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Merci et bravo, maître Rahar ! Pour le weekend, une longue nouvelle, postée en entier (je ne pouvais concevoir de la sectionner, elle aurait perdu de sa force, même si Rahar me laisse toujours faire à mon gré, ce qui est très sympa de sa part). Du suspense, du fantastique (ou pas, qui sait ?), et ... comme une sorte de moralité, à la fin, que j'aime bien (et pourtant, ma curiosité reste aiguisée, hé hé, mais bien à l'abri derrière mon écran ; si je devais vivre l'aventure des quatre amis, je choisirais leur option aussi).
Note de Lenaïg

RAYÉE DE LA CARTE - RAHAR, nouvelle complète

« Dites, vous croyez qu’on ne va pas rater l’ouverture du symposium de Sellaba ? s’inquiéta Sally.

— Rassure-toi Sally, on sera pile à l’heure, lui rétorqua Charles. De toute façon, tu n’as pas à intervenir, n’est-ce pas.

— J’ajouterai que ma communication n’est programmée qu’à onze heures, intervint Georges.

— Et mon intervention est à quatorze heures, s’exclama Julie, même si on arrive un peu en retard, personne ne s’en formalisera. »

 

Sally était astrophysicienne à l’observatoire de Toulaho ; Charles avait créé une clinique médicale avec des médecins choisis de sa promotion, et faisait partie de son conseil d’administration ; Julie avait ouvert un cabinet d’architectes, dans lequel Georges contribuait comme géologue topographe. En réalité, les quatre amis pouvaient vivre comme des nababs1, mais leur conscience et leur nature profonde ne se satisfaisaient pas d’une vie oisive et sans challenge. Charles par exemple, passait beaucoup de temps dans les quartiers défavorisés, soignant gratuitement, donnant des médicaments dont la plupart ne pouvaient se payer ; incidemment, le jeune médecin avait l’occasion d’avoir de l’expérience sur des maladies que peu des clients huppés de sa clinique pouvaient manifester. Julie et Georges partaient souvent ensemble, admirant et étudiant des bâtiments célèbres ; ils allaient parfois dans des pays ayant des problèmes d’eau, et le sourcier offrait gratuitement son aide pour localiser des points d’eau.

Ce symposium n’était pas le premier auquel les quatre amis participaient. Que l’un ou l’autre fût concerné, ses amis l’accompagnaient. Voilà pourquoi ils étaient en route pour Sellaba, à 300 kilomètres. À vol d’oiseau, la distance était à peine d’une centaine de kilomètres, mais la route devait contourner un cirque, probablement un impact antédiluvien de météorite. Manque de pot, après une heure de route, ils furent bloqués par un carambolage. Il y en avait pour des heures pour dégager les carcasses.

 

« Alors là, on est mal, se lamenta Sally. On n’arrivera jamais à temps pour ton intervention, Georges.

— Voyons, il doit y avoir une solution, protesta Julie. N’y a-t-il pas une autre route ?

— Attendez que je consulte Google Map, proposa Charles.

— Inutile, jeta Georges, il y a une carte dans la boîte à gant… Voilà… Euh, il ne semble pas y avoir un autre chemin… Enfin si, mais c’est un détour encore plus long.

— Faux ! l’interrompit Charles. Ma tablette indique qu’il y a un raccourci qui passe par une ville. Et on pourrait gagner une bonne cinquantaine de kilomètres.

— Où ça ? Sur la carte il n’y a rien, protesta Georges. Et puis, le GPS ne propose pas d’autres itinéraires.

— Mais regarde là, c’est une photo satellite, tu vois la ville ici en plein centre du cirque.

— Alors là, c’est curieux, la carte ne l’indique pas… et elle ne date que de 2006, aucune ville ne peut sortir de terre en à peine une dizaine d’années.

— Tiens vois, la bifurcation est à environ deux kilomètres en arrière, il faut revenir sur nos pas… C’est bizarre, la route n’est nette qu’à partir de quelques kilomètres.

— Allons toujours voir, proposa Sally, on a probablement oublié de porter la ville sur la carte.

