Jeudi en poésie des Croqueurs, ma quinzaine : l'horizon - Lenaïg

http://lyssa.blogzoom.fr/624472/Vue-imprenable-par-ma-fenetre-ouverte/

De la maison autrefois
on avait perte de vue
on voyait très loin ma foi
elle a disparu, la vue
Le béton est arrivé
les immeubles font un masque
l'horizon s'est rapproché
et plus de place au fantasque

De ma fenêtre à Paris
je vois d'inquiétantes grues
et je crois bien qu'on construit
des façades incongrues
Le haut de la Tour Eiffel
risque fort de disparaître
et le Sacré Coeur réel
juste un souvenir peut-être

Tant de logements sont vides
déjà dans la capitale
et ces promoteurs avides
font erreur monumentale
On m'enlève l'horizon
alors je suis très partiale
m'en fichant si j'ai raison
mon inquiétude j'étale

Il reste les belvédères
allons, tout n'est pas perdu
et j'étouffe mes colères
et loin de tous les abus
là-bas l'horizon complice
sera bien au rendez-vous
perspectives et délice
mon regard va jusqu'au bout.
 

Lenaïg

Vue du Sacré Coeur, Montmartre, juin 2013 - Photo Lenaïg

Le goulet de Brest vu du Belvédère à Ste Anne du Portzic, août 2014 - Photo Lenaïg

Comments

[M'mamzelle Jeanne]

Coucou Lenaïg !
Bien joli poème qui a cerné la situation du béton envahissant.
Ah si les villes pouvaient être à la campagne..aucun horizon ne serait bouché disait un certain monsieur
Qui proposera le prochain défit ?
J'ai perdu le fil!!
Je t'embrasse ma belle Hélène!

[Lenaïg]

Coucou par ici, chère Jeanne. Merci beaucoup. Je t'ai indiqué le lien vers chez le commandant Dômi et chez Martine du Quai des rimes (un petit coucou que je t'ai adressé sur facebook). Je t'embrasse à mon tour.

[dimdamdom59]

Tellement vrai Lénaïg!!!
J'habite une maison ancienne qui date exactement de 1909 ;)
En son temps, à l'arrière de nos maisons il y avait une ruelle où les gens se promenaient soit à vélo soit à pieds. Nos jardins avaient une profondeur de 18 mètres et voilà que dans les années 70 un promoteur est passé par là et a fait construire un petit supermarché qui dans la longueur, a occulté l'horizon d'une bonne dizaine de maisons dont la mienne. Les riverains ont accepté de vendre une partie de leur jardin je ne pourrais dire pour quelle somme, mais toujours est-il que les jardins sont passés de 18 mètres de profondeur à 4 mètres avec pour tout horizon un mur de 5 mètres de hauteur.
Pour notre part ça va encore puisque nous sommes au premier étage, juste au dessus de ce mur, mais ma mère qui habite en bas ne voit que ce mur, que nous avons peint en blanc, pour donner un peu de lumière et nous avons décoré notre cour de massifs de fleurs afin de donner un peu de couleur!!! Je ne comprends pas les gens qui acceptent de telles concessions!!!
Mes enfants ont grandi dans cette maison, mais une fois mon mari à la retraite nous partirons certainement vers d'autres horizons!!!
Bisous Lénaïg et merci pour ce partage!!!
Domi.

[mansfield]

Heureuse parisienne qui sait humour garder, heureuse citadine qui sait poète rester!

[Monelle]

C'est vrai que dans les villes l'horizon est souvent bouché. J'ai la chance de ne pas avoir d'immeuble face à moi mais tout en bas (7è étage) un lotissement de villas !!!
Bonne journée - gros bisous
Monelle

[flipperine]

dès qu'il y a un petit coin de terre on voit s'élever un bâtiment

[Henri de Margaux]

Bonjour Lenaïg;

Tes deus belles photos illustrent parfaitement le thème de ton poème. J'ai beaucoup aime. je me permet d'ajouter que j'ai pris beaucoup de plaisir à participer au défi de ta quinzaine. A bientôt.
Bises bien amicales.

Henri.

[LADY MARIANNE]

bravo !! c'est bien dit !! tu as raison mais la modernité oblige à tout hisser haut !! pour gagner de la place-
je vis dans un petit village et même là ça bétonne partout !!
bon jeudi - à bientôt !

[Lenaïg]

Mais oui, à demain, Lady, avant de quitter l'ordi ! Merci beaucoup, bisous !

[Martine.]

Très sympa ton poème mais Paris reste une belle ille avec ses tours et notamment celles de la défense bien plus belles la nuit. J'aime bien la tour Montparnasse, elle est très élégante et elle offre la plus belle vue sur Paris, bien plus belle qu'au troisième étage de la tour eiffel. Il y a peu de tours à Paris contrairement à sa banlieue où c'est dans certains endroits toujours plus dense et plus haut.... Il faut bien loger les habitants. Je me mets à la place de ceux qui ont vu construire ces grands immeubles qui les ont enfermé et leur ont caché l'horizon.

[Lenaïg]

Merci beaucoup, Martine, de nous livrer ton ... point de vue ;) !

[Josette]

Je te rejoins Lénaïg... déjà celle de Montparnasse qui pose problème m'a toujours paru comme une énorme verrue près de mes anciens quartiers...
Merci pour ce thème qui nous montre l'horizon ...parfois bien bas comme le disais Baudelaire.
gros bisous

[Lenaïg]

Et je suis très contente que tu aies posté le poème de Baudelaire dans ta Cachette, Josette ! Merci beaucoup. Non, la tour Montparnasse je ne l'aime pas beaucoup non plus, ni aucune des tours démesurées qu'on s'obstine à élever dans le monde. Trop haut, c'est trop ! Gros bisous.

[VICTORIA]

Tout comme toi, Lenaïg, j'ai la phobie de ces tours en béton sans aucun style qui bouchent l'horizon. Sûr Haussmann doit se retourner dans sa tombe. Moi, j'adore ce type d'architecture. Je trouve personnellement qu'immeubles et maisons rénovés ont mille fois plus de cachet que toutes ces constructions neuves et sans âme.

[Lenaïg]

Ah, bien d'accord avec toi, Victoria, cette obsession des tours ne me plaît pas du tout non plus, "on" devrait être échaudés, pourtant ... Merci beaucoup de m'avoir lue, à plus tard, bisous !