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Consignes prises chez le commandant Dômi,
de même chez Enriqueta

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Choisissez dans vos photos anciennes une qui date de 20 ans ou plus et racontez-là sur votre blog ou racontez pourquoi vous l'avez choisi.

Publiez cela sur votre blog le Lundi 8 Septembre à 8 heures.

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Note de Lenaïg :
D'abord la réponse de Marie Louve au défi : le parfum doux amer de son enfance au Québec, puis la mienne ; je ne sépare pas les deux, j'ai envie que les amis qui le voudront lisent les deux sans leur imposer deux pages distinctes ;))) ! La mienne, souvenir d'un mois d'août dans le Finistère, ce n'est plus l'enfance, c'est l'adolescence, douce amère aussi et parfois plus amère que douce ... Pas de photos persos (une autre fois, peut-être), mais ...

Choix de Marie Louve parmi les étonnantes photos des Albums de Céline E. (facebook). La pancarte indique : "4 enfants à vendre, se renseigner à l'intérieur"

Choix de Marie Louve parmi les étonnantes photos des Albums de Céline E. (facebook). La pancarte indique : "4 enfants à vendre, se renseigner à l'intérieur"

Défi d'Enriqueta - Marie Louve

Poésie d’un jour de pluie

C’est en septembre que les arbres pleurent des feuilles mortes et que le ciel mouille la terre de ses chaleurs passées.

J’avais six ans. Je me souviens avec certitude de ce jour, dans cette première classe. Je me souviens de monde nouveau qui me gardait en silence, assise sur un étrange petit banc avec une tablette fixée à lui. J’ai appris que ce meuble à ma hauteur se nommait pupitre quand la maîtresse me l’a assigné. Il était à moi, c’était ma place. Je devais m’en souvenir et savoir le retrouver sans me tromper.

Puis un jour, dehors le tonnerre grondait. La pluie battait avec violence les carreaux des fenêtres de la classe. C’était le mot pour dire où j’étais. Je me souviens du bruit de cette peur qui roulait dans nos yeux de petites filles loin de notre maison.

J’ai peur. Maman n’est pas là ni la bougie qui éloigne le danger ni mes sœurs plus grandes. Puis, j’aperçois maîtresse devant moi et les autres. J’entends sa voix qui parle d’une chanson et des moutons. Elle chante, on apprend.

Il pleut, il pleut bergère
Presse tes blancs moutons

Il pleut, il pleut bergère
Presse tes blancs moutons

Ici, je viens d’apprendre deux mots nouveaux : bergère : elle vit dehors et elle est la gardienne des moutons qui mangent de l’herbe dans les champs.

Presse: cela ne signifie pas repasser avec un fer à presser.

Car là-bas, j’entends l’orage
Qui gronde ….


Oh My Lord ! je découvre à l’instant que maîtresse ne m'a pas appris toute la chanson. Elle m’en a caché des bouts et les plus beaux.

Une belle chanson que ma mémoire a gardé de ce jour d’orage qui me faisait peur loin de ma maison.

Marie Louve

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Défi d'Enriqueta - Lenaïg

Autoportrait d'un jour gris

Autoportrait, Lenaïg

Autoportrait, Lenaïg

Enriqueta, tu veux du "perso", je m'en vais tâcher de t'en servir sur un plateau ! Me souvenir d'une période de mon adolescence qui ne fut pas drôle du tout. Une invitée s'était imposée dans ma vie : l'acné ! Elle fit ses ravages sur moi pendant trois ans, de la classe de cinquième à la troisième ... Bon, là, ce n'est pas une photo, c'est un dessin fait par moi, mais, ne chipotons pas, c'est bien une photo que j'ai prise de mon autoportrait, réalisé pendant mon mois d'août habituel chez mes grands-parents à Trégarvan. Cet été-là, lequel exactement, je n'ai pas envie de chercher, je vais raisonner en niveau scolaire, donc à la rentrée future je devais commencer ma troisième (ou ma seconde, mais je pense que c'était la troisième), l'été ne fut pas totalement radieux, nous ne pûmes aller nous baigner tous les jours et quelquefois, à part quand même de belles balades avec les cousins et les cousines (on l'était presque tous dans le village, vérifiant l'expression "cousins à la mode de Bretagne" !), le long de la grève et sur le chemin du bois dans les parfums de goémon, de pins et de fougère, nous (mon frère et moi) passâmes plus de temps à l'intérieur, j'en profitais pour dessiner. Je ne m'aimais donc pas physiquement, l'acné y était sacrément pour quelque chose et je voyais mon jeune frère qui bronzait vite (moi pas), qui n'avait pas de boutons, moi si ! Pourtant, pendant les vacances au bord de la mer, les boutons se calmaient, mon visage se hâlait, je disposais d'un répit, c'était le cas cet été-là. Je me pris pour modèle, devant l'armoire à glace de ma chambre, telle que je me jugeais quand je me contemplais et j'obtins ce portrait peu flatteur, mais c'était bien moi ! Je réussis à convaincre mon frère de poser pour moi par ailleurs (comment je réussis cet exploit, je me le demande à l'heure actuelle), mais lui sur son portrait affiche un air plus serein ! La famille rit bien lorsque je montrais ce que j'avais produit, moi aussi, finalement, surtout que tout le monde s'employa à me rassurer et la vie était douce, dans la salle à manger où je me souviens que les grappes de raisin noir et vert apparaissaient dans la grande coupe à fruits de ma grand-mère, tandis que les oeillets roses sur le buffet blanc embaumaient dans la cuisine ! Peut-être suis-je passée à côté d'une carrière de caricaturiste ? Bof, ne pas regretter ce qui aurait pu être et qu'on n'a pas fait, il y aurait tant à regretter ! Se dire que les contes de fée comme Cendrillon, Blanche Neige ou La Belle au bois dormant prennent fin quand tout est parfait mais nous cachent ce qui peut arriver après ... Dans les années qui suivirent, je grandis encore et m'affinais ; plus tard je troquais les lunettes qui, à l'époque avaient des verres très épais, contre des verres de contact, que je portais encore il y a cinq, six ans ...

Lenaïg

Tag(s) : #Fantaisie et sérieux chez Marie-Louve, #Jeux
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