épisodes de vie en compagnie de mes chers disparus, des souvenirs qui m'ont fait couler quelques larmes d'impuissance et de regret devant l'absence et la fatalité. Détestés, les bâtiments quasiment terminés de l'autre côté de la rue où se situe mon terrier, qui maintenant me masquent le Sacré Coeur et le haut de la Tour Eiffel, eh oui ! Pourtant, malgré tout, je continue à aimer l'animation dans ma rue et les travaux qui continuent : ce matin, avant 8 h 00, un gros camion ventru allait et venait, bourdonnant bruyamment, je m'en suis amusée, ne comprenant pas d'abord ce qui se passait. Ce devait être un énorme aspirateur à feuilles, autour duquel des abeilles en gilet fluorescent avec soufflette et balais s'activaient.
Montmartre et son Sacré Coeur, je les contemple encore en sortant faire le tour du pâté ! De plus, comme je m'efforce de marcher une heure par jour, je suis prête à me rendre à Montmartre à pied, ce que je n'ai pas encore fait, mais je me suis accordé d'autres bien belles balades, partant en tout début de soirée, quand le jour commence à décliner, pour terminer à la nuit tombée, dans l'enchantement des lumières de la ville et les premières décorations de Noël. Novembre en jours entiers gris foncé, abhorré, la satisfaction de plusieurs après-midis bleus et ensoleillés, ou alors le clin d'oeil de quelques magnifiques soleils couchants.
Lenaïg