— N’importe quoi ! protesta Julie, les cartographes n’auraient jamais fait une telle erreur. »

 

Sortant de la file, la massive Studebaker de collection fit demi-tour. Si l’on n’y faisait pas attention, on manquerait la bifurcation, la poussière masquait la route, et on dirait que personne ne l’avait empruntée depuis un bail. Mais les quatre jeunes gens étaient trop enthousiasmés par leur découverte pour remarquer le fait insolite. Toutefois, la route était relativement bonne et la voiture roula à bonne vitesse.

La chaussée craquelée à maints endroits n’était visiblement pas entretenue. Julie qui conduisait, n’en avait pas vraiment conscience ; Sally, à son côté, était plongée dans la musique de son baladeur, les yeux clos ; Charles était absorbé par sa tablette, et Georges jetait un dernier coup d’œil aux feuillets de son intervention au symposium.

Après une vingtaine de minutes, ils arrivèrent au sommet d’une petite côte. Julie vit alors s’étaler loin en contrebas, la fameuse ville. Il y avait peut-être un millier de bâtiments ; au centre, on pouvait compter une dizaine de buildings, de cinq à vingt étages, et à la périphérie, il y avait quelques HLM. L’inconscient de la conductrice nota tout de même l’absence de trafic, malgré la distance.

 

« Eh les gars, voilà la fameuse ville qui n’est pas portée sur la carte.

— Ça alors ! s’exclama Charles, comment une ville de cette importance n’est-elle pas portée sur la carte ?

— C’est peut-être une ville des Amish… ou des Mormons, suggéra Sally.

— Mais non, protesta Georges, les Amish n’habiteraient jamais des buildings, encore moins des HLM, et les Mormons ne se couperaient pas de la civilisation.

— Un périphérique entoure la ville, intervint Julie, qu’est-ce qu’on fait ? On le prend, ou bien on coupe par la ville ?

— Ben on pourrait éviter les embouteillages, suggéra Sally.

— Je te signale qu’il n’y a pas beaucoup de circulation.

— Alors traversons la ville, décida Charles.

— Je serais aussi curieux de voir cette ville qui n’existe pas, intervint Georges. »

 

À l’entrée de l’agglomération, ils virent une plaque, le nom de la ville : Verayeur. Ils ne rencontrèrent aucun véhicule, ne virent personne dans les rues, et ne remarquèrent aucun linge qui séchât aux HLM. Le silence régnait. Sally, la plus sensible, frissonna et se sentit mal à l’aise.

 

« On dirait que cette partie de la ville est abandonnée, fit-elle remarquer.

— Oh ! Bah, les couches défavorisées sont peut-être partis, ou bien les bâtiments sont tout simplement vétustes, supposa Charles.

— Quand même, objecta Georges, on y trouverait des junkies, des délinquants, une population marginale et interlope.

— Le taux de criminalité est peut-être négligeable, avança Sally.

— Ne sois pas naïve, contra Julie, toutes les villes ont leur lot de délinquants et de criminels.

— On aura sûrement un peu plus d’animation plus loin, jeta Charles. Avance, Julie. »

Pourtant, en avançant dans la ville, les quatre jeunes gens constatèrent des rues vides, des voitures poussiéreuses sagement stationnées, des vitres sales aux fenêtres, des touffes d’herbe jaunie piquetant les trottoirs, et parfois sur les côtés de la chaussée. Ils ne rencontrèrent âme qui vive.

« C’est inimaginable ! s’exclama Charles. Où sont donc passés les habitants ?

— Peut-être que la ville est sur le déclin, et le reste de la population s’est regroupé au centre, avança Julie.

— C’est un peu sinistre, vous ne trouvez pas ? se plaignit Sally.

— Un instant, s’exclama Georges, et si c’était un autre Tchernobyl ?

— Et tu crois que personne n’en aurait entendu parler ? Le Gouvernement nous cache des choses, mais pas un truc de ce genre.

— On peut s’attendre à tout du Gouvernement, s’écria Sally. Charlie, vérifie donc la radioactivité ! »

Julie arrêta brusquement la voiture. Le jeune médecin sortit de sa sacoche un scintillomètre. La radioactivité était dans les normes. Sally poussa un soupir de soulagement.

« De toute manière, nous n’avons vu aucune centrale nucléaire, n’est-ce pas ? jeta Julie.

— Bon, mais où est passée la population ? demanda Georges.

— Allons toujours vers le centre, proposa Charles. Allez, démarre Julie. »

 

La Studebaker roula à faible vitesse, les quatre jeunes gens eurent ainsi le loisir d’observer ce qui les entourait. Il n’y avait pratiquement pas de maison délabrée, le seul indice qui montrait que les habitations étaient vides, était l’aspect des jardins qui ne présentaient aucun signe d’entretien, et dont certains étaient redevenu sauvages et rébarbatifs. Les buildings se multipliaient, à mesure qu’ils approchaient du centre-ville. Ils purent alors voir plusieurs vitres cassées. Les arbres des allées n’étaient pas élagués, les feuilles mortes jonchaient le bitume.

 

Arrivés en face d’un bâtiment massif, la voiture cala sans avertissement. Julie déversa un chapelet de jurons très peu féminins. Elle essaya de redémarrer plusieurs fois, mais rien ne se passa. Charles supposa que la batterie était à plat. Georges lui rétorqua qu’il avait vérifié l’état de la voiture la veille, et de toute façon, il avait dépensé pas mal pour le retaper à neuf. Il sortit un multimètre de la boîte à gant, fit ouvrir le capot et vérifia la batterie. Celle-ci était neuve et affichait fièrement ses quatorze volts et quelques. Le jeune géologue examina les câbles, contrôla le delco, puis jeta un œil au carburateur. Rien ne clochait. Il demanda à Julie d’actionner le démarreur. Rien ne se passa, la tension de la batterie ne chuta pas d’un millième de volt. Julie essaya de klaxonner. En vain.

 

« Je ne comprends pas, s’exclama Georges, la bagnole ne contient rien d’électronique, on dirait que le courant refuse tout simplement de passer.

— Et si on essayait de faire de la contre-attaque ? proposa Charles.

— On peut essayer. Allez Sally, viens nous aider à pousser. »

 

Malgré plusieurs tentatives, Julie ne parvint pas à amorcer le moteur. Au bout d’une centaine de mètres, ils abandonnèrent, les pousseurs étaient essoufflés, la voiture était massive.

 

« Je m’en doutais un peu, jeta Georges, l’alternateur n’arrive pas à alimenter les bougies, l’électricité est comme figée.

— Il n’y a plus qu’à appeler un dépanneur, proposa Sally.

— Il faudrait aussi commander un hélico pour arriver à temps à Sellaba, suggéra Julie.

— Ho ! Ce symposium n’est pas aussi important pour jeter l’argent par la fenêtre, protesta Georges

— Eh ! Mon portable ne marche pas, s’exclama Sally.

— C’est assez logique, expliqua Charles, nous avons vu avec la bagnole que l’électricité est figée.

— Mais pourtant, la voiture marchait, tout à l’heure, protesta Julie.

— Je pense qu’il y a quelque chose au centre de la ville qui provoque ce drôle de phénomène, avança Georges.

— Voilà donc pourquoi les habitants l’ont abandonnée, supposa Charles.

— Je ne pense pas qu’ils l’aient abandonnée, dit lentement Georges, un tel exode ne serait pas passé inaperçu.

— Mais alors, où sont-ils passés ? s’inquiéta Sally. Cette ville me fout les jetons, foutons le camp.

— As-tu oublié la situation dans laquelle nous sommes empêtrés ? lui rétorqua Julie. La voiture ne marche pas, les portables non plus, et nous sommes à combien de kilomètres de la civilisation ? Cent ? Cent-cinquante ?

— Je pense que nous tirer de ce mauvais pas n’est pas un grand problème, intervint Georges, cette ville titille ma curiosité.

— Tu en a de bonnes Georges, cet endroit est… lugubre, et c’est probablement pire la nuit, protesta Sally.

— Allons, ce n’est pas si terrible, fit Charles, nous n’avons rien à craindre, la ville est déserte, et moi aussi je suis curieux.

— Bien, et si nous commençons au commissariat ? proposa Julie.

— Tu sais où c’est ? ironisa Charles.

