Pour le défi d'Enriqueta : là
à voir aussi chez le commandant Dômi : ici !
Il est minuit, je suis loin d'avoir fini, tant pis, je poste mon chantier et je complèterai petit à petit ...
Dame Souris me trotte dans la tête
Et j'entends Maître Yvon et son biniou ...
Mais ma mémoire a les poches crevées,
Je cherche et me retrouve toute bête,
J'ai des lambeaux de poèmes, c'est tout !
Demain dès l'aube, pourtant je serai là,
Pour répondre au défi d'Enriqueta !
Mon ours se souvient du Dormeur du val,
Qu'il récite entier, tout bien et sans mal !
A suivre
Lenaïg
***
Alors, voyons voyons :
Dame Souris trotte
Rose dans le bleu du soir
Dame Souris trotte
Grise dans le noir
On sonne la cloche
Dormez les bons prisonniers
On sonne la cloche
Faut que vous dormiez
Un nuage passe
Il fait noir comme en un four
Un nuage passe
Tiens, le petit jour
J'avais bien compris, à l'école primaire, que dame Souris trottait dans une prison et j'imaginais un prisonnier observer les allées et venues de la petite bête. Je ne réfléchissais pas au titre du poème, "Impression fausse" ni au fait que le poète, lui-même, s'était trouvé en prison pour avoir failli tuer Rimbaud dans une crise de delirium tremens due à l'abus d'absinthe ...
Quant à Maître Yvon et son biniou, surgis sous la plume de Victor Hugo, je ne me souviens que du fameux "refrain" :
Je ne sais plus quand, je ne sais plus où,
Maître Yvon soufflait dans son biniou
et des impressions ressenties par la description du soir tombant sur la campagne, mais pas des vers exacts ... N'y a-t-il pas aussi :
La faim fait rêver les grands loups moroses ?
Hum, "rêver" ? Cela m'étonnerait que ce soit cela ! Je m'en irai vérifier.
Et, à l'école et au lycée, j'étais si timide que ce n'était pas la récitation sur l'estrade qui me préoccupait, à l'époque je la savais par coeur, c'était ... la longue marche dans l'allée sous le feu des regards et la montée sur l'estrade ! Et ce n'est pas un souvenir à moi que je peux évoquer ici, c'est celui qui concerne un camarade et copain de ce temps-là, Henri ... Qui montrait déjà des dons d'interprétation théâtrale et vivait les poèmes en les disant. Une petite précision : pendant plusieurs années de lycée, dans notre classe, il y avait un roulement dans chaque rangée de tables et chaises, les deux élèves qui étaient tout au fond se retrouvaient devant pendant une semaine et ainsi de suite ... Cette fois-là, Henri avait été appelé pour réciter, je devais me trouver à peu près en milieu de rangée avec mon amie Marie Carmen ... Je regardais l'estrade, j'attendais la montée d'Henri qui venait du fond de la classe ... Personne ne venait ! Puis, j'entendis des rires : Henri s'était pris les pieds dans des cartables et s'était affalé dans l'allée, sans mal heureusement ! Sacré Henri, qui avait assez d'humour pour ne pas être vexé, qui, par ailleurs, était le souffre-douleur du prof de maths (enfin sans cruauté, quand même).
Bon, là, je crois que j'ai terminé mon chantier !