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La NASA n’a plus le monopole des engins spatiaux. La société privée P.E.N.I.S (Projet Expérimental de Navigation InterStellaire) s’est lancé dans un ambitieux programme d’expédition lointaine. Le projet n’est absolument pas utopique, les dirigeants ne sont pas des fumistes, ni des illuminés dans le sens péjoratif du terme. Ils se sont assuré la collaboration de deux laboratoires renommés : le C.U.L (Centre Universitaire de Llangfry, concentrant les meilleurs biologistes contemporains, et le S.E.I.N (Société d’Exploitation Industriel de la Nanotechnologie), rassemblant la crème des physiciens du moment, et d’un groupe de scientifiques indépendants triés sur le volet.

L’entreprise a vu le jour, suite à la découverte de la nature de la matière noire qui compose 24% des composantes de l’Univers. Un physicien de génie a inventé les équations permettant d’utiliser cette matière noire dans un nouveau mode de propulsion extraordinaire. Adieu les propergols solides ou liquides qui cantonnent les fusées à l’intérieur du système solaire, même la propulsion nucléaire ou ionique ne peut rivaliser avec le moteur à matière noire qui permet d’atteindre quasiment les trois quarts de la vitesse de la lumière.

L’autre avancée scientifique majeure est la mise au point d’un caisson d’hibernation par les biologistes du CUL. La contraction temporelle due à la relativité, c’est bien beau, mais une expédition vers un système lointain exige tout de même plusieurs dizaines d’années de voyage. Pour ne pas arriver à destination comme des vieillards cacochymes donc, les astronautes doivent entrer en hibernation pendant la plus grande partie du trajet.

Le programme a accéléré le rythme quand la communauté astronomique a communiqué la découverte d’une planète terramorphe, Barjau 354, très semblable à la Terre, à une cinquantaine d’années-lumière. La prospection d’une dizaine d’astronautes a pris plusieurs mois.

 

Le vaisseau Bandan d’un millier de tonnes va être lancé par une fusée russe monstrueuse, le moteur à matière noire ne pouvant être efficace que dans l’espace. Bien sûr, il possède deux navettes, les VERGEs (Véhicule d’Exploration Rapide à Gaz Expandable), pour atterrir et décoller, car le mastodonte doit rester en orbite. Le lanceur de deux cents mètres de haut, avec le vaisseau tout au sommet comme une protubérance, évoque irrésistiblement un objet qu’un puritain qualifierait d’obscène ; en passant, l’ensemble illustre parfaitement le nom de la société.

Le départ s’est fait sous de favorables auspices avec une publicité percutante, les journalistes sont venus nombreux, les grandes chaînes de télévision ont tout relayé, et plus de trois milliards de spectateurs n’ont rien perdu de l’évènement. Bien entendu, tout serait oublié dans quelques jours, l’expédition étant une entreprise de longue haleine, et on n’entendrait pas parler d’elle avant quelque temps… assez appréciable.

D’après les prévisions, le vaisseau va accélérer pendant une année pour atteindre sa vitesse maximale, c’est-à-dire environ le quart de la vitesse luminique (essayer d’accélérer au-delà n’apporterait aucun gain selon les calculs, et l’énergie se perdrait pour rien) puis naviguer en inertie, ensuite décélérer pendant une autre année pour arriver à vitesse raisonnable à destination.

 

Tout s’est bien passé, la première année. La vitesse de croisière a été acquise et l’équipage, cinq couples, s’est glissé dans les modules d’hibernation. Les machines ont pris le relais, de purs bijoux technologiques de cybernétique. On n’a pas encore construit d’androïde ou même de robot assez fiable à cette époque, le vaisseau semble donc vide de créature vivante.

C’est vers la troisième année que le destin a joué un tour pendable au vaisseau. Un planétoïde vagabond imprévu va couper la route de l’astronef. À la décharge des astronomes, il est quasi impossible de détecter un astre rocheux qui n’émet pas de lumière, dans le noir de l’espace. Ce gros caillou a dû être éjecté de son système natal et errer sans but.

Les ordinateurs sophistiqués du vaisseau ont donc dû calculer une trajectoire d’évitement. Le moteur a été intensément sollicité pour dévier de quelques degrés vitaux le véhicule spatial. Le malheur a été évité de justesse. En contrepartie, la correction de la trajectoire va nécessiter un calcul long et fastidieux. Les machines du bord, même travaillant de concert, n’égaleront jamais un supercalculateur Tianhe2 chinois ou même un Titan de Cray. Il s’est donc passé plusieurs mois de calculs intenses, avant que le pilote automatique ne reçoive les résultats du contrôleur central. Il a encore fallu jongler avec la puissance du moteur et la force d’inertie du vaisseau ; le résultat est une immense courbe qui va encore allonger de plusieurs dizaines d’années la durée du trajet. La crainte de l’usure prématurée du moteur, à cause de l’imprévu, a obligé les ordinateurs à calculer un nouveau point de début de freinage, pour ne pas surcharger le propulseur. Cela a encore reculé la date d’arrivée de plusieurs dizaines d’années.

A suivre

RAHAЯ

Tag(s) : #Les nouvelles de Rahar
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