Enfant, j'avais la terreur des ténèbres. Parfois, dans ma lutte contre la crainte, sommeil venant j'éteignais, tout aussi vite que je rallumais : "Pas encore !" Et, cherchant à me consoler, la pensée dans mon lit que plus tard, tout ce noir je vaincrais m'apaisait ; je ressaisissais le volume qui reposait encore sur les draps et lisais deux pages ; je n'ai pas cessé par la suite de faire nombre d'essais, qui furent de plus en plus longs, mais j'ai oublié quelle nuit je réussis ; je me souviens bien de ma fierté d'avoir eu ce courage : plus de monstres, d'étouffement, mirages domptés par ma volonté, je devenais grande.
Lenaïg
Voici, amirale amie Dômi des Croqueurs de mots, ma parodie toute fraîche.
Un indice ? Une phrase célèbre commençant par "Longtemps ...".
C'est sans prétention ou avec toupet (au choix du lecteur qui passera par là) que je me suis attaquée à "du lourd" en littérature, pour relater cet épisode biographique que j'ai déjà mentionné : mon horreur de l'obscurité dans mon lit la nuit. Mes parents me permettaient de garder ma lampe de chevet allumée. Depuis que j'étais née, il me fallait de la lumière, l'obscurité ce n'était pas normal ! J'avais la sensation qu'elle me rentrait dedans, qu'elle m'écrasait et je voyais de multiples formes y danser ... Tout en trouvant que ce noir n'était pas normal, je constatais bien que pour tout le monde autour de moi, cela l'était, normal, alors je n'ai eu de cesse que je devienne enfin normale, moi aussi. Mais ce n'est pas tout : de quelles belles longues phrases ai-je tenté un pastiche, et de quel écrivain ?
L'image provient du beau film d'animation : Luminoir,
http://soocurious.com/fr/luminoir-court-metrage-animation/