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"USINE", illustration commentée par Rahar : préparation au dépeçage d'une baleine capturée, datant du début ou du milieu du XXe siècle. La bâtisse de l'histoire est donc une usine désaffectée et abandonnée (peut-être à cause de la "chose", qui sait).
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Quoique intrigué, l’homme d’affaire proposa de continuer leur chemin. Un peu plus loin, ils perçurent des cancanements. En s’approchant précautionneusement, ils débouchèrent sur un étang où nageaient des canards. Bill n’était pas mauvais tireur, il ramassa une pierre et atteignit un palmipède à la tête. Brian cassa une longue branche et récupéra l’animal. Alors qu’ils revenaient plutôt satisfaits, ils entendirent soudain le doux froissement de feuilles sèches. Immédiatement alertés, ils s’immobilisèrent, aux aguets. Ils sentirent une odeur indéfinissable. Y avait-il ici des animaux du genre ruminant ? Mais les bêtes sauvages avaient plutôt tendance à fuir. C’était peut-être un rat.
Absolument pas rassuré pour un sou, Brian pressa son compagnon, ils devaient retourner rapidement au bâtiment. L’étudiant se retournait souvent avec nervosité.
Canards, Stanley Park, Vancouver, Colombie britannique, Canada
http://www.fotosearch.fr/IMP013/02e40144/
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Pepper était en train d’ajouter du bois au fourneau, quand elle entendit un bruit métallique derrière un étal. Sursautant, elle se retourna. Une bête était-elle entrée ? Un rat ? Un raton laveur ? La jeune étudiante n’était pas vraiment inquiète. Elle prit un morceau de bois qu’elle projeta contre l’étal pour faire fuir la bestiole. Elle n’entendit pas de bruit de fuite, ce qui ne l’intrigua pas outre mesure.
Bella avait pris le carnet de l’écrivain, et le lut avec curiosité. Certains passages soulignaient le caractère lugubre du bois, toujours noyé par une brume que le soleil avait du mal à dissiper. L’homme était arrivé sur l’îlot par accident : son petit yacht avait heurté un rocher immergé et avait rapidement coulé ; il avait rejoint le rivage avec juste son havresac. Il n’avait même pas eu le temps de lancer un SOS et la batterie de son portable satellite était malheureusement déchargée. Il avait jeté une bouteille à la mer, avec un message et sa carte de visite, mais il n’avait pas espéré être secouru de sitôt. Habitué à vivre à la dure, il s’était accommodé de l’abri du bâtiment. En explorant l’îlot, il avait trouvé un étang à canards, puis avait trouvé des cadavres étrangement momifiés d’anciens baleiniers. Ce qui l’avait aussi intrigué, c’était le fait que le bois était toujours baigné par la brume, le soleil rendait encore plus glauque l’atmosphère en améliorant à peine l’étendue de la visibilité. La nuit, il entendait des bruits étranges et une odeur fétide. La faune qu’il avait pu recenser ne comprenait que des écureuils, des ratons-laveurs, des rats, quelques oiseaux et des canards sauvages. Une fois, il avait entendu une sorte d’appel rauque qui ne semblait pas provenir d’un animal connu.
Bella se rendit brusquement compte du silence incongru. Que faisait donc Pepper ? Elle l’appela. Pas de réponse. Mais qu’est-ce qui l’absorbait donc tellement ? Avec un début d’exaspération, elle alla voir. Personne ! Et puis il y avait cette odeur écœurante. Bella appela, ajoutant que ce n’était pas drôle. Pepper se cacherait-elle derrière les étals ? Ce n’était pas le moment de faire des blagues… et puis, ce n’était pas dans sa nature généralement sérieuse.
Derrière une machine, Bella vit une sandale et ses courts cheveux se dressèrent. Elle regarda la porte. Elle était entrebâillée. Mais Pepper ne serait jamais partie avec une seule sandale. Il était arrivé quelque chose à Pepper. Bella allait se décider à chercher Brian et Bill, quand elle les aperçut par la fenêtre sans vitre. Elle se rua à leur rencontre en hurlant : « Pepper a disparu ! Pepper a été enlevée ! »
Tout le monde parla en même temps, et ce ne fut que quand Bill hurla plus fort que les autres fermèrent leur clapet. En récapitulant, ils surent que Pepper était allée ajouter du bois au fourneau. Bella l’a entendue jeter quelque chose contre un étal, mais n’y avait pas prêté attention. Elle avait été absorbée par la lecture du carnet et n’avait pas vu le temps passer. Mais sa conscience avait fini par se rendre compte du silence insolite. La sandale abandonnée prouvait que Pepper avait été enlevée. Mais il n’y avait apparemment personne sur cet îlot. Il y avait une dizaine de mois que Jean-Marie était parti… Enfin, selon son carnet. Ou bien était-il resté et devenu fou ? Était-ce lui qui avait enlevé Pepper ? Et pourquoi ? Mais pourquoi n’avait-il pas consommé ses barres chocolatées et laissé sa torche ? S’il était devenu fou, alors…
Une des superbes photos découvertes chez Monique et Dany :
http://moniquetdany.typepad.fr/moniquetdany/2014/12/p.html
Flou très artistique à partir de leur fenêtre à ... Paris ! Mais ... chut ! Ne se croirait-on pas sur cette île mystérieuse de Colombie britannique ? N'a-t-on pas cru voir, entre les arbres, quelque chose se déplacer ? Je leur ai demandé l'autorisation de "dévoyer" ainsi leur photo, je ne l'ai pas encore et si cela ne convenait pas, elle serait aussitôt effacée, avec toutes mes excuses.
_ Ah, grand merci à Monique, qui a donné son accord ! Et pardon d'avoir embarqué sa belle photo dans cette aventure très sombre ! Mais l'art reste libre, la photo ici posée peut s'échapper, telle un papillon vers des cieux plus réjouis !
Note de Lenaïg
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