Pour le défi de rentrée chez les Croqueurs de mots et ravie de renouer avec un exercice de mots imposés, merci, Lilou, à la barre de la quinzaine !
Tandis qu'une mésange assure dehors l'éclairage sonore de l'aurore, perchée sur un tilleul en fleurs qui embaume, Andromaque au galop s'emballe dans une chambre sous les combles, non loin des tuyères du centre Pompidou. Etrange ? Non quand on sait qu'il s'agit là d'une position du kama sutra, mise en application par Eulalie et Clitandre. Elle est anglaise, il est américain. Ils se sont rencontrés par hasard sur le pont des Arts, coup de foudre immédiat, trompette dans leurs têtes !
Ce premier soir, ils sont allés flâner chez les bouquinistes du Quartier latin, elle a acheté L'homme au complet marron d'Agatha Christie, pour presque rien et en édition traduite pour parfaire son français. En fait, elle ne l'a pas encore ouvert, elle a été très occupée ; alors elle ignore encore quel est le salaud qui a commis le ou les meurtre(s).
Pourquoi les deux amoureux anglo-saxons à Paris portent-ils des prénoms français ? Le jeune homme est originaire de Louisiane, sa mère aimait les cours de littérature française quand elle était étudiante. Dans ce bizarre personnage du théâtre de Corneille, c'est la sonorité du prénom qui lui plaisait et, surtout, sa terminaison sonore : tendre ! Il va sans dire que Clitandre n'a aucun problème en français, qui est beaucoup parlé dans sa contrée. Eulalie ? Une de ses arrière-grand-mères était française et comme tout le monde aimait à prononcer son prénom (nous passerons sur les diverses variations de cette prononciation par les palais anglais), que cette aïeule a laissé d'excellents souvenirs, ainsi la jeune fille a été appelée.
Eulalie vient de passer la nuit chez son amoureux, maintenant ils vont vaquer chacun de leur côté pour se rejoindre chez elle dans la soirée. Elle lui a promis des pâtes à la carbonara, il apportera du vin italien (à consommer avec modération et pas tous les jours, comme tout alcool bien sûr, et pas seulement le vin italien, pardi !). Il sait déjà qu'il aura droit, avant le coucher, à une tasse d'aloysia triphilla citriodora, dont elle raffole. Il se moquera une fois de plus de cette habitude tisanière, mais que ne ferait-il pas pour son pétillant joli minois ? Avec trois sucres, cela passera.
Lenaïg
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