Mais qu'est-ce que c'est que ce tableau ? Quel chaos ! Comme s'il ne faisait pas assez frisquet en cet hiver qui n'a jamais dit son nom cette année et qui se décide à se signaler par des petites pointes glacées ... Je l'ai choisi pour le Tableau du samedi chez Lady Marianne après avoir lu l'article consacré au peintre et à sa toile sur Artips (dont on reçoit les publications dans sa boîte de messagerie si on s'y abonne). L'avais-je déjà vu ? Je ne sais plus mais je reste frappée par son originalité.
Il s'agit de : La mer de glace, huile sur toile, par Castar David Friedrich, 1824, "chef de file du romantisme allemand au XIXe siècle", nous renseigne Karen Chaudot dans son article. Je vais laisser mon éventuel lecteur qui passe par ici en lire plus, s'il en a envie, en surfant sur le net aussi, et juste donner quelques impressions saupoudrées de ce que je sais maintenant sur la vie de Friedrich.
Comme il semble petit, ce navire naufragé, dont on ignore s'il est la cause de tout ce grand chambardement, ou s'il en est la victime, je ne prends pas partie ! Mais je sais que le peintre s'est inspiré d'un naufrage réel. Au milieu de ce désordre de la nature, l'humain est bien là, le navire en est sa trace ... Je pense au symbole de l'iceberg en psychanalyse, que Friedrich n'a pu anticiper, ou alors il est très fort ! Freud, Jung et Cie ne sont venus qu'après lui. En effet, le symbole souligne le contraste de taille entre la petite partie visible et connue de l'iceberg et l'immense bloc qui se prolonge sous l'eau. Friedrich extériorise magnifiquement tout ce qui tranche, qui blesse, qui nous dépasse, nous, humains, sous un impertubable ciel bleu et en s'exprimant ainsi, peut-être exorcise-t-il les drames et les décès successifs dans sa famille, je le souhaite pour lui et je lui souhaite d'avoir trouvé, absorbé par son travail, le bonheur (qu'on sait toujours éphémère, prêt à fuir) au bout de ses pinceaux. Il réalisa des esquisses à partir de blocs de glace retournés dans une rivière ; on observe sur ceux de sa toile le côté boueux, teinte marron qu'ils auraient, remués dans une rivière alors qu'en plein océan, des blocs de glace retournés restent très probablement blancs (voir les vidéos ci-dessous). La puissance de sa toile vient donc d'un réalisme revu et corrigé par l'imaginaire (voire le fantastique) et un romantisme à vif.
La photo du tableau provient de l'article sur Wikipédia sur La mer de glace de Friedrich, le dessin du symbole de l'iceberg est issu de l'article sur Wikipédia consacré à l'inconscient.
Lenaïg
https://www.youtube.com/watch?v=f2qP1YcJuYw
https://www.youtube.com/watch?v=RvvJPyopI-E