— Je pense que ce bâtiment-là est la mairie, ce serait le diable si l’on n’y trouvait pas le plan de la ville. »

 

Julie et Sally allèrent consulter les documents du commissariat, et Georges et Charles optèrent pour une station de radio. Les filles trouvèrent des tas de déclarations de disparition de personnes, autant hommes que femmes, jeunes et vieux. Les disparitions avaient commencé il y avait une quinzaine d’années. Personne n’avait été retrouvée, et les disparitions avaient continué, sans que la police ait pu faire quoi que ce soit.

À la station de radio, les enregistrements parlaient des disparitions, de l’incompétence de la police et du maire. Beaucoup de gens se plaignaient et avaient peur. Certains pensaient à un ou des tueurs en série, d’autres croyaient à l’implantation d’un gang… Malgré les travaux des journalistes d’investigation, personne n’avait jamais trouvé comment les victimes avaient disparu. Les derniers enregistrements dataient d’une quinzaine d’années.

Le maire et le chef de la police, des arrivistes ambitieux, avaient voulu garder le secret et pensaient pouvoir maîtriser la situation. Une milice avait été créée pour renforcer les forces de la police, le couvre-feu avait été décrété. Mais malgré ces mesures, en dépit des patrouilles, les disparitions avaient continué. Certaines gens étaient parties, sacrifiant presque tout ce qu’ils avaient, mais beaucoup ne le pouvaient pas. Puis l’électricité avait flanché, ainsi que les autos et tous les appareils. Il fallait croire que tout le monde avait disparu, car les magasins rengorgeaient encore de vivres périmés.

 

« Il paraît que chaque nuit, les gens entendent une sorte de vibration agaçante, résuma Julie. Ils avaient bien cherché sa provenance, mais ils disent que ça venait de partout et de nulle part.

— Ça me fait me rappeler un phénomène similaire dans une ville sud-américaine, mentionna Georges, on y avait entendu un son qu’on n’a jamais réussi à localiser. Mais on n’y a pas constaté de disparition.

— Eh bien, c’était peut-être similaire, mais pas identique, conclut Georges. Ici, c’était autre chose… Je me demande si ça continue.

— Ho ! T’es pas un peu ouf par hasard ? s’exclama Julie. Tu veux qu’on coure le risque de disparaître nous aussi ? Ce n’est pas parce qu’il n’y a plus de personne à escamoter que le phénomène doit obligatoirement s’arrêter.

— Calme-toi Julie, on ne va pas prendre de risque inutile. Charles, à toi de bosser.

— Euh… Bosser à quoi au juste ?... Ah, d’accord.

— D’après mes observations, la ville est bâtie sur un socle de calcaire dur, avec peut-être un soubassement de grès, si ça peut t’aider. »

 

Le jeune médecin sortit son attirail de radiesthésiste, entraîna la troupe à la mairie, étala la carte de la ville qu’ils avaient trouvée, et s’activa. Balayer la carte avec son pendule était évidemment long et fastidieux, mais Charles s’y mit consciencieusement. Il était déjà seize heures. Des nuages noirs s’étaient amoncelés, assombrissant la ville. Le vent commença à se lever, faisant voler quelques fanes. Un léger murmure indescriptible s’éleva.

 

« Il y a une immense cavité sous la ville, affirma Charles. Je détecte des radiations étranges.

— Euh… Étranges comment ? demanda Sally.

— Tu te rappelles notre visite de l’accélérateur de Vavit ? Tu as remarqué les particules de muons instables ? L’ingénieur a dit qu’ils généraient un champ de distorsion spatio-temporelle.

— Bon, ça nous dit quoi en l’occurrence, s’impatienta Julie.

— Eh bien, il y a quelque part sous la ville un générateur de muons instables, et la cavité sert de caisse de résonance, expliqua Sally.

— Mais pourquoi ça semble ne se manifester que la nuit ? demanda Georges.

— Ben je suppose que les rayons solaires dégradent ces particules… Enfin, je suppose.

— Eh, vous entendez ça ? s’exclama Julie.

— Quoi donc ? Ah, j’entends une vibration, confirma Charles.

— Merde, ça commence, et pourtant la nuit n’est pas encore là, pesta Georges.

— Il fait sombre, les nuages cachent le soleil, s’écria Sally. Georges, tu as dit que nous en aller n’est pas un problème, alors allons-y !

— C’est que ce n’est pas si simple que ça, rétorqua celui-ci. Il nous faut pousser la bagnole en-dehors du centre de la ville. Et je pense que la vibration va s’intensifier plus tôt que prévu.

— Ah merde ! Nous aurions dû la pousser plus tôt, avant de vadrouiller, pesta Julie.

— On ne pouvait pas prévoir les nuages, protesta Charles.

— Bon, ben essayons toujours, décréta Sally. »

 

Les quatre jeunes gens se ruèrent dehors, Julie se glissa prestement derrière le volant. Les autres s’efforcèrent de pousser le lourd véhicule. Mais la vibration augmenta d’intensité, et on dirait qu’un essaim d’abeille arrivait de partout. La voiture avait encore une cinquantaine de mètres à parcourir pour se soustraire à l’influence du phénomène qui figeait l’électricité. Les quatre infortunés virent alors des zones de flou, comme s’ils voyaient à travers d’immenses bulles d’eau. Ces zones se déplaçaient comme au hasard, mais des « bulles » commencèrent à converger vers la voiture.

Affolée, Sally prévit que les bulles d’espace-temps les engloberaient rapidement. Elle ne pouvait pas blâmer Georges ; d’ailleurs, chacun aurait dû trouver logiquement la solution, même si le géologue était le plus posé d’entre eux.

Brusquement, le dit géologue cessa de pousser la voiture, à la consternation de ses compagnons. Il avait fermé les yeux et ouvert ses bras en croix. Puis il se mit à psalmodier dans une langue inconnue. Immédiatement, les bulles s’écartèrent, ouvrant une voie de réalité stable devant la Studebaker. Encouragés par le phénomène, Charles et Sally se mirent à pousser la voiture avec une énergie nouvelle. Julie essaya le démarreur, mais en vain, ils n’étaient pas encore sortis de la zone d’ombre. Retrouvant finalement ses esprits, Georges s’empressa d’aider ses amis. La voiture finit par démarrer et les quatre jeunes gens ne demandèrent pas leur reste.

 

« On sait maintenant comment la population de cette ville a disparu. Mais j’ignore encore le mécanisme réel, confia Sally. Je ne peux avancer que des hypothèses.

— Moi je pense qu’il y a une intelligence derrière tout ça, intervint Georges.

— Qu’est-ce qui te fait dire ça ? demanda Charles.

— N’avez-vous pas remarqué que des bulles se sont focalisées sur nous, comme délibérément ?

— Mais c’est vrai ça, s’exclama Julie. Tu penses que ce sont des extraterrestres ?

— Doucement, je dis simplement que je n’en ai aucune idée.

— Croyez-vous que le Gouvernement est au courant ? fit Charles.

— Peut-être, jeta Georges, voilà probablement pourquoi la ville n’est plus portée sur les cartes.

— Mais pourquoi n’a-t-on pas interdit l’accès à cette route ? s’enquit Sally.

— Tu sais, ce qui est interdit attire paradoxalement la curiosité de beaucoup de gens.

— Ouais, détour mortel, conclut Julie.

— Ben on ne sait pas si les disparus sont morts ou non, modéra Georges, mais moi, je préfère rester dans notre monde, aussi imparfait soit-il. »

 

RAHAЯ

1 Voir « Un bien bel héritage » et « Randonnée mortelle »

Illustration parfaitement choisie par Rahar : la ville russe fantôme de Kadikchan.
Kadykchan a été construite par des prisonniers de la
Seconde Guerre mondiale envoyés au goulag. Elle logea plus tard des mineurs de charbon des exploitations alentours, fournissant de l'énergie à la centrale électrique d'Arkagalinskaya. La profondeur des mines était d'environ 400 mètres.

Note ajoutée : on ne retrouvera pas ces nouvelles sur notre blog, elles remontent à la désormais légendaire (pour ceux qui s'y trouvaient, comme tous mes colocs ici) LGDM, site d'écriture québécois qui sombra corps et bien une nuit de novembre 2009 (naufrage qui entraîna l'ouverture de ce blog, voir le premier article). Mais elles sont dans le recueil de nouvelles "Randonnés mortelles" de Rahar, voici le lien vers The Book Edition :

http://www.thebookedition.com/advanced_search_result.php?keywords=rahar

 

Tag(s) : #Les nouvelles de Rahar
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