Défi des Croqueurs de mots n° 154, Jeanne à la barre : le cauchemar, Lenaïg

Pour Jeanne, pour la commandante Dômi, pour les Croqueurs et nous tous, ma réflexion venue d'un trait. J'avais choisi la version courte du défi de Jeanne, j'avais presque retenu le premier mot de neuf lettres qui m'était venu dans le sillage de l'exemple de l'accordéon suggéré par Jeanne, le saxophone, en ricanant de moi-même par avance à l'idée de devoir trouver une phrase commençant par un x, mais stop ! plus question de "jouer", le mot était devant moi, il s'est imposé. Notre pays est en deuil.

Illustration :
Le dessin de l'artiste nantais Jean Jullien,
le symbole "Peace and Love" à l'encre noire avec la Tour Eiffel au centre,
http://www.presseocean.fr/actualite/attaques-a-paris-peaceforparis-le-dessin-de-lartiste-nantais-jean-jullien-14-11-2015-175696

Ce fut une interminable attente. Allongés sur le sol à attendre la mort ou les secours, ils guettaient les pas de leurs bourreaux, ils se disaient que la prochaine rafale serait pour eux. Un vendredi 13 à partir de 21 h 50 le massacre commença, programmé. Comme les terroristes n'avaient plus rien à perdre, télécommandés par leur folie meurtrière et celle de leurs dirigeants, ils s'étaient avancés à visages découverts. Horreur et lucidité : leurs intentions étaient claires, ils tireraient jusqu'à tuer le dernier et se suicideraient. Et dehors, sur le trottoir, blessés et morts se côtoyaient tandis que les secours et les forces spéciales arrivaient. Mais comment n'avait-on rien vu venir ? Avec tous ces militaires postés dans la capitale et le plan vigie-pirate les Parisiens pouvaient se sentir rassurés mais non, cruelle désillusion ! Rafler toutes les armes de guerre chez tous les suspects connus et en principe surveillés par des fouilles répétées, sans relâche, de la police, la douane, l'armée, dans un plan d'urgence et en état de guerre depuis longtemps déclaré, passant outre aux tergiversations du corps judiciaire apparemment aveuglé, comment ne pas y repenser, d'autant plus amèrement, maintenant, à cette possible initiative qui aurait permis aux hommes déployés de mieux servir leur pays qu'en faction systématique et ennuyeuse devant des lieux certes stratégiques ou menacés ; chasser les armes plutôt que les étrangers.

Lenaïg

Comments

[dimdamdom59]

Et voilà qu'aujourd'hui ils sont chez nous, se terrent insidieusement à l'attente de la moindre baisse de vigilance. Difficile de ne pas avoir peur. Faisons confiance en nos forces de l'ordre qui jusqu'à présent oeuvrent avec beaucoup de courage et de sang froid pour leur faire tomber les armes.
Merci pour ta participation.
Bises.
Domi.
ps : es-tu toujours d'accord de ^prendre la barre de demain???

[Lenaïg Boudig]

Coucou commandante Dômi, merci à toi de passer par ici alors que je n'ai point encore vu beaucoup de participations au défi, même pas sûre d'avoir vu la tienne, pardon ! Ah, donc, pas d'autre candidat pour tenir la barre de la quinzaine ? D'accord, alors ;))) ! Bizzz !

[luciole 83]

Coucou Hélène
Entièrement d'accord avec toi... et même aller plus loin !
Car pour avoir des armes, il faut des sous ! pour avoir des sous, il faut de la drogue, des esclaves (prostitutions), du pétrole et autres... et des banques mercantiles... tu supprimes toutes ces saloperies de commerces illégaux... tu supprimes une bonne partie des recettes qui permettent d'acheter des armes et d'être puissants !!! Car au nom d'une idéologie rigide et meurtrière, on n'hésite pas à utiliser tous les moyens les plus abjects : bonjour la moralité !
là, je me permets le mot "racailles" ! d'ailleurs, on recrute parmi les voyous : ce qui démontre que la moralité de leur idéologie est particulièrement suspecte ! Elle n'est pour moi qu'un vulgaire prétexte de faire des choses horribles en se donnant bonne conscience !!!!!!!!
C'est simplement la BÊTE qui redresse la tête, qu'elle s'appelle totalitarisme, nazi ou islamistes... C'est la même Bête qui réside au cœur de l'humanité... Tu la tues, elle renaît ailleurs dans un autre contexte, dans une autre réalité, dans une autre appellation ... Elle prend toutes les formes, toutes les races, toutes les idéologies qui la servent avec servilité ! Elle se nourrit de nos vices les plus vils !

alors oui, tu as raison de crier : supprimons leur leur moyen d'être "puissants" ! tous les moyens ! Pour empêcher la Bête de croître à travers eux !

