Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pour le thème d'Enriqueta sur les médecines parallèles chez les Croqueurs de mots, je nous ai cherché des extraits de poèmes sur les guérisseurs. Des poèmes qui nous feront voyager des grandes plaines d'Amérique du nord, où les vents eux-mêmes ont leurs pouvoirs bénéfiques ainsi que nous l'explique la Roue de la médecine (clic !) et la prose si poétique des légendes colportées de tipi en tipi, en passant par l'Afrique où le pouvoir des guérisseurs devant la maladie trop grave ne tient pas ses promesses, pour finir à nouveau en France, plus légèrement, où Robert Desnos nous révèle comment Eusèbe a soigné son jardin, un des trois poèmes écrits pour son ami Eirisch, lors de leur internement au camp nazi de Compiègne, contre ... des cigarettes ... (et si les cigarettes sont très nocives pour la santé -mais à l'époque on l'ignorait-, le rire, lui, est un sacré médicament !).
Note de Lenaïg

 

La roue de la médecine - http://dauphinvolant.tv/roue-medecine/

La roue de la médecine - http://dauphinvolant.tv/roue-medecine/

Comment les papillons apprirent à voler (légende amérindienne)

Quand la Terre était jeune, aucun papillon ne volait ça et là dans les airs et n'illuminait les jours de printemps et d'été de leurs ailes portant les couleurs de l'arc-en-ciel. Il y avait des reptiles, qui furent les ancêtres des papillons, mais ils ne savaient pas voler ; ils ne savaient que ramper par terre. Ces reptiles étaient magnifiques, mais le plus souvent les humains, lorsqu'ils se déplaçaient, ne baissaient pas les yeux vers la terre, aussi ne voyaient-ils pas leur beauté.

En ces temps-là, vivait une jeune femme qui s'appelait Fleur de Printemps et qui était une joie pour tous ceux qui la connaissaient. Elle avait toujours le sourire et un mot gentil à la bouche, et ses mains étaient semblables au printemps le plus frais pour ceux qui étaient atteints de fièvre ou de brûlures. Elle posait ses mains sur eux et la fièvre aussitôt quittait leur corps. Quand elle atteignit l'âge adulte, son pouvoir devint encore plus fort et, grâce à la vision qu'elle avait reçue, elle devint capable de guérir les gens de la plupart des maladies qui existaient alors. Dans sa vision, d'étranges et belles créatures volantes étaient venues à elle et lui avaient donné le pouvoir de l'arc-en-ciel qu'ils portaient avec eux. Chaque couleur de l'arc-en-ciel avait un pouvoir particulier de guérison que ces êtres volants lui révélèrent. Ils lui dirent que pendant sa vie elle serait capable de guérir et qu'au moment de sa mort elle libérerait dans les airs des pouvoirs de guérison qui resteraient pour toujours avec les hommes. Dans sa vision, il lui fut donné un nom : Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel.

Tandis qu'elle avançait en âge, Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel continuait son travail de guérisseuse et dispensait sa gentillesse à tous ceux qu'elle rencontrait. Elle rencontra aussi un homme, un voyant, et elle le prit pour mari. Ils eurent ensemble deux enfants et les élevèrent pour qu'ils soient forts, sains et heureux. Les deux enfants avaient aussi certains pouvoirs de leurs parents et eux-mêmes devinrent plus tard des guérisseurs et des voyants. |...|

NOTE : Les enseignements traditionnels des amérindiens passaient jadis par des légendes comme celle-la que les anciens du village racontaient autour du feu le soir de pleine lune. Les enfants adoraient les écouter.

Extrait de "La Roue de Medecine" de Sun et Wabun Bear

Shaman in ritual mask - http://www.thinkstockphotos.fr/image/photo-shaman-in-ritual-mask/178838192

Shaman in ritual mask - http://www.thinkstockphotos.fr/image/photo-shaman-in-ritual-mask/178838192

|...|

Alors il a fallu sacrifier une poule à Were (Dieu)
Et une autre à son ami.
Mais la maladie n'a fait qu'empirer.

Pendant que nous étions là-bas
D'autres guérisseurs sont arrivés avec des herbes bombo
D'autres ont apporté d'autres herbes et des feuilles de bananier,
Sur lesquelles ils ont fait asseoir ma mère.

Eeeeee, eeeeee, eeeeee, sara, sara,
​toc, toc, eau,
Nous les avons éloignés.
Pouvoir, pouvoir.

Laissez-moi vous dire ce que je pense du langage des devins ;
laissez-moi vous dire ce que je pense du langage des devins :
Nous les appelons des escrocs drogués.
Ils retournent les mots dans leur bouche

Ils détournent les mots de leur sens pour nous plonger dans la confusion,
Et ils prennent notre argent
Pendant que la maladie se répand.
Ils ne savent guérir aucune maladie.

 

Réflexion poétique de Queen Namunyala, certainement bien traduite, mais qui gagnerait en puissance poétique si nous pouvions la lire dans la langue originale, note de Lenaïg.

 

Des femmes écrivent l'Afrique. L'Afrique de l'Est

 Par LIHAMBA Amandina, MOYO Fulata L., MULOKOZI M.M. et SHITEMI Naomi L.

Karthala Editions

CLIC !

 

http://www.sitesquibuzz.com/2010/10/nain-de-jardin-le-film-gnomeo-juliet.html

http://www.sitesquibuzz.com/2010/10/nain-de-jardin-le-film-gnomeo-juliet.html

CHANSON DE ROUTE

C'est avec du crottin de Pégase
Qu'Eusèbe a fumé son jardin.
Avec du crottin de Pégase ?
Oh ! Oh !
Pour du crottin c'est du crottin
Eusèbe appartient au gratin.

C'est avec du crottin de Licorne
Qu'Eusèbe a fumé son jardin.
Avec du crottin de Licorne ?
Oh ! Oh !
Pour du crottin c'est du crottin
Eusèbe n'est pas un crétin.

Avec du crottin de Minotaure
Eusèbe a fumé son jardin
ouais du crottin de Minotaure !
Oh ! Oh !
non du crottin mais de la bouse
Qu'Eusèbe a mis sur sa pelouse.

Robert Desnos
4 avril 1944
pour son ami Eirisch
Camp de Compiègne

Destinée arbitraire, nrf Poésie / Gallimard (poche)

Tag(s) : #Poèmes
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :