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Pour maîtresse Jill et la Cour de récré, Marie Louve a osé : voici
Vidal que dalle
Les Albums de Céline E. - Philippe Jacq, ‘Sans titre’, 2001 (Manet) - facebook et http://albumsceline.blogspot.fr/
Dans le noir, marchant au milieu d’une rue vidée d’âmes qui vivent, Vidal cherchait sa survivance pour y noyer son cœur en peine. En chemise d’ennui, le vent en fugue le traversait en courant sans le voir. Depuis mille et une nuits, sa mie menaçante lui cherchait guerre et châtiments pour une sonate refusée sur un rondo lancé à tue-tête.
Prenant son soupir et son temps, il claqua la porte à sa portée en emportant sa clé des champs qui le menait en ville pour avoir un air de liberté avec une carte blanche en poche.
Sur un silence, il entendit des bruits de pas par là. Reprenant sa course au pas lent, un espoir renaissait en lui. Du bruit qui frappe le sol lui promettait une rencontre avec le hasard qui tombe toujours quelque part. Un coup de dé pour une folle chance d’un soir dans le noir de son jour en quête d’un rendez-vous galant. Il rêvait debout, les pieds dans la boue du temps des orages de sa mie en rage. Sa tête tournait comme une mélodie en boucle retenue au fond de sa mémoire. Il aimait ce retour en va-et-vient insistant. Cœur en soupir sous pire emprise s’en va battant la démesure. Vidal erre sur des airs chagrins.
Sous ses pas traînant sur le pavé mouillé, il s’inventa une autre mie collée à lui. Sa langue coulait en bouche ouverte sur une soif brûlante qui le traversait en faisant gorge chaude crachant un volcan. Coup de feu.
Tombé au sol, Vidal se vide le cœur au milieu d’un duel sans cœur.
Marie Louve