Il suffit de dire NON à la Bête en nous, et elle ne peut plus vivre ! mais cela, bcp ne le savent pas ! Du moment qu'ils y trouvent leur compte !

Tendresse Hélène

[les Caphys]

tu as raison, ne pas se tromper de cible

[Lenaïg]

Non, Les Caphys ! Et en détruisant les armes, on est sûr de ne pas se tromper.

[ABC]

Tu as raison, il ne faut pas in fine se tromper de cible...

[Lenaïg]

Bonjour Annick. hé oui, nos mots aussi deviennent guerriers, comment faire autrement et tu arrives à me faire sourire. Merci, à plus tard chez toi, je nous fais la suite de Où sont les saisons ? Il n'y a pas de raison ... que nous arrêtions. Bizzz !

[ZAZA]

L'horreur absolue, c'est bien ce que nous venons de vivre Lenaïg. Bises et bon lundi. ZAZA

[Lenaïg]

Bonjour Zaza, merci de passer par ici, à bientôt chez toi aussi, bises !

[Francine Clio]

Terriblement émouvant !! Et je suis entièrement d'accord avec toi : chasser les armes plutôt que les étrangers ! Bises . Clio

[Lenaïg Boudig]

Coucou Francine, merci beaucoup, à plus tard, gros bisous.

[eliane]

magnifique !

[Lenaïg Boudig]

Coucou Eliane, merci beaucoup. Ecrire ! que ce soit des haïkus comme toi, ou de la prose, pour exprimer l'horreur, la douleur et peut-être la résistance à l'inadmissible. Gros bisous.

[flipperine]

c'est l'horreur, la guerre

[Lenaïg Boudig]

Absolument, Flipperine, comme a dit quelqu'un (je ne sais plus qui) : il n'y a pas de guerre propre. Bizzz.

[Jeanne Fadosi]

Un texte de circonstance. Je n'ai pas de mal à imaginer l'angoisse des survivants qui ont vécu ces scènes de terreur. Je me mets aussi d'autant plus facilement à la place de ceux qui savaient avoir des proches sur ces lieux. on n'a pas évité ces attaques-ci. D'autres dont on ne saur jamais rien et pour cause ont été déjouées en amont. Je crois comme Martine qu'il faut laisser ceux dont c'est le métier faire leur travail et se montrer solidaires. Ton idée de confisquer toutes les armes de guerre part d'un bon sentiment mais elle est irréalisable. Et ne suffirait pas. L'expérience m'a appris (à mes dépens) que l'on peut mourir sous l'étreinte de mains autour de son cou (ou en réchapper sans savoir comment ni pourquoi pour avoir vu ces mains relâcher leur étreinte).
Et pour compléter vos échanges sur l'impossible, j'aime à répéter cet aphorisme de René Char :
"L'impossible, nous ne l'atteignons pas, mais il nous sert de lanterne".
bises et belle journée. La vie continue et doit continuer

[Lenaïg]

Chère Jeanne, je reviens tout juste de chez toi, merci de venir apporter ton opinion. Je comprends que, pour toi, les choses résonnent autrement, on peut tuer sans armes, immense douleur pour tous ceux qui comme toi ont affronté cette terrible épreuve. Cependant, les fous de DAECH opèrent avec des armes et des explosifs, pour tuer le plus de monde possible à la fois et je persiste à croire qu'il faut au maximum aller chercher les arsenaux entreposés sur le sol français et les détruire en mettant toutes les forces officielles en oeuvre et que moins il y en aura, mieux ce sera, gardant "l'impossible" comme "lanterne", en tendant vers lui ! Pour ce qui est de faire la guerre, mon opinion c'est que l'ONU devrait décider. Merci de tenir la barre des Croqueurs pour cette quinzaine, une belle journée à toi aussi, gros bisous.

[Lilousoleil]

l'horreur en quelque sorte !!!!

avec le sourire parce que envers et contre tout c'est ma signature mais il est terni...
bonne journée

[Lenaïg Boudig]

Coucou Lilou, bonne journée avec le sourire, garde ta signature envers et contre tout, le sourire est contagieux, merci beaucoup, bisous !