Pour ton Tableau du samedi, Lady Marianne, je nous propose ma petite expo perso ! Commençons par la célèbre Nuit étoilée de Vincent Van Gogh peinte en juin 1889. Dans le calme nocturne, au-dessus du village provençal endormi, les arbres ondulent et le ciel est en tourbillon. Je n'émettrai pas de considérations sur l'état de santé mental du peintre, il a été tant dit à ce sujet, ah non ! Je vais nous faire observer et rêver devant le spectacle qui nous dépasse, nous humains -sans hésiter à donner mes interprétations personnelles (!)-, devant ces cyprès comme des flammes ardentes montant dans le cosmos, les nuages qui suivent le chemin des étoiles, elles-mêmes dansant le gigantesque ballet de l'univers. Quelle chance j'ai, que le MoMA (Museum of Modern Art) de New York m'ait honorée du prêt de ce chef-d'oeuvre (sourire béat, magie de l'internet !). Et nous poursuivons par des huiles sur toile, une peinture à l'acrylique puis un travail sur matériaux divers à base de photos. Ces autres oeuvres, forcément, n'atteignent pas (encore) la notoriété de celle de Van Gogh, les trois artistes sont bien vivants et continuent leur création. Je souhaite qu'on ne les compare pas les unes aux autres en terme de valeur ni de qualité, je veux souligner le lien qui les unit, dans mon esprit, résumé dans le titre de cette page et faire partager mon plaisir de passer de l'une à l'autre.
Oui, Eliane, elles sont "bizarres", ces maisons, de Patrick Torres (voir ma présentation de samedi dernier), elles se plient puis elles ondoient, elles ondulent, elles aussi ! Je n'y sens rien de menaçant, elles semblent se pencher vers l'homme et son chien au milieu de la rue déserte dans la nuit que la pleine lune éclaire. Si l'homme s'interroge sur son destin, les mains dans les poches, le chien, lui, éclate de vigueur et de santé, il n'y a qu'à constater sa queue fièrement levée et ses oreilles aux aguets ! Au passage de la maman et sa petite fille, les maisons perdent leurs angles, elles se font fleurs et imprègnent la rue de leur féminité ! Et le chat, d'une réjouissante blancheur translucide et fantomatique, dément par sa pose sereine et en même temps mobile toute menace ou mauvais présage, la nuit est à lui aussi, ses rondes épaules m'émeuvent !
Déjà exposée sur ce blog (clic !), la composition à l'acrylique de Jacques Podeur, peintre qui se dit amateur, homme pressé qui ne veut pas attendre longtemps que les couches sèchent pour ne pas troubler son inspiration ! Chez lui également, les maisons, en plein jour cette fois, se penchent, ondulent et ondoient, concentrées sur la place du marché dans un port breton. Même les pins parasol à l'arrière-plan s'animent dans une conversation secrète, sous un magnifique ciel de début de matinée.
Magie de l'internet toujours et fantaisie sans frein de ma part, voici un autre tourbillon, un kaléidoscope qui fait danser ... la Tour Eiffel, sur compositions murales ou sur kimonos ! Non non, regardons bien, ce ne sont pas des papillons, c'est bien la Dame de fer qui a plus d'un tour dans son sac, je le sais car en traversant la place de la Concorde hier soir, à la nuit tombée, je l'ai vue tout à coup se couvrir de paillettes et de mille feux, en clins d'oeil épisodiques ! Et elle s'est fait tirer le portrait par Itaru Awahashi qui, en jouant avec ses photos, s'approprie les monuments, le ciel, les gens (qu'il photographie avec leur accord) pour les inclure dans d'élégants mouvements de vie. Lui aussi expose en ce moment à la Galerie Thuillier (du site de laquelle j'ai extrait la deuxième photo). Comment ne pas se sentir unis, aux autres et aux choses, à la nature et au cosmos, ainsi éclairés par notre contemplation, non ?
Lenaïg